Les radars embarqués

Les radars embarqués

Ni flash, ni avertissement :
les nouveaux radars embarqués travaillent en toute discrétion, et se révèlent redoutables pour les automobilistes.
Pas un flash, pas un signe, dans la circulation qui coule. Mais les photos s’accumulent sur la tablette numérique : sur la rocade de Bordeaux, le radar embarqué démontre sa terrible efficacité. Il fait déjà lever le pied et convainc la police que cet outil est voué à se généraliser : « Notre véhicule banalisé commence à être connu, c’est sûr. Le bouche-à-oreille fonctionne » , concède le policier. « Mais cela ne nous dérange pas. Les automobilistes ne savent jamais où on est, ni quand… »

Depuis juin, la CRS autoroutière Aquitaine, qui sillonne cette rocade et trois petites portions d’autoroute, dispose d’un ETM (équipement de terrain mobile), un radar nouvelle génération embarqué, et au moins 40 véhicules par jour – jusqu’à 70 certains soirs – sont immortalisés à leur insu.

On dirait un adulte accro à sa tablette numérique sur le siège passager ; en fait, le brigadier paramètre la tablette en fonction de la vitesse limite. La caméra située au niveau de la plaque d’immatriculation se déclenche en dépassement ou à l’arrêt, pour mesurer la vitesse du véhicule d’en face ou de celui qui dépasse, en croisement pour chaque vitesse supérieure de 20 km/h au seuil paramétré.

Aucune parade sauf… la glissière
Seule parade : la glissière de sécurité. Si un obstacle sépare les deux voies, la caméra se révèle inopérante. Mais c’est bien là le seul moyen d’éviter la verbalisation. Sur l’écran du policier les vitesses s’affichent : 120 km/h (pour 90 autorisés), 114, 129… « Pas mal, 129 ! Ça lui fait du 135-136 au compteur… » , siffle le policier qui zoome sur la plaque d’une moto. Chaque soir, les photos sont téléchargées et transmises au Centre automatisé de constatation des infractions routières (Cacir) de Rennes, qui enverra à l’automobiliste un courrier avec détails de l’infraction, l’amende, et les points retirés automatiquement.

Impact psychologique
Une automaticité qui ulcère les usagers de la route et leurs représentants : « C’est le tribunal qui devrait apprécier si en fonction du comportement du conducteur, de l’environnement, de la densité de la circulation, tel excès de vitesse peut entraîner des retraits de points, et combien » , plaide Claude Chambonnaud, président de l’Automobile club du sud-ouest.

« L’arme suprême »
Et pourtant, ils ralentissent. « C’est indéniable, on constate que les vitesses baissent depuis quelque temps sur la rocade » , constate Jocelyn Janneau, commandant de la CRS autoroutière d’Aquitaine, convaincu d’un impact psychologique de l’ETM, en plus de ses multiples avantages : quasi-indétectable, facile d’emploi, évitant une interception à grande vitesse… « Pour nous, c’est l’arme suprême » , résume l’officier. De fait, le radar embarqué gagne du terrain. Déployés depuis mars 2013, les ETM, au nombre d’une centaine (2,3 % du total de radars), devraient être 200 fin 2014, 300 d’ici fin 2015, une croissance à la mesure de leur efficacité (300 000 flashes en un an, fiabilité d’image supérieure aux radars fixes).



Pour voir les photos:
Source:
http://www.lalsace.fr/actualite/2014/04/19/les-radars-embarques-l-arme-supreme?image=D73068A7-C802-4BA3-909F-8AE0450FE8F2







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