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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

    Roger
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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage) Empty Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

    Message par Roger Dim 19 Oct - 2:06

    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)


    Nous sommes en décembre 2005 et jacqueline ma sœur sénégalaise perd son emploi et mon père décide d'en profiter pour aller au chaud avec elle au Sénégal. Jusque là, tout va bien.

    . J'avais envisagé de partir ailleurs, nous en avions discuté avec Janine et d’autres amis du forum à l’époque, mais je ne pouvais pas laisser mon père partir seul dans cette maison chargée d'histoires récentes et tristes pour la famille du fait du décès de ma mère. .

    J'ai donc réservé les 4 vols et nous voila à l'aéroport de Strasbourg / Entzheim le 17 janvier à 13 heures.

    Aéroport de Strasbourg / Entzheim / 17 janvier 2006 /13 heures.


    La fête commençait.
    Les 6 valises étaient sur le chariot et je dépose la première sur le tapis peseur ( appelons le comme cela ). 53kg au compteur. Stupéfaction de l'hôtesse d'air France qui me dit que le colis est trop lourd . Mon père intervient pour la draguer un peu et faire passer la pilule en lui disant que au total nous ne dépassons pas les 160 kg prévus.
    Rien y fait, le chef arrive et dit que les colis ne doivent pas avoir un poids supérieur à 32 Kg . Nous demandons pourquoi et il nous est répondu que la nouvelle législation du travail impose que pour la protection des salariés, ils ne doivent pas manipuler des charges plus lourdes que 32 kg.

    Il s'en suit un moment de flottement puis je prends les choses en main en disant à ma famille qu'il nous faut rééquilibrer nos bagages sinon on va y passer la nuit et derrière, les autres passagers attendent.

    Nous commençons alors le pesage de tous les bagages pour connaître l'équilibrage à effectuer.
    La messe étant dite, on dépose toutes les valises au sol et c'est le vide grenier qui commence. Je vous explique pas l'étendue des découvertes que j'ai faite ce jour là.

    Constat:
    impossible de rééquilibrer les bagages malgré les échanges de vêtements, boites de conserve diverses et multiples, chocolats, cadeaux divers à offrir la bas, ordinateurs, ouvre boites et j'en passe.
    Je demande à Malou, ma soeur venue nous dire au revoir, d'aller dans un magasin de l'aéroport pour acheter des valises ou tout article permettant de contenir des effets en toute sécurité.
    Longue attente et Malou revient en disant qu'elle a trouvé chez le marchand de journaux du hall, des sacs de voyage souples pour la modique somme de 45 euros pièce.

    N'ayant pas osé engager la dépense, jugeant les articles trop chers, elle a préféré revenir vers nous s'enquérir de conseils avertis.
    Je vous explique le moral et la patience des autres passagers?. Non! pas encore...

    Je dis a ma soeur que je m'en contre fou du prix et de la marque mais que je souhaite que ce cinéma se termine au plus vite, de prendre mon porte feuille et d'aller immédiatement acheter ce qu'il faut.

    Dans cette attente, Je me rapproche de jacqueline, ma soeur sénégalaise et lui glisse à l'oreille la remarque suivante:
    Ma chère jacqueline, tu trouves pas que les boites de tomates concentrées deviennent subitement des objets de luxe alors que ces produits se trouvent aisément au Sénégal, toi qui a toujours reproché à mamie ( ma mère décédée le 14 janvier 2005 ) d'emmener des choses inutiles ?
    Pas de réponse, jacqueline adopte l'attitude habituelle en cas d'agression. Elle regarde devant elle, lève fièrement la tête et s'en fiche de ce que ça coûte et même de ce que dit ce couillon de roger, pourvu qu'on lui fiche la paix. C'est vrai, le ridicule ne tue pas... Enfin je n'ai vu personne mourir ce jour là.

    Cela fait 17 minutes que nous sommes en plein déballage devant tout le monde à une heure d'affluence, qu'on se le dise...
    Malou revient avec trois sacs de sport que j'ai depuis encadré et tenté en vain plusieurs fois de les accrocher aux murs de la chambre de jacqueline à Dakar, tellement ils sont beaux ( pour le prix payé ) .
    Les autres passagers attendent toujours et commencent à s'intéresser de près et même de loin au vide grenier.
    Là, toute la famille commence à sortir, placer à gauche, à droite , dans l'une, dans l'autre valise, tout un tas d'effets dont je vous épargnerai les détails car il y avait plus de cadeaux à offrir ( vêtements usagés, etcetera ) que d'effets pour nous. La maison à Mbour est pourvue depuis des années de tout ce qu'il faut pour chacun d'entre nous. Mais Jacqueline est une personnalité connue dans notre village et tout le monde était venu lui offrir des choses à emmener en Brousse.
    J'étais halluciné à tel point que j'ai dit tout haut à mon père; "ça s'peut, ça ?"

    Vous vous doutez bien que nous n'avions pas le compas dans l'œil et qu'une fois les valises refermées il fallait passer par la case "pesage" et oh! surprise, c'était encore trop lourd.
    On recommençait l'opération et au bout de 32 minutes chaque valise ou sac d'appoint ne dépassait pas le poids maximum autorisé, 32kg.
    J'étais d'autant plus étonné que le reste des passagers ne semblait pas se soucier de ses propres valises. Etions nous les seuls à ne pas savoir la règle ?, Réponse: Oui.
    Une fois cette opération d'enregistrement terminée, j'ai perçu un "Ouf" de soulagement dans un coin de l'aéroport. Pardonnez moi, je n'ai pas pris l'identité du soupirant. Les jambes à nos cou, nous sommes aller boire un café bien mérité et régler nos comptes en famille.
    Nous avons rigolé comme des baleines...

    TRANSPORT
    Dans l'avion qui nous emmenait à Casablanca tout s'est bien passé, nous avons eu un repas inoubliable. Notre steack était caché sous une frite et quand au reste, j'ai longtemps examiné les choses sans trouver les mots pour les qualifier. Bon, on s'est dit qu'à Casablanca tout irait mieux et qu'on retrouverai des prestations plus conformes au passé.

    Arrivée à Casablanca, 2 heures d'attente pour prendre la correspondance. Jacqueline décide d'aller faire des achats et je lui précise qu'elle fasse attention au poids des objets convoités... Grosse rigolade.
    Nous réembarquons pour le vol Dakar à 19h20 et dans l'avion, le repas est de la même essence que le premier. Je panique un peu d'autant que j'ai un peu faim maintenant.
    Nous mettons cela sur le compte de repas servis en dehors des heures de repas habituelles. Ce n'était donc que des Encas comme on dit chez nous.

    L'avion n'était pas plein, loin de là ce qui fait que nous avions presque tous une banquette trois places par personne, pour dormir. C'est une des consolations du voyage et non des moindres.

    La seconde consolation est que j'ai fait la connaissance d'un marocain qui semblait taper pas mal dans la gourde. L'hôtesse lui avait remis 3 bouteilles de vin sous prétexte qu'il y avait peu de monde dans l'avion. J’avais noté cette générosité et je ne pouvais pas laisser cet homme seul, noyer ses soucis .
    Jaloux comme un poux, je lui ai dit que ce n'était pas normal et que je souhaitais réparation. Qu'à cela ne tienne, le voila entrain d'appeler l'hôtesse qui nous invite à l'arrière de l'avion avec l'équipage pour siffler les bouteilles de bordeaux restantes.
    Nous en avons sifflé 8 chacun avec l'équipage pour témoin. Grosses rigolades à l'arrière de l'avion ( la croisière s'amusait ) . Nous étions fumés et j'avais une haleine de cowboy...

    Dakar / 23 heures / heure locale

    arrivée à l'aéroport de Dakar Yoff.
    Nous descendons et approchons des tables de rédaction pour remplir la fiche spéciale du ministère du tourisme. Là, des sénégalais visiblement illetrés me tendent sans explication leurs passeports et leurs fiches. Je comprends immédiatement la tâche immense qui m'attend et commence à remplir mes 4 fiches personnelles. . Je suis bien encadré et personne ne me veut du mal. Ils attendent que j'accélère mes écritures...

    Viennent ensuite celles des Sénégalais revenus de leur pèlerinage à la Mecque et la surprise fut de taille puisque je n'avais pas encore eu l'occasion de contrôler les passeports d'autres sénégalais. Que l'on me pardonne, je ne peux pas être partout. Pas de jour ni de mois de naissance, juste l'année. Pas de ville de naissance pour certains, pas de nom du père ou de la mère pour d'autres, bref, j'avais pas grand chose à faire....

    Nous passons le contrôle et sommes attendus par notre passeur. Celui qui doit nous faire passer la douane sans encombre. Sachez que si vous n'avez pas de passeur et qu'un douanier zélé se prend à vous aimer, le redéballage commence et de ce coté là, nous avions donné...

    L'opération se passe comme prévu et nous lui glissons à la voiture, le billet de 20 euros comme convenu puisqu'il a des frais ce ptit gars, faut qu'il remercie le douanier. Il ne pleut pas beaucoup dans ce pays c'est pourquoi tout le monde s'arrose...

    Lamine, notre taxi préféré est là et nous prenons place dans un superbe Yace de 10 places de 600 000 km au compteur qui ne fonctionne bien entendu plus depuis des millions d'années. , direction Mbour. Il est environs 0h10.

    1heure20 de voyage à se raconter nos petites histoires et à rigoler. La route est bonne, même très bonne et le carrosse à la hauteur de nos espérences.

    1heure30 du matin nous arrivons au Coco Beach hôtel où nous sommes attendus comme d'habitude pour passer la nuit à notre arrivée.

    Nous dormons comme des bébés et le réveil est annoncé par le coq, comme d'habitude...à 8 heures



    Coco Beach Hotel / Mbour / Sénégal / 18 janvier 2006 / 8 heures


    Le réveil comme je l'ai dit est automatique. Il est 8 heures et le coq chante dans le parc d'à coté.
    Je me lève avec mon père et de suite c'est la douche.
    Je vais réveiller jacqueline et Anne Marie qui dormaient dans une autre chambre et nous voila rendus en bas à 8h30, près de la mer, dans la salle à manger pour prendre le petit déjeuner.

    Petit déjeuner traditionnel que je prends sur la terrasse avec mon père tandis que jacqueline et Anne Marie boudent la table des hommes et lui préfère la grande case pointue où servent la gente masculine. Nous sommes en vacances je le précise. Faut vous dire que j'avais repéré quelques jolies disquettes ( c'est comme ça qu'on appelle les jolies petites nana locales au Sénégal ).



    Faut vous dire qu'elles sont belles et qu'il vaut mieux sauter sur elles que sur une mine. Cette photo a été prise dans une rue de Mbour
    Puis, c'est les retrouvailles avec Freddy, Antoinette la gérante et les embrassades d'usage. Ambiance familiale puisque nous nous connaissons de longue date. L'hôtel est parfait.
    Le chauffeur d'Antoinette nous conduit à la maison familiale où nous retrouvons Yaya notre gardien et bien entendu la maison.
    Condoléances à la famille et mon père, bien sur, puisque nous avions quitté le Sénégal avec ma mère il y a 1 an et demi et que nous y retournons sans elle.

    Tout se passe bien, Yaya et le chauffeur déposent les valises devant la maison et mon père, avec sa vue de jeune homme de 84 ans cherche désespérément les bonnes clefs.

    Ca y est, mais il ne trouve pas le trou. Bon, je prend les choses en main et la porte s'ouvre. Nous retrouvons cette ambiance dans le calme, mon père reste digne et nous avançons tranquillement pour nous imprégner de cet environnement qui fait partie intégrante de notre existance depuis des années et que nous avions quitté sans avoir prévu d'y revenir sans ma mère.

    Dans cette ambiance de franche camaraderie, Jacqueline mue et redevient la fofolle qu'on lui sait.
    Je lance une plaisanterie pour la calmer et c'est parti, mademoiselle ne veut plus me parler.

    Quelques photos de l'environnement tel que nous l'avons trouvé.


    Série de photos,
    ---------------- ( à venir )
    ------------------- ( à venir )
    Grand nettoyage de printemps

    il faut tout ouvrir et commencer le nettoyage, sortir les meubles de terrasse, le congélateur et les matelas au soleil et j'en passe. C'est le grand nettoyage de printemps qui va durer toute la journée quoiqu'on en pense car avec les deux "mère Denis " le soir vous pouviez afficher " HOPITAL " à l'entrée.

    Comme nous marchons dans les pieds de ces femmes, mon père et moi décidons de nous barrer de là et d'aller aux garages pour démarrer les voitures.
    Mon dieu !, tout commençait mal. Les batteries HS et pas de chargeur car mon père, dans sa grande générosité avait prêté celui-ci à Pape Meissa, le garagiste, celui la même que nous appelleront par la suite pour des réparations lourdes.
    Bon, rien à faire dans les garages, rien ne marche puisque les batteries sont foutues.
    Je précise tout de même que cette petite dégénérée de jacqueline m'appelait tout le temps pour ouvrir ceci, déplacer cela, rouvrir l'eau, réparer une serrure, ouvrir les volets de sécurité en fer et j'en passe. L'examen des voitures était sans cesse entrecoupé d'appels d'urgence.
    Pas question de se plaindre ou même de tenter de refuser, Yaya était là pour intervenir et faire le service d'ordre.
    Quand à Anne Marie n'en parlons pas, je la connais depuis 30 ans, je vous la vend quand vous voulez et je ne discuterai pas le prix. Quand elle voit une poussière, elle devient folle. Plus moyen d'apparaître sans se faire engueuler parce qu'on marche là ou elle a lavé, parce que mes chaussures ne sont pas propres alors qu'elle n'a même pas vu que je suis pieds nus. Vous voyez le tableau. Avec tout ça il fait chaud et y a pas encore d'eau fraîche pour se désaltérer. Enfin je le crois puisque l'accès au frigidaire est bloqué par un barrage de police appelé " brigade jacqueline " .
    Je tente une approche vers le frigo de la cuisine qui fonctionne quand même depuis 4 heures et c'est jacqueline qui s'y met.
    Là c'est le bouquet!.. J'en peux plus et je décide de prendre mon père avec moi, de lui proposer un truc qui secoue, de se servir un scotch, bien frappé avec des glaçons qui n'existent que dans notre imagination. Il accepte et nous fermons les yeux pour passer l'épreuve.
    Dans cette ambiance de franche camaraderie, nous avons atteint l'heure du repas et Mariama, la femme de Yaya est arrivée toute souriante et contente de nous voir avec un riz au poisson dans sa besace.
    Les magna magnas d'usage avec les bizous partout au dernier né qui sue dans le dos de maman ( oui , Mariama les fabrique les uns après les autres puisque c'est Dieu qui le veut ). Elle rigole en me voyant car c'est l'usage chez elle quand Roger apparaît. C'est comme ça quand on est beau.
    Moi je met la table avec les assiettes lavées de Mariama et papi et moi attendons les fées du logis pour le début des festivités.
    Mon père lance un appel au clairon " si mes horaires ne vous conviennent pas, il faut le dire!!!... ". Du coup Anne Marie nous rejoint et c'est le commencement du bonheur. Le riz au poisson à la sénégalaise. Le " tchéboudienne " . La sainte vierge qui vous descend dans la gorge. Vous pouvez pas comprendre, il faut le manger pour savoir.

    Jacqueline ne prend pas part au repas avec nous, elle a entraperçu une tache de je ne sais quoi sur le bord supérieur gauche de la tringle à rideau du salon. Vous pensez... il faut agir vite !... Nous on s'en fou, on est dans un autre monde après le premier coup de fourchette et elle peut toujours causer, c'est son affaire...
    Puis cette hystérique nous rejoint toute gaie, on se demande bien pourquoi et va rejoindre Mariama et yaya pour prendre le repas avec eux, assis par terre en mangeant avec les mains. C'est l'usage, jacqueline n'oublie rien de son passé et elle mange comme ceux de son pays natal, pour cette première prise de contact. Les jours suivants, elle est avec nous à table, c'est normal.
    Roger
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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage) Empty Re: Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

    Message par Roger Dim 19 Oct - 2:07

    SITUATION GENERALE

    Le constat est accablant
    les portes extérieures et intérieures des garages ne s'ouvrent plus, la rouille a gonflé les fers,

    les voitures sont de vraies poubelles sans batterie et on ne constate que cela pour le moment,

    la structure béton de la maison a souffert à plusieurs endroits et il faut des travaux d'urgence ( vive les vacances ! ) ,
    les marquises en béton des fenêtres sont cassées, les armatures en fer apparaissent et il faut changer tout cela,

    les infiltrations d'eau sont très visibles partout et il faut revoir la toiture en partie.

    la porte d'entrée de la maison de Yaya est tombée, bouffée par nos amies les termites.

    le système de filtration d'eau est à l'âge de la retraite et c'est peu dire,

    les gros travaux entraineront la remise en peinture intégrale de la maison,

    la cuisine de jacqueline est d'un autre âge, salies par les fortes pluies et les défauts de structures ayant permis les infiltrations. la rénovation est impérative et prioritaire. Hitchcock n'y tournerait même pas un film,

    le fax ne semble plus fonctionner,

    et les fuites sur les conduites sont observées,

    à part ça tout va bien, il fait chaud et la mer est belle. Les vacances commencent et je n'ai pas tout découvert, vous le verrez par la suite. A chaque jour son lot de consolation.

    Je ne sais pas pourquoi j'avais eu la bonne idée d'emmener avec moi 1500 euros en espèces et ma carte bleue, mais ça doit être Dieu qui m'a dit de le faire comme dit Yaya...

    Bon, il est 15 heures, papi et moi allons faire les courses pour se nourrir ce soir et demain matin. Les serpillères n'étant pas encore totalement usées, nous décidons de nous passer des femmes pour les laisser jouir pleinement et en toute liberté de tous les produits de nettoyage qu'elles jugent utile d'essayer pour arracher l'émail du carrelage.

    Nous appelons un taxi et nous voila dans Mbour pour notre premier contact avec les villageois. Première étape, le marché aux légumes, à coté du port.
    Toutes les femmes de mon pères sont là, ( une vingtaine environs pour lui tout seul ) et il a droit à des gratuités bien calculées genre carottes, salades, oignons et j'en passe. C'est très gentil tout ça et nous remercions le harem avec toute la gentillesse qui nous caractérise. Appel à peine voilé pour que nous nous souvenions d'elles quand nous aurons besoin de faire des achats.
    Tout ceci faisant partie du folklore local, papi décide d'aller saluer l'une de ses chéries à la pharmacie, une jolie libanaise. C'est vrai qu'il vaut mieux sauter sur elle que sur une mine. Bon, passons, là aussi tout se passe à merveille et papi se sent rajeunir. Elle est pas belle la vie ?...
    J'oubliais de préciser que c'est moi qui porte le panier pendant que ce don juan fait des efforts de mémoire pour n'en oublier aucune dans son circuit.

    La, ça c'complique un peu et je vous demande de lire attentivement ce qui va suivre sans rigoler, s'il vous plait. C'est également une histoire vraie ! .
    Tout émoustillé par les câlineries qui ont précédé, papi décide d'aller à la banque pour retirer un peu d'argent local, des francs CFA.

    Tant qu'à faire, je vais en profiter aussi pour retirer l'argent nécessaire à la première semaine.

    [u]Mbour / 18 janvier / BICIS : 10h30[/u]

    Je suis avec lui dans la cabine du distributeur, j'introduis ma carte visa dans la fente et j'applique scrupuleusement ce qui est écrit sur l'écran. Vous avez tous une carte bleue, C'est pareil qu'en France!...
    L'argent finit par sortir, je récupère ma liasse de billets et mon reçu, au total 150 000 frs CFA.
    Je range tout cet argent dans ma culotte ( oui, là les voleurs éventuels, attirés par un toubab venant à la banque ne vont pas le chercher. Vous êtes dans un pays musulman. ) et j'introduis cette fois la carte de mon père. Même procédure et là, l'appareil nous sort le ticket où il est écrit que l'argent a été débité du compte. Je ne comprend pas et mon père non plus puisque les billets ne sont pas sortis.

    Nous décidons de consulter les employés de banque et la longue attente commence. Vous êtes en Afrique. Vous, vous avez les montres mais eux, ils ont le temps!.

    Environnement

    L'agence est bondée de gens assis sur des bancs tout autour des murs. Ils semblent attendre en silence, la plupart endormis, un peu comme dans une salle d'attente d'un dentiste ou d'un médecin en France. Vous voyez le tableau?.

    Nous allons au comptoir et derrière celui-ci nous observons Le balai des sénégalaises bien enveloppées et confortablement assises derrière leurs bureaux respectifs. Elles sont toutes pomponnées, investies de responsabilités lourdes et assises à regarder un document parmi des milliards de documents jaunis aux extrêmes et dispersés sur leurs bureaux mal rangés. Nous analysons silencieusement le spectacle en balayant la salle du regard. Rien ne bouge et personne ne sert personne. Nous arrivons de France et convenez qu' il nous faut quand même quelques temps pour nous faire à ce changement brutal de vie.

    Nous sommes épatés par ce flegme, cet immobilisme et un nouveau tour d'horizon s'impose qui nous confirme qu'il va falloir rester calme.

    Papi tente de demander à l'une d'entre elles de s'intéresser à nous.
    Malheureusement son téléphone portable se met à sonner et là, c'est les palabres. Nous nous regardons, sans sourire et je murmure à mon père qu'il va falloir dégoupiller la grenade.

    Elle parle et parle et parle et je pourrais remplir la page . On lui fait des coucou mais elle ne nous a pas vus!, elle qui est en face de nous. Elle nous regarde pendant qu'elle parle en wolof à je ne sais qui. Elle est saoule cette nana dis-je à mon père!.
    Une autre passe à coté de moi et je l'interpelle aussitôt mais elle me répond qu'il faut prendre un tiket.
    Ben merde alors, maintenant faut prendre un ticket. Depuis quand ?.

    J'engueule mon père en lui disant qu'il aurait pu y penser plus tôt mais il ne se souvenait plus.

    Nous prenons le ticket. " Numéro 68" . Nous regardons l'appareil électronique à cristaux liquides placé très haut et nous appercevons le numéro 47 inscrit. Dans la salle, tout le monde dort et semble résigné. Peut être sont-ils là depuis un mois, espérant percevoir leur salaire du mois d'après!. Je crains le pire...
    Pris de stupeur, je dis à papi que je préfère leur faire cadeau des 150 000 frs. Viens papa on se casse d'ici et on revient demain matin à l'ouverture ou alors on leur en fait cadeau !. Non! dit papa, t'es malade ou quoi?.
    Il revient au comptoir et le directeur, ( enfin vu la tronche qu'il avait il ne pouvait être que directeur ou assimilé ) se lève et vient vers nous. Je tiens la main de mon père avant qu'il ne parle et lui dit: " laisse papa, t'en a assez fait pour aujourd'hui. j'vais m'occuper de monsieur ..".

    Après les salutations d'usage je lui explique notre cas et les étapes successives de notre action sur le distributeur. Ce couillon nous répond que nous n'avons pas retiré les billets assez vite du distributeur.
    Vous plaisantez j'espère monsieur!. Non dit-il, c'est souvent que ça arrive!. Ben voyons, c'est souvent que ça arrive.
    Bon, on fait quoi maintenant ?.
    Je vais entamer une démarche administrative dit-il, pour vous restituer cet argent que vous a semble t-il repris le distributeur.

    Monsieur, le distributeur n'a pas délivré les billets.
    Bon, alors ça va prendre plusieurs jours pour que je vérifie. Revenez demain. Nous remplissons des demandes diverses et multiples à faire frémir n'importe lequel d'entre vous et nous partons.
    Sortis de cet enfer climatisé aux bonbonnes inanimées enveloppées de boubous colorés et amples, nous replongeons dans la chaleur du pays. C'est un autre enfer mais celui là nous semble plus sympathique. Il y a de l'action!...



    La nuit est bruyante, les Tam Tam locaux chauffent et les chants Africains se font entendre. Il en sera ainsi tout le séjour, car au Sénégal, les familles aiment organiser des fêtes pour les occasions et c'est assez intéressant à voir. Pour ceux qui ne connaissent pas, découvrez les en vous en approchant de près. Vous serez vraisemblablement invités à la fête car les gens sont foncièrement bons dans ce pays.

    Je n'arrive pas à dormir malgré la lecture abondante que j'avale sans arrêt. Je décide de me lever et d'avaler un demi Lexomil pour déménager enfin car je sais par expérience que les jours à venir seront destinés aux travaux et qu'il faut être en forme.

    Je m'endors enfin.
    Roger
    Roger


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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage) Empty Re: Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

    Message par Roger Dim 19 Oct - 2:08

    Mbour / 19 janvier 2006

    8 heures, le coq a déjà frappé et je me lève.
    Au sortir de la chambre j'aperçois Anne Marie et jacqueline serpiller à grande eau le sol du salon. Ma journée commence mal. Il me faut me faufiler entre les gouttes pour sortir de ce lieu et atteindre la terrasse où la table est servie. Yaya a déjà cueilli les citrons et pamplemousses qui ont déja été pressés par jacqueline pour le petit déjeuner.
    Salutations à tous et au borom gardien. ( je chef gardien ).
    Petit déjeuner en famille avec échange de vues sur les méthodes et les actions à entreprendre dans la journée.
    Je réduit en miettes un petit pain chaud ( s'il vous plait ) et vais déposer cela sur un mur d'enceinte où les oiseaux de toutes les couleurs viennent instantanément se ravitailler. Ce spectacle est reposant et nécessaire à mes batteries. Déguster de bons petits pains chauds avec des jus de fruits et des confitures locales en face d'oiseaux pas farouches qui mangent en faisant du bruit, c'est reposant.

    Je demande à Yaya de me chercher Aboulai et le patron de l'entreprise de métallerie pour convenir des travaux et du prix.
    Aboulai et Fall arrivent après le petit déjeuner et nous convenons des travaux et du montant mais aussi de donner un coup de collier pour que les travaux de rénovation de la cuisine s'exécutent en deux jours maxi.
    Yaya et Aboulai se mettent au travail tandis que je m'en vais accompagner mon père visiter ses femmes en ville et faire les courses.




    Ceci est l'artère principale de Mbour, reliant Joal- Fadiouth à Dakar. Nous l'empruntons pour aller au marché.
    Souvenez vous que vous êtes en Afrique et plus particulièrement au Sénégal où l'on applique strictement le code de ma route. Je n'ai pas dit le code de la route mais bien le code de ma route. Faites attention, tant que ça passe, c'est que vous êtes dans le moule...
    Au Sénégal, on use pas du klaxon mais on en abuse. C'est aussi une règle à connaître, ça facilite tellement les choses...
    Soyez donc sur vos gardes et méfiez vous des nids de poule, il y en a plus que vous ne pouvez imaginer. Ils se contournent individuellement et chacun a sa méthode. Celui qui le contourne se contre fou de ce qui peut venir en face de lui, sa priorité est de contourner l'obstacle sans quoi sa voiture de 1000 000 de km va partir en morceaux d'ou l'utilité pour lui d'appliquer scrupuleusement le code de sa route.
    Voila, vous venez de passer votre permis de conduire en lisant ces quelques lignes...

    La Banque, suite et fin.

    Nous rentrons dans l'agence et je me précipite vers le distributeur de ticket pour avoir notre tour dans la queue.
    Nous nous asseyons auprès d'une européenne, mal coiffée, qui semble visiblement attentive au moindre mouvement suspect dans l'agence. Nous nous saluons et elle nous confie qu'il y a de l'attente. Nous faisons mine de n'avoir rien remarqué mais un large tour d'horizon du lieu nous assure d'un service au moins aussi rapide que la veille. Je crains le pire !...
    Mais cette fois, il y a moins de monde et une sénégalaise rentre et va de suite au guichet pour se faire servir. Nous observons la scène et sans même qu'elle eut pris un ticket elle réussi à se faire servir.
    Stupéfaction générale et réaction de l'européenne qui obtient un reclassement de la sénégalaise dans la queue!. Celle-ci semble apprécier difficilement la remontrance.
    Qu'importe, elle a maintenant une place dans la queue, c'est beaucoup mieux !...
    Voila notre directeur, il est là, devant nous et attend notre arrivée. Nous nous précipitons au comptoir où je vous épargnerai toutes les démarches effectuées pour obtenir notre argent. C'est fait, l'opération n'a duré qu'une heure et nous repartons vers le marché aux légumes.

    Le marché aux légumes

    Le harem est là, et les courses commencent.
    Les-petits-marchés-hauts-en-couleur-avec-des-vrais-morceaux-de-vie-à-l'intérieur sont de purs moments de bonheur lors de nos pérégrinations,
    Alors rêvons, et j'ouvre le bal avec le marché

    Un kg de tomates fraiches, bien rouges négocié à 500frs, ( varie peu )

    Un kg de courgettes négocié à 600frs, ( varie peu )

    4 salades vertes à 400 frs, ( 100frs la pièce, prix inchangé depuis 3 ans )

    deux kg d'oranges du pays à 350frs, ( 175 frs le kg, ne bouge pas trop )

    deux papayes bien mures à 600frs le kg ( varie suivant la saison )

    2 kg de riz brisé à 130frs le kg ( prix imposé par l'état )

    1 kg d'oignons à 300frs ( varie peu )

    3 piments frais du Sénégal 50 frs ( varie peu )

    une belle pastèque 500frs, pays producteur mais ce n'est pas la saison ( varie peu depuis 3 ans )

    3 mangues de Gambie à 1200frs le kg ( normalement 200frs pièce la grosse mangue mais ce n'est pas la saison au Sénégal qui pourtant est producteur )

    1kg de bananes de Casamance 500frs ( prix inchangé depuis 3 ans )

    un beau bouquet de persil 100 frs ( prix inchangé depuis 3 ans )

    un bouquet d'oignons frais 4 brins 50 frs ( prix inchangé depuis 3 ans )

    trois choux blancs de petite taille 500frs les 3 ( prix inchangé depuis 3 ans )

    une brique de vin rouge " vino tinto " ( comme son nom l'indique, vin tinté ) 1200 frs ( prix inchangé depuis 3 ans ) mais c'est une sombre merde venue d'Espagne, sorte de fond de cuve qu'il faut couper avec de l'eau et boire très glacé avec un demi citron pressé.
    Boisson acceptable, essayez... Je suis toujours vivant.
    Par contre, si vous voulez entretenir vos varices de Beaujolais, buvez le pure... C'est efficace...Décapage de l'estomac garanti.

    Un morceau de Manioc d'environ 800 grammes 400 frs. ( prix inchangé depuis 3 ans )

    un plateau d'œufs ( frais ) 2400 frs ( prix inchangé depuis 3 ans )

    trois plaquettes de beurre Bridel ( oui on en trouve la bas ) 1200frs pièce. ( prix variant souvent mais jamais à la baisse )

    Bien entendu vous trouvez toutes sortes de légumes mais je n'ai indiqué que ce que j'ai acheté ce jour là.

    Le marché aux poissons


    Pour ceux qui aiment les odeurs de poisson et parfois un toupetipeu plus fort, vous pouvez vous y aventurer. Les autres, vous êtes prévenus...
    Ce marché est en dessous du marché aux légumes, à proximité immédiate de la mer. Il est couvert ( Hangar métallique très haut et long de cent cinquante mètres, faces latérales ouvertes.
    Il y a un monde fou. Des centaines de vendeuses de poisson ( 98% de femmes ) qui sont alignées de part et d'autres sur plusieurs colonnes d'un bout à l'autre du bâtiment.
    Vous êtes sollicité en permanence par les vendeuses et les prix du poisson varient en fonction des quantités pêchées. C'est comme ça depuis toujours, les prix varient en fonction de l'offre et de la demande.
    Je ne vous ferai pas un cours d'histoire de ce pays mais vous dirai brièvement que les fonds marins sont vidés de leurs contenus par les gigantesques thoniers et autres bateaux japonais qui avaient conclu à une certaine époque un échange avec le Sénégal. Ils construisaient le stade de Dakar en échange de quoi ils pouvaient pêcher au large des côtes du Sénégal. J'ignore si cet accord existe encore mais la mer se vide et chaque année les prises sont de plus en plus petites.
    Les pêcheurs partent le jour ou la nuit suivant leurs décisions mais il faut venir en fin d'après midi, c'est à mon avis à ce moment que le poisson est le plus frais.
    Là, vous trouvez de tout, surtout des soles, Thiofs, thons, mulets, morues, vieilles, dorades coryphènes, Mérou rouge, requins divers, badèches, crevettes et j'en passe.
    Là, faut savoir reconnaitre un poisson frais d'un poisson datant de la veille. Après quoi, vous commencez la négociation. Le prix demandé doit être divisé par deux et vous annoncez la couleur. Stupéfaction de la venderesse qui refuse mais diminue un peu son prix de base diminue un peu. Vous restez calme, comme toujours et maintenez votre prix. Puis, si elle ne change rien, vous passez à la vendeuse d'a coté qui aura suivi la conversation. Elle se montrera peut être plus raisonnable mais rien n'est sur et ainsi de suite. Si l'une d'entre elle revient pour renégocier et vous proposer un dernier prix, vous connaîtrez le prix réel du jour qui ne pourra plus être négocié. Et c'est comme ça que vous allez acheter tranquillement votre poisson. Toutes les techniques sont bonnes, il faut y aller cool.
    Vous pouvez ensuite vous faire vider le poisson, il y a des tas de femmes spécialisées dans ce genre de prestation et pour un gros poisson le prix est de 50 frs.

    Ce jour là j'ai acheté de la lotte, 5kg pour 3000frs. Bonne affaire J'ai aussi acheté 2kg de crevettes fraiches pour 3000frs le kg. Ce prix varie peu d'années en années.
    Papi était aux anges, il retrouvait ses vendeuses et ses femmes.
    Nous nous rendons ensuite dans une boutique auto pour acheter une batterie 45A pour la méhari. Prix 35000 frs




    Avoir de l'argent au Sénégal, en retirer, les euros, la monnaie locale, bref, tout ce qu'il faut savoir pour exister et consommer.


    Autrefois, avant la dévaluation de 50% du franc Cfa ( dont la prise d'effet à eu lieu le 11 janvier 1994 ) au sénégal, tu pouvais librement, avant ton voyage, effectuer en France le change de francs français en francs Cfa dans n'importe quelle banque. .

    Cette possibilité n'existe plus aujourd'hui et il te faut prévoir ce qui suit:

    1) avoir une carte visa ( prélèvements limité à 150000frs cfa par semaine) dans les distributeurs locaux . Si tu as une carte or, ou une carte premier, celles-ci permettent des prélèvements plus importants.

    2) de l'argent en espèces ( billets d'euros ) pour commencer ton séjours sans avoir de suite à courir partout pour trouver un organisme bancaire pourvu d'un distributeur , et pour en avoir également à ton retour en France

    Le change:

    tu peux changer de l'argent un peu partout comme suit:


    1) dans les banques où tu vas devenir complètement cinglé, te demandant sur quelle planète tu es tombé à cause du temps d'attente ( je t'invite d'ailleurs à lire le dernier récit de séjour que j'ai fait au Sénégal. Ce que j'ai écrit sur le retrait d'argent un fameux 18 janvier 2006 à Mbour, à la BICIS ( banque internationale pour le commerce et l'industrie du Sénégal ). Ca ne s'invente pas... ( je l'ai inséré en copier / coller en fin de page ).
    Je pense qu'il est bon de l'avoir lu pour s'endormir moins bête le soir et avoir des connaissances autres que celles que nous avons quand on va chercher de l'argent liquide dans une banque, en Europe. !.


    2) il y a bien entendu des bureaux de change qui se sont ouverts un peu partout et on se demande bien pourquoi.
    L'explication que j'ai à en donner c'est que malgré la prolifération de banques diverses et multiples, la qualité du service ne s'améliore pas du tout et au Sénégal, le commun des mortels le sait.
    Alors puisque les sénégalais sont des démerdards, ( il faut leur laisser cette grande qualité ) eh bien ils se sont engouffré dans ce créneau disponible et de beaux bureaux de change ont vu le jour. ( service extrêmement rapide et efficace).
    Ceci confié, j'en ai usé pendant tout le séjour et le taux de change est parfait. ( pas plus mauvais qu'ailleurs )

    conversion des euros en frs Cfa

    1 euro vaut : 655,957 frs CFA soit 6.56 frs de nos frs avant l'euro
    2 euros valent: 1311.914 frs CFA soit 13.12 francs de nos frs avant l'euro
    3 euros valent : 1967.871
    4 euros valent : 2623.828
    5 euros valent: 3279.785
    6 euros valent: 3935.742
    7 euros valent: 4591.699 frs CFA soit 45.90 francs de nos frs avant l'euro
    8 euros valent: 5247.646
    9 euros valent: 5903.613
    10 euros valent: 6559.57
    20 euros valent: 13119.14
    50 euros valent: 32797.85
    100 euros valent: 65595.7 frs CFA soit 656 frs de nos frs avant l'euro


    3) tu as bien entendu la possibilité de changer de l'argent dans ton hôtel et là, le taux de change je ne le connais pas, il faut d'autres intervenants pour compléter ce post car je n'ai jamais effectué de change dans un hôtel au Sénégal.

    conclusion,
    il faut privilégier l'hôtel ou le bureau de change ou retirer de l'argent dans un distributeur. Ne pas acheter avec des euros chez un commerçant ou alors vérifiez bien le taux de change.

    à savoir aussi,
    1) tous les commerces acceptent l'euro et pratiquent un taux de change qui ne vous est pas favorable, ils ne sont pas plus voleurs que ceux qui exercent en France, ils veulent simplement gagner sur tous les tableaux.

    2) Ne pas donner d'euros aux enfants, tu vas devoir vendre ta maison. Une petite pièce de 20frs cfa suffit, ça fait plaisir et ils en ont souvent besoin mais je ne vais pas m'étendre sur le sujet. Lis le post que j'ai rédigé à ce sujet.
    mettre ici le lien sur la mendicité

    3) Vous trouverez des pièces de 5,10, 25, 50, 100, 250 et 500 CFA. Hélas, la valeur nominal de ces pièces étant parfois inférieure à leur coût de fabrication, la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) s'ingénie à n'en fabriquer que peu. Le résultat est un nombre élevé de billets de 10000CFA dont personne ne peut se servir par manque de monnaie, et un manque énorme de petits billets et de pièces qui pourtant constituent l'argent dont tout monde se sert quotidiennement. Ainsi n'entrez jamais dans une boutique ou un taxi avec des grosses coupures car peu de gens auront de la monnaie pour vous rendre la différence ! Les billets actuellement sur le marché sont ceux ci-dessous :

    Dernière précision. Les photos des billets et pièces ci dessous représentées sont belles et les billets paraissent propres. Il n'en est rien dans la réalité et ils sont extrêmement sales. Veillez à ne pas mettre les doigts dans la bouche après avoir touché un billet. L'hygiène est importante au Sénégal.


    Les billets de banque ayant cours au Sénégal

    1) 500frs ( nouveau billet )





    2) 1000frs Cfa ( nouveau billet)


    cet ancien billet de 1000frs CFA reste encore en circulation pour le moment



    3) 2500frs Cfa ( nouveau billet )


    cet ancien billet de deux mille frs CFA reste encore en circulation pour le moment




    4) 5000frs Cfa (nouveau billet)


    cet ancien billet de 5000frs CFA reste encore en circulation pour le moment



    5) 10 000 frs Cfa






    Pièces de monnaie

    1) pièce de 5frs CFA

    2) pièce de 10 frs CFA


    3) pièce de 25frs CFA



    4) pièce de 50 frs CFA

    5) pièce de 100frs CFA


    6) pièce de 200frs CFA



    7) pièce de 250frs CFA


    8) pièce de 500frs CFA
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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage) Empty Re: Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

    Message par Roger Dim 19 Oct - 2:09

    Maintenant, un peu d'histoire sur l'existance du Franc Cfa , pour ceux qui aiment savoir.

    Le franc CFA (communauté financière africaine), a cours dans plusieurs pays d'Afrique : le Sénégal, le Mali, le Niger, la Côte d'Ivoire, le Tchad, la Guinée-Bissau, le Togo, le Bénin, la Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon, le Congo et les Comores. C'est un avantage considérable pour tout ces pays pauvres d'avoir une monnaie commune leur permettant d'éviter les frais d'impression et de change et empêchant la dévaluation quotidienne dont souffrent l'ensemble des monnaies «de singe» de la plupart des autres pays d'Afrique (Zaïre, Ghana, Sierra Léone, Liberia, Mauritanie, Gambie, etc.) grâce à sa parité avec le Franc Français et maintenant avec l'Euro. En effet, il n'y a aucune fluctuation de change entre la monnaie européenne et le CFA. 1 euro vaut 655,957 CFA. Cette parité, nécessaire pour donner confiance aux investisseurs a néanmoins due être réévaluée le 1er janvier 1994. Avant cette date 1FF valait 50CFA. Après la dévaluation ce même Franc valait 100CFA. Cette farce de Balladur, certes nécessaire n'a pas réellement touché le Sénégalais rural. Le Sénégal des villes, habitué à la consommation et à l'achat en masse de produits importés à lui par contre vu son niveau de vie divisé par deux dans la nuit du réveillon de l'année 1994. Son salaire n'augmentant pas, le prix d'une télévision, d'un abonnement à Canal+, d'un billet d'avion, d'un médicament à été doublé ! Evidemment, dirigeants et famille, cousin, frère, belles-sœurs et coépouses de ministres en tous genres, au courant à l'avance de cette dévaluation, on pris soin de convertir leur vieux CFA en Francs Français. Alors que le petit peuple fût lésé, les pseudo-élite des pays de la zone CFA ont vu eux leur pouvoir d'achat multiplié par deux !

    Soyons clair, cette dévaluation s'imposait véritablement. Elle n'a d'ailleurs pas été suffisamment radicale. En effet, la vie reste très très chère dans les pays de la zone CFA. Ceux qui ont eu la chance de visiter l'Asie du Sud-est ou le Moyen Orient (la Turquie par exemple) pourront comparer. Un vietnamien disposant de 100 euros par mois aura un niveau de vie supérieur à un Sénégalais en gagnant 200 ! Les denrées alimentaires sont l'exemple type de la cherté de la vie : un pain coûte 0,23 euros (1,50), voir même plus dans les zones excentrées. Le sucre, le riz (pourtant détaxé), le mil ou la viande sont extrêmement chers si on tient compte des revenus moyens








    ________________________________________
    Nous avons acheté les victuailles prescrites par le commandant " Jacqueline " et retrouvons notre taxi pour rentrer à la maison.

    Les femmes nous attendent et sont heureuses de nous revoir.
    Les maçons avancent bien et le bâtiment devient une sombre ruine lézardée de partout. Ils cassent, cassent et cassent encore. Les étais se mettent en place et j'apprécie Aboulai qui bosse comme un Dieu.
    Son salaire est de 2000frs jour . C'est le tarif.
    Yaya étant déjà notre employé de maison, il aura droit à des cadeaux et il le sait déjà sans que quelqu'un le lui ai dit. 25 ans de maison et on fini par retenir certaines habitudes.
    Nous débarquons les marchandises et je commence le travail de remise en marche de la Méhari.
    Mise en place de la batterie, vérification des niveaux et au Quart de tour elle démarre comme elle l'a toujours fait depuis 20 ans. Bon, la première poubelle est en marche, reste la seconde.
    Il est l'heure du repas et nous sommes invités chez les " Planas" , au centre de Mbour pour le repas de midi.
    Départ en Méhari et hop! nous y voila...
    Nous entrons dans l'univers d'un ancien commerçant de Mbour aujourd'hui à la retraite depuis des années. C'est aussi un ancien chasseur qui au temps des colonies allait en brousse tirer tout ce qui bougeait. Vous pouvez imaginer ce qui est accroché aux murs de sa maison!...
    Vous rajoutez une quantité non négligeable de poussière et vous êtes dans l'ambiance.



    12 heures / chez les Planas / Mbour.

    Salutations d'usage, visite sur la terrasse en toiture pour saluer la gigantesque tortue vivante qui s'y balade depuis 30 ans sans jamais être descendue depuis. Elle semble s'y plaire, elle semble... En tout cas elle en a fait le tour de cette terrasse à en juger par l'usure de certaines structures...

    Il est temps de se rafraichir et l'on nous verse un whisky coca , glaçons et cacahuètes locales ( le pays étant producteur ).
    Papotages sur les événements annuels, bavochage sur les voisins et repas local excellent ( riz au poisson ), ça faisait longtemps que nous n'en avions pas mangé. Dessert composé de fruits locaux et gâteaux maison. Ambiance de famille, super...
    15 heures,
    Il est l'heure de la sieste et nous revenons à la maison.
    Les mendiants nous harcèlent comme d'habitude devant la voiture, mais là ils la connaissent et ils ne l'avaient plus vu depuis longtemps. L'occasion est trop belle de renouer des contacts intéressés. On peut les comprendre. Papi distribue quelques pièces, rien d'anormal...

    A la maison, Yaya et Aboulai se restaurent avec Mariama venue leur amener pitance... Papi va se coucher tandis que moi je retourne à Mbour en Méhari pour acheter du ciment, des serrures, un système de filtration d'eau, de la peinture, des vis, des robinets, un cordon de douche et du diluant local etcétera... .
    Inutile de préciser que nous grelottons à 35° à l'ombre et j'ai hâte de rentrer goûter à la fraîcheur de la maison.
    Je passe chez le boutiquier des pièces détachées pour acheter cette fois la batterie pour la Peugeot 309. 35000 frs et je rentre. Au passage je confirme au métallier qu'il y a du boulot à faire chez moi.

    De retour, je m'attache à la remise en marche de cette 309 qui n'a que 60 000 km mais qui a vieilli prématurément. ( Vous êtes au Sénégal, en bord de mer ne l'oubliez pas) .
    La voiture démarre mais l'embrayage est bloqué.
    Papi en est informé et la colère gronde.

    Cette voiture ne sert à rien, nous l'entretenons tous les ans pour rien et elle coûte de l'argent toujours pour rien.
    Jacqueline décide d'influencer la vente et mon père suit.
    Nous voila sur une piste, reste à convoquer le mécano.
    J'appelle " Pape Meissa" dont vous verrez les photos plus tard et il arrive en guenilles pour gagner de l'argent. J'oublie totalement de lui rappeler qu'il doit nous rendre le chargeur de batterie prêté il y a deux ans.
    Deux heures lui sont nécessaires pour me dire ce que je sais déjà puisque j'ai aussi une formation de diéséliste mais ça, Pape ne le sait pas.
    J'aurais pu m'éviter ces frais de recherche de panne mais tout ça fait partie du folklore, de l'intégration et de la cohabitation. Il faut flatter et donner de l'importance au chef mécanicien qui trouve aussi un dérèglement du carburateur qu'il faut selon lui démonter et nettoyer ainsi qu'un blocage anormal du frein avant gauche dont il faudra vraisemblablement envisager le remplacement de l'étrier.
    Je partage l'analyse avec lui et Pape cherche son cahier d'école, commence ses calculs pendant que mon père prépare le fusil de chasse.
    Une somme de 200 000 frs est annoncée. je met ma main sur mon cœur et crie " ah!... Ma Ferrari, ma Ferrari! ". mon cri de douleur fait baisser subitement le prix et nous convenons de la réparation à hauteur de 130 000 frs CFA ttc. Marché conclu, Pape demande un acompte de 70 000 frs et s'en va commander les pièces.
    Mon père range le fusil.
    Avouez quand même que c'est pas cher quand on négocie. Voila un mec qui va venir avec deux ouvriers pendant deux jours changer un embrayage et réparer des freins sans parler de la mise au point moteur pour la modique somme de 130 000 frs Cfa tout compris. Lui, il va gagner 40 000 frs Cfa ce qui lui assure encore un salaire en rapport avec ceux pratiqués dans le pays.

    C'est à ce moment que Jacqueline me fait part d'une demande de lits pour ses parents en brousse en proposant d'utiliser des plaques de bois dans le garage.

    Je commence l'étude de faisabilité en préparant les plaques de bois de la caisse humanitaire que nous avions envoyé de France l'année passée.

    Jacqueline et Anne Marie s'amusent avec les matériels d'entretien, rien d'anormal à cela...
    Mariama prépare le thé et nous avons tous droit à trois thés courts et très sucrés au cours de l'après midi. Il en sera ainsi pendant tout le séjour, jacqueline l'ayant proposé. Elle a parfois des idées de génie cette nana vous trouvez pas?
    En fait, c'est pour s'assurer de la présence de Mariama à ses cotés pour papoter et rigoler .
    Ne le dites à personne.
    Faut dire qu'elle adore rigoler et Anne Marie suit sans bien comprendre de ce qui se dit en Wolof. Mais les éclats de rire de Jacqueline sont si forts qu'on s'en passionne...
    Voila, l'après midi est chargée d'émotions fortes et Yaya me coince dans le garage pour me faire la morale par rapport à mes regards insistants sur les petites diskettes qui passent parfois à proximité. De quoi me mêl'je.
    C'est Yaya, c'est comme ça... Bien entendu Jacqueline en Rigole, elle n'a visiblement que ça a faire.
    Il est presque 18 heures quand Commence la visite des voisins avertis de notre retour. Condoléances, remises de cadeaux, cocas et échanges de vues sur la politique du président de la république du Sénégal.
    Notre voisin et néanmoins ami " Mbaye Diouf " , désireux de placer un membre de sa famille comme gardien chez papi à la place de Yaya devenu selon lui trop vieux, nous fait remarquer avec insistance que l'âge légal de la retraite est de 60 ans et qu'il ne faut pas enfreindre la loi!. C'est beau l'amitié , vous trouvez pas?.
    L'insistance de notre invité oblige mon père à rappeler à notre ami la date de naissance supposée de son gardien qui n'a officiellement que 58 ans ce qui est faux bien entendu car Yaya lui même ne sait pas son age et que ce qui est inscrit sur sa carte d'identité n'est qu'indicatif.
    Quand on sait qu'au Sénégal comme en France il suffit de perdre sa carte d'identité pour s'en faire refaire une toute propre, on sait moins qu'au Sénégal lors de la rédaction de la nouvelle demande il suffit d'inscrire une date de naissance nouvelle, la vraie. Enfin celle qu'il faut, quoi! vous comprenez ce que je veux dire ?.
    " Mbaye Diouf " contraint de revoir sa copie n'en a pas moins reçu un beau rasoir électrique trois tête Philips de mon père en guise de cadeau d'amitié profonde. Histoire qu'il paraisse plus jeune, quoi !...
    Bien entendu, Silence complet à Yaya sur cette intervention pour ne pas provoquer de guerres intestines dans le quartier...
    c'est sur cette dernière action amicale que nous passons à table, avec " Mbaye Diou" , invité d'honneur à qui nous servons des plats en rapport avec son diabète.

    Il fait bon, le soleil a fait son ouvrage et se couche. Nous trainons à table à discuter de beaucoup de sujets intéressant notre invité puis il prend congé de nous. Les Tam Tam et musiques locales reprennent, sensibilisation d'Anne Marie sur les problèmes d'interdépendance des robinets d'eau.
    Douche pour le premier d'entre nous, moi...
    Tisane collective pour dormir et lecture par mon père d'analyses de politique mondiale selon Saint Nouvel Obs., son quotidien préféré...

    Voila, Anne Marie semble vouloir faire une sortie le lendemain et me confie son impatience. Je promet d'y réfléchir sérieusement après avoir fait le point de l'avancement des travaux .
    Nuit calme sauf pour les moustiques qui n'ont pas encore compris comment passer le mur de l'atlantique...
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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage) Empty Re: Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

    Message par Roger Dim 19 Oct - 2:09

    Mbour / 20 janvier 2006 / 8 heures.
    Réveil au champ du coq, salutations à chacun et observation des sols qui commencent à sécher. Il n'est que 8 heures et la concurrence des nettoyeuses fait rage observe t-on papi est moi. Les chambres féminines sont déjà propres, aérées et serpillées. Ceci nous conduit, mon père et moi à une étude préalable et approfondie de l'itinéraire à emprunter pour rejoindre la table des festivités sans gêner qui que ce soit notamment le travail des femmes d'entretien. Nous sommes en vacances, le stress devrait être inexistant... enfin en principe.
    Mon père propose un itinéraire acceptable qui est appliqué à la lettre à la satisfaction générale.

    J'annonce à Anne Marie que la sortie est prévue et que nous irons nous balader sur l'ile aux coquillages. Manifestation émue et immédiate de jacqueline qui aime le vide autour d'elle, La journée commence bien...

    Discussions intéressantes au petit déjeuner où le transit intestinal est au menu. Il semblerait que deux des trois mangues achetées la veille et consommées au repas du soir on fichu une chiasse aux femmes. Je m'en réjouit, d'autant que je n'en ai pas mangé et que pour moi tout va bien.
    Jacqueline fait remarquer qu'il ne faut plus acheter de mangues parce qu'elles sont gazées, qu'elles sont importées dont on ne sait d'où et que ce n'est pas la saison des mangues au Sénégal. Il faut attendre celles du pays et notamment celles de son père qui sont excellentes et 10 fois moins cher.

    Il reste cependant une mangue au frigidaire et je propose de l'offrir à Mariama qui aurait la lourde tâche de convaincre Yaya de la consommer. Jacqueline connait ses compatriotes et propose de la lui offrir elle même pour être certaine que les enfants n'y toucheront pas. Proposition acceptée.
    Nous offrons immédiatement la 3ème et dernière mangue à Yaya qui s'empresse de la manger avant l'arrivée de Mariama.
    La suite, je ne la connais pas, yaya ne me confiant pas tout de sa vie.

    Arrivée d'Aboulai et du métallier à qui je précise le travail de la journée et passe les commandes des marquises en métal et autres réalisations telles que les structures métalliques des lits destinés aux parents de jacqueline. . Le prix étant convenu et accepté, je me prépare serein à la sortie touristique.



    JOAL-FADIOUTH / 30km au sud de Mbour /10h00

    La route qui nous amène à Joal est en rénovation et c'est peu dire. Vous n'imaginez pas le nombre de nids de poules, de chemins ou pistes déviées, de chauffards, de troupeaux de vaches sénégalaises traversant votre itinéraire, et j'en passe qui viennent agrémenter ralentir et colorer tout de parcours.
    De Mbour au domaine de Nianing, si vous y allez maintenant ( à la date de rédaction du présent carnet de voyage ) c'est rigolo... Le code de ma route y est appliqué rigoureusement.
    Faites une halte au domaine de Nianing ne serait-ce que pour visiter son parc animalier propre, reposant et totalement écologique. Il y a aussi un magasin de souvenirs très bien tenu par une Française et les prix pratiqués sont correctes. Malheureusement, vous ne pourrez rien négocier. Les prix affichés seront ceux qu'il vous faudra payer. Des photos de ce domaine que je connais bien et que j'ai visité au cours du séjour avec Anne marie paraîtront plus tard dans la chronologie de notre récit puisque nous l'avons visité en fin de séjour.

    Joal
    Joal est une petite ville toute en longueur. Pour aller d'un bout à l'autre de Joal il faut parcourir de longs kilomètres.
    Elle est habitée par des pêcheurs sérères le plus souvent musulmans.
    Il y a aussi des sérères catholiques dans le pays puisque notre Jacqueline nationale est catholique.
    La localité est l'une des zone de pêche les plus importante du pays.
    Elle a son collège, un lycée, plusieurs écoles primaires, un centre culturel (le Centre Culturel Léopold Sédar Senghor), un foyer de jeunes et une école privée réputée. Voila, vous savez tout si vous envisagez de vous installer au pays. Joal est connue malgré sa modeste taille sur tout le territoire national. Ce rayonnement est sans doute dû au regretté Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal, ancien ministre et académicien français qui y a passé son enfance. La maison natale de son père peut d'ailleurs être visitée bien qu'on y trouve rien qui soit digne d'intérêt. Anne marie et moi l'avions visité deux fois et elle était toujours sale, poussiéreuse, sans meuble et gardée par un sénégalais fumé les 3/4 du temps. Il est possible que cela ait changé mais nous ne voulions pas nous arrêter. De plus ce personnage est gourmand en pourboire, c'est le mot qu'il convient....
    Nous n'avons donc pas fait de halte car Joal ne présente pas d'intérêt particulier pour nous.

    si vous souhaitez tout savoir sur Léopold Sédar Senghor, vous pouvez cliquer sur le lien ci dessous.
    http://www.senegalaisement.com/senegal/leopold_sedar_senghor.html

    Nous traversons donc la ville de Joal jusqu'au pont, c'est indiqué. si vous êtes curieux vous roulez lentement pour appercevoir des métiers à tisser en œuvre dans les cours de certaines maison.
    Nous arrivons à l'embarcadère.
    Nous déposons notre voiture sur le parking et nous nous dirigeons vers le bord de mer, le début du pont neuf. Bien entendu nous sommes interpellés par le responsable des piroguiers qui nous propose la pirogue pour faire la visite de Fadiouth en insistant sur le fait que les greniers à Mil ne sont accessibles qu'en pirogue. 1000 frs est le tarif fixé par l'association. Nous déclinons l'offre parce que nous souhaitons nous promener à pied et découvrir ce pont neuf comme je l'appelle.
    Par contre je demande à un des jeunes présent de me garder la voiture. Je négocie à 300 frs cette prestation. Cette dépense n'est pas vraiment nécessaire puisque l'endroit n'a rien d'une zone de non droit mais c'est pour faire travailler la population. Début de la promenade.



    Fadiouth / 12h00
    Le pont est parfait, excellent réalisation. Il fait chaud mais la brise marine rafraîchit agréablement.
    Comme vous le constatez sur le plan au dessus, il y a deux ponts. Le premier permet de joindre Fadiouth à partir de Joal, celui que nous empruntons initialement et l'autre au milieu du village de Fadiouth, permet de relier Fadiouth au cimetière des coquillages. Vous l'apercevez sur la photo de droite, juste en dessous.
    Les deux communes de Joal et de Fadiouth sont donc réunies et reliées par un pont en bois car Fadiouth est une île. Les trois îles de Fadiouth sont inaccessibles en voiture.



    C'est, sans doute, l'une des visites les plus étonnantes et c'est un peu pour cela que nous y sommes revenus!. je ne cache pas qu'on y est tranquile. Les gens sont tous ou presque catholique et ils ont compris que le touriste ne se harcèle plus.
    Le village de Fadiouth ( 6.000 âmes environs) est très différent de tous les autres. De par sa structure, son organisation, Fadiouth doit être visité si l’on est à proximité. L'histoire de ces îles émergées par l'amoncellement de coquillages au fil des siècles n'est qu'un épisode fascinant de cet endroit!. La légende dit que ce sont les habitants qui, depuis de siècles jetaient leurs coquilles vides à cet endroit ce qui en a fait des iles. Je veux bien le croire car c'est tout à fait possible.
    Attention, les gens confondent cimetière des coquillages et cimetière des humains. Il y a effectivement un cimetière des humains dans une ile appelée cimetière des coquillages, à Fadiouth, comme vous le voyez sur la photo de droite. Cela mérite d'être précisé et il n'y a pas eu confusion dans son appellation. C'est bien une île cimetière de coquillages que l'on visite et qui a depuis deux ou trois cent ans été utilisé pour enterrer les morts.
    Les femmes pêchent des coquillages qu'elles font ensuite sécher. Aujourd'hui encore cette pêche existe et les coquilles sont conservées pour être mises dans les rues. Le résultat est une île constituée de couches de coquillages centenaires. Le sol blanc craque à chaque pas lorsque vous vous baladez dans la ville de Fadiouth. Ici deux enfants du village dans la rue du Ceddo. Ils marchent sur un tapis de coquillages blancs.
    Photos à venir.


    Malgré le démarrage de la construction d'une mosquée (une pancarte à l'entrée du pont sollicite d'ailleurs des fonds pour la terminer), 90% du village est catholique, je le précise quand même et la cohabitation est parfaite entre les deux communautés et ils l'ont prouvé il n'y a pas si longtemps puisque les deux communautés se sont unies pour rénover la toiture de l'église catholique détruite par un ouragan me semble t-il. Je dirai plutôt un fort vent ou une forte pluie. Il n'y a pas d'ouragan au Sénégal.
    Le niveau de vie quoiqu'en apparence médiocre est un des meilleurs du pays. De nombreux fadiouthiens sont à des places enviables et entretiennent leur famille restée au village. L'activité touristique énorme permet à des jeunes de vivre aisément. Rien a voir avec Mbour ou ailleurs dans le pays.
    C'est à ma connaissance le seul village sénégalais doté d'un comité touristique réglementant les tarifs des visites guidées (1000CFA - 1,5€ /personne)ou des tours de pirogues. Les marchandages à outrance qui pénalisent souvent les sénégalais quand il s'agit de touristes avertis, n'ont donc plus lieu d'être.
    De plus, des efforts au niveau communal sont faits pour améliorer le cadre de vie et la beauté du site. Ainsi le château d'eau qui défigurait il n'y a pas si longtemps encore l'ensemble du village a récemment été détruit je l'ai appris sur place.

    Vous verrez ces efforts également dans la propreté irréprochable des rues et des maisons. Cà va vous changer de Mbour ou des rues de Dakar et plus généralement de toutes les villes du Sénégal. C'est également le seul lieu du pays où vous pourrez utiliser des toilettes et des douches publiques dignes de ce nom ! Un moment intéressant sera la marée basse lorsque tous les gosses du village découvrent un terrain de foot immense.
    l'ancien pont est toujours visible, vous l'apercevez plus haut dans le texte, photo de gauche, à gauche sur la photo. C'était une précision que je voulais apporter. Ci dessous, une rue de Fadiouth et le baobab au centre du village.
    Nous nous sommes baladé une heure dans les rues étroites ou le calme règne.



    Puis nous avons emprunté le deuxième pont situé au milieu de Fadiouth, celui qui permet d'accéder au cimetière des coquillages.

    Le cimetière des coquillages
    Là, prenez le temps de lire les stèles, plaques déposées sur les tombes et monuments dédiés aux morts. Il y a des inscriptions
    intéressantes à lire mais je ne vous en dirai pas plus. Les baobabs et autres plantes locales ont depuis longtemps pris possession des lieux. Prenez le temps d'aller jusqu'à la croix et faites un tour d'horizon. Intéressant.

    Vous apercevrez l'île où sont les greniers à Mil et vous aurez un panorama agréable de la région.








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    Oui, prenez ce temps. Si vous avez une paire de jumelles c'est encore mieux. A marée haute, les greniers sont sont à l'abri des rongeurs.
    Nous y venons de temps en temps, oui mais c'est plus pour voir comme les choses bougent et pour faire une sortie.
    Il y a des choses qui vous marquent dans la vie et Fadiouth est un de ces endroits qu'on oublie pas et puis c'est propre. L'éducation catholique y est - elle pour quelque chose ?...
    La dernière fois que nous étions venus, assis à une table d'un restaurant de proximité, un perroquet est venu se poser sur mon épaule. Situation insolite dans la mesure ou cet oiseau n'est pas du pays et qu'on ne s'y attendait pas.
    Il appartenait en fait à un des clients présent qui le laissait libre d'aller et venir.

    Mais il y a aussi ce besoin de se retrouver un peu seul pour apprécier les paysages et aussi les gens. Vous trouverez peut être cela stupide mais il vous est plus facile de donner et d'offrir à Fadiouth. Le harcèlement étant presque inexistant, quand l'un d'entre eux se prend à tenter tout de même sa chance, on ne le lui refuse pas.

    Du haut de cette colline de coquillages disais-je il fait bon. Vous êtes sur un site classé et un cimetière ( catholique ). C'est le calme.
    Le pays est musulman c'est vrai et les morts qu'ils soient des deux bords sont enterrés dans la journée.
    Cependant les trous ne sont jamais profonds dans le sable( faut le savoir ). Alors dans les coquillages, j'en sais rien du tout !. Il y a là des tombes très anciennes. Parcourez ce lieu et intéressez vous aux inscriptions sur les tombes puis descendez en bas de la colline en direction des greniers à mil. Vous y verrez un endroit où les agriculteurs déposent leurs charrettes et leurs bête de trait. Il y en a beaucoup car ils viennent de l'arrière et ne peuvent traverser le pont avec elles pour rejoindre le village. C'est un détour intéressant. Vous y rencontrerez peut être ces gens qui cultivent. Des gens simples et pas concernés par le tourisme. Des gens que vous pourrez interpeler et dialoguer avec eux. C'est une toute autre approche de la vie des sénégalais à laquelle vous êtes habitués. Vraiment n'hésitez pas. Puis longez le bord de la lagune pour revenir au pont que vous reprenez en sens un verse jusqu'au point de départ..
    C'est ce que nous avons fait.
    Retour à la voiture et retour chez jacqueline.
    L'accueil est chaud et souriant, c'est déjà ça.
    Nous manifestons le désir de prendre une douche alors que les ouvriers s'affairent à rénover .
    Pape Meissa est la aussi et a déjà tombé la boite de vitesse, c'est bien. Ses apprentis sont sous la voiture.
    Papi dort malgré les coups de burins donnés sur la structure.
    la journée se termine comme ça en papotages divers, bières fraîches.
    C'est là en fin d'après midi que jacqueline nous dit qu'elle va partir le lendemain en brousse chez ses parents. Elle sort les affaires glanées en France et oh combien devenues objets de luxe pour préparer son départ.
    Tout devient amusant. Des soutien gorges de tailles monstrueuses, des slips dont un qui me fait bondir. Mais d'ou vient-il celui là?. " Roger arrêtes dit elle " avec son accent... Mais moi je veux savoir. je me déplace et la vision de ce slip gigantesque me fait sourire. Papa regarde aussi et je demande a Jacqueline à qui a pu bien appartenir ce parachute? Nous sommes dans " l'au-delà du réel ". Ce Parachute avec deux trous ronds dont le diamètre démesuré fait l'objet de discussions rigolotes.

    Bon, Jacqueline ne souhaites plus de débats sur le sujet alors nous arrêtons.
    Je passe à la lecture du TAM TAM, journal gratuit local. C'est le numéro 81 du 30 janvier 2006. Les annonces sont passées en revue et j'avoue qu'on s'amuse bien.


    EXTRAITS CHOISIS

    P14672: Vend jolie fille de signalisations et matériels de sécurité. Tel:..........

    Bc 8791-jf très sexi, belle forme fait tomber les hommes au passage 25 ans discutez avec moi. Tel:... .. ..

    Bc 8781-jf 23ans vierge pourtant je suis très belle sexi. Tel ... .. ..

    jf taille coca etcetera, etcetera. Il y en a des tas d'autres toutes aussi croustillantes mais j'arrêterai là. Nous avons bien rigolé...
    adresse internet indiquée, je vous la donne si vous vouliez consulter des annonces.



    On y trouve de tout et pour ceux qui cherchent des locations ou à acheter, c'est pas mal. Attention aux prix.




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    Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage) Empty Re: Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)

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