Roger au Sénégal du 17/01 au 07/02/06 (Récit de voyage)
Nous sommes en décembre 2005 et jacqueline ma sœur sénégalaise perd son emploi et mon père décide d'en profiter pour aller au chaud avec elle au Sénégal. Jusque là, tout va bien.
. J'avais envisagé de partir ailleurs, nous en avions discuté avec Janine et d’autres amis du forum à l’époque, mais je ne pouvais pas laisser mon père partir seul dans cette maison chargée d'histoires récentes et tristes pour la famille du fait du décès de ma mère. .
J'ai donc réservé les 4 vols et nous voila à l'aéroport de Strasbourg / Entzheim le 17 janvier à 13 heures.
Aéroport de Strasbourg / Entzheim / 17 janvier 2006 /13 heures.
La fête commençait.
Les 6 valises étaient sur le chariot et je dépose la première sur le tapis peseur ( appelons le comme cela ). 53kg au compteur. Stupéfaction de l'hôtesse d'air France qui me dit que le colis est trop lourd . Mon père intervient pour la draguer un peu et faire passer la pilule en lui disant que au total nous ne dépassons pas les 160 kg prévus.
Rien y fait, le chef arrive et dit que les colis ne doivent pas avoir un poids supérieur à 32 Kg . Nous demandons pourquoi et il nous est répondu que la nouvelle législation du travail impose que pour la protection des salariés, ils ne doivent pas manipuler des charges plus lourdes que 32 kg.
Il s'en suit un moment de flottement puis je prends les choses en main en disant à ma famille qu'il nous faut rééquilibrer nos bagages sinon on va y passer la nuit et derrière, les autres passagers attendent.
Nous commençons alors le pesage de tous les bagages pour connaître l'équilibrage à effectuer.
La messe étant dite, on dépose toutes les valises au sol et c'est le vide grenier qui commence. Je vous explique pas l'étendue des découvertes que j'ai faite ce jour là.
Constat:
impossible de rééquilibrer les bagages malgré les échanges de vêtements, boites de conserve diverses et multiples, chocolats, cadeaux divers à offrir la bas, ordinateurs, ouvre boites et j'en passe.
Je demande à Malou, ma soeur venue nous dire au revoir, d'aller dans un magasin de l'aéroport pour acheter des valises ou tout article permettant de contenir des effets en toute sécurité.
Longue attente et Malou revient en disant qu'elle a trouvé chez le marchand de journaux du hall, des sacs de voyage souples pour la modique somme de 45 euros pièce.
N'ayant pas osé engager la dépense, jugeant les articles trop chers, elle a préféré revenir vers nous s'enquérir de conseils avertis.
Je vous explique le moral et la patience des autres passagers?. Non! pas encore...
Je dis a ma soeur que je m'en contre fou du prix et de la marque mais que je souhaite que ce cinéma se termine au plus vite, de prendre mon porte feuille et d'aller immédiatement acheter ce qu'il faut.
Dans cette attente, Je me rapproche de jacqueline, ma soeur sénégalaise et lui glisse à l'oreille la remarque suivante:
Ma chère jacqueline, tu trouves pas que les boites de tomates concentrées deviennent subitement des objets de luxe alors que ces produits se trouvent aisément au Sénégal, toi qui a toujours reproché à mamie ( ma mère décédée le 14 janvier 2005 ) d'emmener des choses inutiles ?
Pas de réponse, jacqueline adopte l'attitude habituelle en cas d'agression. Elle regarde devant elle, lève fièrement la tête et s'en fiche de ce que ça coûte et même de ce que dit ce couillon de roger, pourvu qu'on lui fiche la paix. C'est vrai, le ridicule ne tue pas... Enfin je n'ai vu personne mourir ce jour là.
Cela fait 17 minutes que nous sommes en plein déballage devant tout le monde à une heure d'affluence, qu'on se le dise...
Malou revient avec trois sacs de sport que j'ai depuis encadré et tenté en vain plusieurs fois de les accrocher aux murs de la chambre de jacqueline à Dakar, tellement ils sont beaux ( pour le prix payé ) .
Les autres passagers attendent toujours et commencent à s'intéresser de près et même de loin au vide grenier.
Là, toute la famille commence à sortir, placer à gauche, à droite , dans l'une, dans l'autre valise, tout un tas d'effets dont je vous épargnerai les détails car il y avait plus de cadeaux à offrir ( vêtements usagés, etcetera ) que d'effets pour nous. La maison à Mbour est pourvue depuis des années de tout ce qu'il faut pour chacun d'entre nous. Mais Jacqueline est une personnalité connue dans notre village et tout le monde était venu lui offrir des choses à emmener en Brousse.
J'étais halluciné à tel point que j'ai dit tout haut à mon père; "ça s'peut, ça ?"
Vous vous doutez bien que nous n'avions pas le compas dans l'œil et qu'une fois les valises refermées il fallait passer par la case "pesage" et oh! surprise, c'était encore trop lourd.
On recommençait l'opération et au bout de 32 minutes chaque valise ou sac d'appoint ne dépassait pas le poids maximum autorisé, 32kg.
J'étais d'autant plus étonné que le reste des passagers ne semblait pas se soucier de ses propres valises. Etions nous les seuls à ne pas savoir la règle ?, Réponse: Oui.
Une fois cette opération d'enregistrement terminée, j'ai perçu un "Ouf" de soulagement dans un coin de l'aéroport. Pardonnez moi, je n'ai pas pris l'identité du soupirant. Les jambes à nos cou, nous sommes aller boire un café bien mérité et régler nos comptes en famille.
Nous avons rigolé comme des baleines...
TRANSPORT
Dans l'avion qui nous emmenait à Casablanca tout s'est bien passé, nous avons eu un repas inoubliable. Notre steack était caché sous une frite et quand au reste, j'ai longtemps examiné les choses sans trouver les mots pour les qualifier. Bon, on s'est dit qu'à Casablanca tout irait mieux et qu'on retrouverai des prestations plus conformes au passé.
Arrivée à Casablanca, 2 heures d'attente pour prendre la correspondance. Jacqueline décide d'aller faire des achats et je lui précise qu'elle fasse attention au poids des objets convoités... Grosse rigolade.
Nous réembarquons pour le vol Dakar à 19h20 et dans l'avion, le repas est de la même essence que le premier. Je panique un peu d'autant que j'ai un peu faim maintenant.
Nous mettons cela sur le compte de repas servis en dehors des heures de repas habituelles. Ce n'était donc que des Encas comme on dit chez nous.
L'avion n'était pas plein, loin de là ce qui fait que nous avions presque tous une banquette trois places par personne, pour dormir. C'est une des consolations du voyage et non des moindres.
La seconde consolation est que j'ai fait la connaissance d'un marocain qui semblait taper pas mal dans la gourde. L'hôtesse lui avait remis 3 bouteilles de vin sous prétexte qu'il y avait peu de monde dans l'avion. J’avais noté cette générosité et je ne pouvais pas laisser cet homme seul, noyer ses soucis .
Jaloux comme un poux, je lui ai dit que ce n'était pas normal et que je souhaitais réparation. Qu'à cela ne tienne, le voila entrain d'appeler l'hôtesse qui nous invite à l'arrière de l'avion avec l'équipage pour siffler les bouteilles de bordeaux restantes.
Nous en avons sifflé 8 chacun avec l'équipage pour témoin. Grosses rigolades à l'arrière de l'avion ( la croisière s'amusait ) . Nous étions fumés et j'avais une haleine de cowboy...
Dakar / 23 heures / heure locale
arrivée à l'aéroport de Dakar Yoff.
Nous descendons et approchons des tables de rédaction pour remplir la fiche spéciale du ministère du tourisme. Là, des sénégalais visiblement illetrés me tendent sans explication leurs passeports et leurs fiches. Je comprends immédiatement la tâche immense qui m'attend et commence à remplir mes 4 fiches personnelles. . Je suis bien encadré et personne ne me veut du mal. Ils attendent que j'accélère mes écritures...
Viennent ensuite celles des Sénégalais revenus de leur pèlerinage à la Mecque et la surprise fut de taille puisque je n'avais pas encore eu l'occasion de contrôler les passeports d'autres sénégalais. Que l'on me pardonne, je ne peux pas être partout. Pas de jour ni de mois de naissance, juste l'année. Pas de ville de naissance pour certains, pas de nom du père ou de la mère pour d'autres, bref, j'avais pas grand chose à faire....
Nous passons le contrôle et sommes attendus par notre passeur. Celui qui doit nous faire passer la douane sans encombre. Sachez que si vous n'avez pas de passeur et qu'un douanier zélé se prend à vous aimer, le redéballage commence et de ce coté là, nous avions donné...
L'opération se passe comme prévu et nous lui glissons à la voiture, le billet de 20 euros comme convenu puisqu'il a des frais ce ptit gars, faut qu'il remercie le douanier. Il ne pleut pas beaucoup dans ce pays c'est pourquoi tout le monde s'arrose...
Lamine, notre taxi préféré est là et nous prenons place dans un superbe Yace de 10 places de 600 000 km au compteur qui ne fonctionne bien entendu plus depuis des millions d'années. , direction Mbour. Il est environs 0h10.
1heure20 de voyage à se raconter nos petites histoires et à rigoler. La route est bonne, même très bonne et le carrosse à la hauteur de nos espérences.
1heure30 du matin nous arrivons au Coco Beach hôtel où nous sommes attendus comme d'habitude pour passer la nuit à notre arrivée.
Nous dormons comme des bébés et le réveil est annoncé par le coq, comme d'habitude...à 8 heures
Coco Beach Hotel / Mbour / Sénégal / 18 janvier 2006 / 8 heures
Le réveil comme je l'ai dit est automatique. Il est 8 heures et le coq chante dans le parc d'à coté.
Je me lève avec mon père et de suite c'est la douche.
Je vais réveiller jacqueline et Anne Marie qui dormaient dans une autre chambre et nous voila rendus en bas à 8h30, près de la mer, dans la salle à manger pour prendre le petit déjeuner.
Petit déjeuner traditionnel que je prends sur la terrasse avec mon père tandis que jacqueline et Anne Marie boudent la table des hommes et lui préfère la grande case pointue où servent la gente masculine. Nous sommes en vacances je le précise. Faut vous dire que j'avais repéré quelques jolies disquettes ( c'est comme ça qu'on appelle les jolies petites nana locales au Sénégal ).
Faut vous dire qu'elles sont belles et qu'il vaut mieux sauter sur elles que sur une mine. Cette photo a été prise dans une rue de Mbour
Puis, c'est les retrouvailles avec Freddy, Antoinette la gérante et les embrassades d'usage. Ambiance familiale puisque nous nous connaissons de longue date. L'hôtel est parfait.
Le chauffeur d'Antoinette nous conduit à la maison familiale où nous retrouvons Yaya notre gardien et bien entendu la maison.
Condoléances à la famille et mon père, bien sur, puisque nous avions quitté le Sénégal avec ma mère il y a 1 an et demi et que nous y retournons sans elle.
Tout se passe bien, Yaya et le chauffeur déposent les valises devant la maison et mon père, avec sa vue de jeune homme de 84 ans cherche désespérément les bonnes clefs.
Ca y est, mais il ne trouve pas le trou. Bon, je prend les choses en main et la porte s'ouvre. Nous retrouvons cette ambiance dans le calme, mon père reste digne et nous avançons tranquillement pour nous imprégner de cet environnement qui fait partie intégrante de notre existance depuis des années et que nous avions quitté sans avoir prévu d'y revenir sans ma mère.
Dans cette ambiance de franche camaraderie, Jacqueline mue et redevient la fofolle qu'on lui sait.
Je lance une plaisanterie pour la calmer et c'est parti, mademoiselle ne veut plus me parler.
Quelques photos de l'environnement tel que nous l'avons trouvé.
Série de photos,
---------------- ( à venir )
------------------- ( à venir )
Grand nettoyage de printemps
il faut tout ouvrir et commencer le nettoyage, sortir les meubles de terrasse, le congélateur et les matelas au soleil et j'en passe. C'est le grand nettoyage de printemps qui va durer toute la journée quoiqu'on en pense car avec les deux "mère Denis " le soir vous pouviez afficher " HOPITAL " à l'entrée.
Comme nous marchons dans les pieds de ces femmes, mon père et moi décidons de nous barrer de là et d'aller aux garages pour démarrer les voitures.
Mon dieu !, tout commençait mal. Les batteries HS et pas de chargeur car mon père, dans sa grande générosité avait prêté celui-ci à Pape Meissa, le garagiste, celui la même que nous appelleront par la suite pour des réparations lourdes.
Bon, rien à faire dans les garages, rien ne marche puisque les batteries sont foutues.
Je précise tout de même que cette petite dégénérée de jacqueline m'appelait tout le temps pour ouvrir ceci, déplacer cela, rouvrir l'eau, réparer une serrure, ouvrir les volets de sécurité en fer et j'en passe. L'examen des voitures était sans cesse entrecoupé d'appels d'urgence.
Pas question de se plaindre ou même de tenter de refuser, Yaya était là pour intervenir et faire le service d'ordre.
Quand à Anne Marie n'en parlons pas, je la connais depuis 30 ans, je vous la vend quand vous voulez et je ne discuterai pas le prix. Quand elle voit une poussière, elle devient folle. Plus moyen d'apparaître sans se faire engueuler parce qu'on marche là ou elle a lavé, parce que mes chaussures ne sont pas propres alors qu'elle n'a même pas vu que je suis pieds nus. Vous voyez le tableau. Avec tout ça il fait chaud et y a pas encore d'eau fraîche pour se désaltérer. Enfin je le crois puisque l'accès au frigidaire est bloqué par un barrage de police appelé " brigade jacqueline " .
Je tente une approche vers le frigo de la cuisine qui fonctionne quand même depuis 4 heures et c'est jacqueline qui s'y met.
Là c'est le bouquet!.. J'en peux plus et je décide de prendre mon père avec moi, de lui proposer un truc qui secoue, de se servir un scotch, bien frappé avec des glaçons qui n'existent que dans notre imagination. Il accepte et nous fermons les yeux pour passer l'épreuve.
Dans cette ambiance de franche camaraderie, nous avons atteint l'heure du repas et Mariama, la femme de Yaya est arrivée toute souriante et contente de nous voir avec un riz au poisson dans sa besace.
Les magna magnas d'usage avec les bizous partout au dernier né qui sue dans le dos de maman ( oui , Mariama les fabrique les uns après les autres puisque c'est Dieu qui le veut ). Elle rigole en me voyant car c'est l'usage chez elle quand Roger apparaît. C'est comme ça quand on est beau.
Moi je met la table avec les assiettes lavées de Mariama et papi et moi attendons les fées du logis pour le début des festivités.
Mon père lance un appel au clairon " si mes horaires ne vous conviennent pas, il faut le dire!!!... ". Du coup Anne Marie nous rejoint et c'est le commencement du bonheur. Le riz au poisson à la sénégalaise. Le " tchéboudienne " . La sainte vierge qui vous descend dans la gorge. Vous pouvez pas comprendre, il faut le manger pour savoir.
Jacqueline ne prend pas part au repas avec nous, elle a entraperçu une tache de je ne sais quoi sur le bord supérieur gauche de la tringle à rideau du salon. Vous pensez... il faut agir vite !... Nous on s'en fou, on est dans un autre monde après le premier coup de fourchette et elle peut toujours causer, c'est son affaire...
Puis cette hystérique nous rejoint toute gaie, on se demande bien pourquoi et va rejoindre Mariama et yaya pour prendre le repas avec eux, assis par terre en mangeant avec les mains. C'est l'usage, jacqueline n'oublie rien de son passé et elle mange comme ceux de son pays natal, pour cette première prise de contact. Les jours suivants, elle est avec nous à table, c'est normal.
Nous sommes en décembre 2005 et jacqueline ma sœur sénégalaise perd son emploi et mon père décide d'en profiter pour aller au chaud avec elle au Sénégal. Jusque là, tout va bien.
. J'avais envisagé de partir ailleurs, nous en avions discuté avec Janine et d’autres amis du forum à l’époque, mais je ne pouvais pas laisser mon père partir seul dans cette maison chargée d'histoires récentes et tristes pour la famille du fait du décès de ma mère. .
J'ai donc réservé les 4 vols et nous voila à l'aéroport de Strasbourg / Entzheim le 17 janvier à 13 heures.
Aéroport de Strasbourg / Entzheim / 17 janvier 2006 /13 heures.
La fête commençait.
Les 6 valises étaient sur le chariot et je dépose la première sur le tapis peseur ( appelons le comme cela ). 53kg au compteur. Stupéfaction de l'hôtesse d'air France qui me dit que le colis est trop lourd . Mon père intervient pour la draguer un peu et faire passer la pilule en lui disant que au total nous ne dépassons pas les 160 kg prévus.
Rien y fait, le chef arrive et dit que les colis ne doivent pas avoir un poids supérieur à 32 Kg . Nous demandons pourquoi et il nous est répondu que la nouvelle législation du travail impose que pour la protection des salariés, ils ne doivent pas manipuler des charges plus lourdes que 32 kg.
Il s'en suit un moment de flottement puis je prends les choses en main en disant à ma famille qu'il nous faut rééquilibrer nos bagages sinon on va y passer la nuit et derrière, les autres passagers attendent.
Nous commençons alors le pesage de tous les bagages pour connaître l'équilibrage à effectuer.
La messe étant dite, on dépose toutes les valises au sol et c'est le vide grenier qui commence. Je vous explique pas l'étendue des découvertes que j'ai faite ce jour là.
Constat:
impossible de rééquilibrer les bagages malgré les échanges de vêtements, boites de conserve diverses et multiples, chocolats, cadeaux divers à offrir la bas, ordinateurs, ouvre boites et j'en passe.
Je demande à Malou, ma soeur venue nous dire au revoir, d'aller dans un magasin de l'aéroport pour acheter des valises ou tout article permettant de contenir des effets en toute sécurité.
Longue attente et Malou revient en disant qu'elle a trouvé chez le marchand de journaux du hall, des sacs de voyage souples pour la modique somme de 45 euros pièce.
N'ayant pas osé engager la dépense, jugeant les articles trop chers, elle a préféré revenir vers nous s'enquérir de conseils avertis.
Je vous explique le moral et la patience des autres passagers?. Non! pas encore...
Je dis a ma soeur que je m'en contre fou du prix et de la marque mais que je souhaite que ce cinéma se termine au plus vite, de prendre mon porte feuille et d'aller immédiatement acheter ce qu'il faut.
Dans cette attente, Je me rapproche de jacqueline, ma soeur sénégalaise et lui glisse à l'oreille la remarque suivante:
Ma chère jacqueline, tu trouves pas que les boites de tomates concentrées deviennent subitement des objets de luxe alors que ces produits se trouvent aisément au Sénégal, toi qui a toujours reproché à mamie ( ma mère décédée le 14 janvier 2005 ) d'emmener des choses inutiles ?
Pas de réponse, jacqueline adopte l'attitude habituelle en cas d'agression. Elle regarde devant elle, lève fièrement la tête et s'en fiche de ce que ça coûte et même de ce que dit ce couillon de roger, pourvu qu'on lui fiche la paix. C'est vrai, le ridicule ne tue pas... Enfin je n'ai vu personne mourir ce jour là.
Cela fait 17 minutes que nous sommes en plein déballage devant tout le monde à une heure d'affluence, qu'on se le dise...
Malou revient avec trois sacs de sport que j'ai depuis encadré et tenté en vain plusieurs fois de les accrocher aux murs de la chambre de jacqueline à Dakar, tellement ils sont beaux ( pour le prix payé ) .
Les autres passagers attendent toujours et commencent à s'intéresser de près et même de loin au vide grenier.
Là, toute la famille commence à sortir, placer à gauche, à droite , dans l'une, dans l'autre valise, tout un tas d'effets dont je vous épargnerai les détails car il y avait plus de cadeaux à offrir ( vêtements usagés, etcetera ) que d'effets pour nous. La maison à Mbour est pourvue depuis des années de tout ce qu'il faut pour chacun d'entre nous. Mais Jacqueline est une personnalité connue dans notre village et tout le monde était venu lui offrir des choses à emmener en Brousse.
J'étais halluciné à tel point que j'ai dit tout haut à mon père; "ça s'peut, ça ?"
Vous vous doutez bien que nous n'avions pas le compas dans l'œil et qu'une fois les valises refermées il fallait passer par la case "pesage" et oh! surprise, c'était encore trop lourd.
On recommençait l'opération et au bout de 32 minutes chaque valise ou sac d'appoint ne dépassait pas le poids maximum autorisé, 32kg.
J'étais d'autant plus étonné que le reste des passagers ne semblait pas se soucier de ses propres valises. Etions nous les seuls à ne pas savoir la règle ?, Réponse: Oui.
Une fois cette opération d'enregistrement terminée, j'ai perçu un "Ouf" de soulagement dans un coin de l'aéroport. Pardonnez moi, je n'ai pas pris l'identité du soupirant. Les jambes à nos cou, nous sommes aller boire un café bien mérité et régler nos comptes en famille.
Nous avons rigolé comme des baleines...
TRANSPORT
Dans l'avion qui nous emmenait à Casablanca tout s'est bien passé, nous avons eu un repas inoubliable. Notre steack était caché sous une frite et quand au reste, j'ai longtemps examiné les choses sans trouver les mots pour les qualifier. Bon, on s'est dit qu'à Casablanca tout irait mieux et qu'on retrouverai des prestations plus conformes au passé.
Arrivée à Casablanca, 2 heures d'attente pour prendre la correspondance. Jacqueline décide d'aller faire des achats et je lui précise qu'elle fasse attention au poids des objets convoités... Grosse rigolade.
Nous réembarquons pour le vol Dakar à 19h20 et dans l'avion, le repas est de la même essence que le premier. Je panique un peu d'autant que j'ai un peu faim maintenant.
Nous mettons cela sur le compte de repas servis en dehors des heures de repas habituelles. Ce n'était donc que des Encas comme on dit chez nous.
L'avion n'était pas plein, loin de là ce qui fait que nous avions presque tous une banquette trois places par personne, pour dormir. C'est une des consolations du voyage et non des moindres.
La seconde consolation est que j'ai fait la connaissance d'un marocain qui semblait taper pas mal dans la gourde. L'hôtesse lui avait remis 3 bouteilles de vin sous prétexte qu'il y avait peu de monde dans l'avion. J’avais noté cette générosité et je ne pouvais pas laisser cet homme seul, noyer ses soucis .
Jaloux comme un poux, je lui ai dit que ce n'était pas normal et que je souhaitais réparation. Qu'à cela ne tienne, le voila entrain d'appeler l'hôtesse qui nous invite à l'arrière de l'avion avec l'équipage pour siffler les bouteilles de bordeaux restantes.
Nous en avons sifflé 8 chacun avec l'équipage pour témoin. Grosses rigolades à l'arrière de l'avion ( la croisière s'amusait ) . Nous étions fumés et j'avais une haleine de cowboy...
Dakar / 23 heures / heure locale
arrivée à l'aéroport de Dakar Yoff.
Nous descendons et approchons des tables de rédaction pour remplir la fiche spéciale du ministère du tourisme. Là, des sénégalais visiblement illetrés me tendent sans explication leurs passeports et leurs fiches. Je comprends immédiatement la tâche immense qui m'attend et commence à remplir mes 4 fiches personnelles. . Je suis bien encadré et personne ne me veut du mal. Ils attendent que j'accélère mes écritures...
Viennent ensuite celles des Sénégalais revenus de leur pèlerinage à la Mecque et la surprise fut de taille puisque je n'avais pas encore eu l'occasion de contrôler les passeports d'autres sénégalais. Que l'on me pardonne, je ne peux pas être partout. Pas de jour ni de mois de naissance, juste l'année. Pas de ville de naissance pour certains, pas de nom du père ou de la mère pour d'autres, bref, j'avais pas grand chose à faire....
Nous passons le contrôle et sommes attendus par notre passeur. Celui qui doit nous faire passer la douane sans encombre. Sachez que si vous n'avez pas de passeur et qu'un douanier zélé se prend à vous aimer, le redéballage commence et de ce coté là, nous avions donné...
L'opération se passe comme prévu et nous lui glissons à la voiture, le billet de 20 euros comme convenu puisqu'il a des frais ce ptit gars, faut qu'il remercie le douanier. Il ne pleut pas beaucoup dans ce pays c'est pourquoi tout le monde s'arrose...
Lamine, notre taxi préféré est là et nous prenons place dans un superbe Yace de 10 places de 600 000 km au compteur qui ne fonctionne bien entendu plus depuis des millions d'années. , direction Mbour. Il est environs 0h10.
1heure20 de voyage à se raconter nos petites histoires et à rigoler. La route est bonne, même très bonne et le carrosse à la hauteur de nos espérences.
1heure30 du matin nous arrivons au Coco Beach hôtel où nous sommes attendus comme d'habitude pour passer la nuit à notre arrivée.
Nous dormons comme des bébés et le réveil est annoncé par le coq, comme d'habitude...à 8 heures
Coco Beach Hotel / Mbour / Sénégal / 18 janvier 2006 / 8 heures
Le réveil comme je l'ai dit est automatique. Il est 8 heures et le coq chante dans le parc d'à coté.
Je me lève avec mon père et de suite c'est la douche.
Je vais réveiller jacqueline et Anne Marie qui dormaient dans une autre chambre et nous voila rendus en bas à 8h30, près de la mer, dans la salle à manger pour prendre le petit déjeuner.
Petit déjeuner traditionnel que je prends sur la terrasse avec mon père tandis que jacqueline et Anne Marie boudent la table des hommes et lui préfère la grande case pointue où servent la gente masculine. Nous sommes en vacances je le précise. Faut vous dire que j'avais repéré quelques jolies disquettes ( c'est comme ça qu'on appelle les jolies petites nana locales au Sénégal ).
Faut vous dire qu'elles sont belles et qu'il vaut mieux sauter sur elles que sur une mine. Cette photo a été prise dans une rue de Mbour
Puis, c'est les retrouvailles avec Freddy, Antoinette la gérante et les embrassades d'usage. Ambiance familiale puisque nous nous connaissons de longue date. L'hôtel est parfait.
Le chauffeur d'Antoinette nous conduit à la maison familiale où nous retrouvons Yaya notre gardien et bien entendu la maison.
Condoléances à la famille et mon père, bien sur, puisque nous avions quitté le Sénégal avec ma mère il y a 1 an et demi et que nous y retournons sans elle.
Tout se passe bien, Yaya et le chauffeur déposent les valises devant la maison et mon père, avec sa vue de jeune homme de 84 ans cherche désespérément les bonnes clefs.
Ca y est, mais il ne trouve pas le trou. Bon, je prend les choses en main et la porte s'ouvre. Nous retrouvons cette ambiance dans le calme, mon père reste digne et nous avançons tranquillement pour nous imprégner de cet environnement qui fait partie intégrante de notre existance depuis des années et que nous avions quitté sans avoir prévu d'y revenir sans ma mère.
Dans cette ambiance de franche camaraderie, Jacqueline mue et redevient la fofolle qu'on lui sait.
Je lance une plaisanterie pour la calmer et c'est parti, mademoiselle ne veut plus me parler.
Quelques photos de l'environnement tel que nous l'avons trouvé.
Série de photos,
---------------- ( à venir )
------------------- ( à venir )
Grand nettoyage de printemps
il faut tout ouvrir et commencer le nettoyage, sortir les meubles de terrasse, le congélateur et les matelas au soleil et j'en passe. C'est le grand nettoyage de printemps qui va durer toute la journée quoiqu'on en pense car avec les deux "mère Denis " le soir vous pouviez afficher " HOPITAL " à l'entrée.
Comme nous marchons dans les pieds de ces femmes, mon père et moi décidons de nous barrer de là et d'aller aux garages pour démarrer les voitures.
Mon dieu !, tout commençait mal. Les batteries HS et pas de chargeur car mon père, dans sa grande générosité avait prêté celui-ci à Pape Meissa, le garagiste, celui la même que nous appelleront par la suite pour des réparations lourdes.
Bon, rien à faire dans les garages, rien ne marche puisque les batteries sont foutues.
Je précise tout de même que cette petite dégénérée de jacqueline m'appelait tout le temps pour ouvrir ceci, déplacer cela, rouvrir l'eau, réparer une serrure, ouvrir les volets de sécurité en fer et j'en passe. L'examen des voitures était sans cesse entrecoupé d'appels d'urgence.
Pas question de se plaindre ou même de tenter de refuser, Yaya était là pour intervenir et faire le service d'ordre.
Quand à Anne Marie n'en parlons pas, je la connais depuis 30 ans, je vous la vend quand vous voulez et je ne discuterai pas le prix. Quand elle voit une poussière, elle devient folle. Plus moyen d'apparaître sans se faire engueuler parce qu'on marche là ou elle a lavé, parce que mes chaussures ne sont pas propres alors qu'elle n'a même pas vu que je suis pieds nus. Vous voyez le tableau. Avec tout ça il fait chaud et y a pas encore d'eau fraîche pour se désaltérer. Enfin je le crois puisque l'accès au frigidaire est bloqué par un barrage de police appelé " brigade jacqueline " .
Je tente une approche vers le frigo de la cuisine qui fonctionne quand même depuis 4 heures et c'est jacqueline qui s'y met.
Là c'est le bouquet!.. J'en peux plus et je décide de prendre mon père avec moi, de lui proposer un truc qui secoue, de se servir un scotch, bien frappé avec des glaçons qui n'existent que dans notre imagination. Il accepte et nous fermons les yeux pour passer l'épreuve.
Dans cette ambiance de franche camaraderie, nous avons atteint l'heure du repas et Mariama, la femme de Yaya est arrivée toute souriante et contente de nous voir avec un riz au poisson dans sa besace.
Les magna magnas d'usage avec les bizous partout au dernier né qui sue dans le dos de maman ( oui , Mariama les fabrique les uns après les autres puisque c'est Dieu qui le veut ). Elle rigole en me voyant car c'est l'usage chez elle quand Roger apparaît. C'est comme ça quand on est beau.
Moi je met la table avec les assiettes lavées de Mariama et papi et moi attendons les fées du logis pour le début des festivités.
Mon père lance un appel au clairon " si mes horaires ne vous conviennent pas, il faut le dire!!!... ". Du coup Anne Marie nous rejoint et c'est le commencement du bonheur. Le riz au poisson à la sénégalaise. Le " tchéboudienne " . La sainte vierge qui vous descend dans la gorge. Vous pouvez pas comprendre, il faut le manger pour savoir.
Jacqueline ne prend pas part au repas avec nous, elle a entraperçu une tache de je ne sais quoi sur le bord supérieur gauche de la tringle à rideau du salon. Vous pensez... il faut agir vite !... Nous on s'en fou, on est dans un autre monde après le premier coup de fourchette et elle peut toujours causer, c'est son affaire...
Puis cette hystérique nous rejoint toute gaie, on se demande bien pourquoi et va rejoindre Mariama et yaya pour prendre le repas avec eux, assis par terre en mangeant avec les mains. C'est l'usage, jacqueline n'oublie rien de son passé et elle mange comme ceux de son pays natal, pour cette première prise de contact. Les jours suivants, elle est avec nous à table, c'est normal.