Vous l'avez noté, je photographie assez souvent les gens. C'est déjà tellement difficile d'avoir une photo sans devoir donner un cadeau ! Alors on en profite un peu!
On apperçoit les piliers de l'ancien pont de l'époque coloniale. Les Français avait érigé un pont pour l'exportation de l'arachide.
Là y a de superbes nanas qui vont passer mais impossible de les prendre en photo. Je vole donc celle là à distance. Dommage !
Voila ce qui reste de cet ancien ponton. Les troncs sont en rônier. La seule matière imputressible disponible au Sénégal.
En Afrique, ( et au Sénégal en particulier ) , cet arbre est connu sous le nom de
"mère des arbres" ou encore de "sentinelle de la savane". Les forestiers l'appellent le rônier (Borassus aethiopum).
Haut palmier qui peut atteindre jusqu'à 20 m de hauteur, il a un tronc droit et lisse surmonté d'une couronne de grandes feuilles en éventail. Il est originaire des plateaux éthiopiens et sa dispersion dans les zones semi-arides et sub-humides d'Afrique est due en grande partie aux migrations des éléphants.
C'est une espèce à croissance lente (de 30 à 40 cm par an) qu'il faut bien protéger car son bois n'est exploitable qu'au bout de 40 ans, et même plus. Mais, entre sa huitième et quarantième année, on peut déjà vendre ses fruits ("kooni" en wolof), ses feuilles et ses pétioles.
La transformation des produits tirés du rônier est une source de revenus pour les artisans car son bois, pourrissant très lentement, peut être utilisé pour des installations maritimes, ponts et charpentes. La partie tendre du renflement du tronc sert à fabriquer des piquets de soutien de palissades ou des abris pour les animaux domestiques. Les feuilles sont utilisées pour les toits des cases, pour la fabrication de cordage, nattes et grands paniers, alors que les pétioles fournissent des fibres utiles pour l'artisanat et même du bois de chauffe. Enfin, son coeur est un légume délicat et ses fruits sont appréciés tant par les hommes pour leur pulpe, sucre ou vin, que par les animaux.
C'est enfin une véritable "pharmacie" car cet arbre possède des vertus médicales multiples grâce à sa sève et ses racines.
Rien n'est à jeter dans le rônier. Le garder et le préserver est donc essentiel. Malheureusement, il connaît actuellement une dégradation inquiétante due non seulement aux facteurs naturels (diminution des pluies, attaques des champignons et des insectes parasites, feux de brousse) mais aussi et surtout à l'exploitation excessive de l'arbre par l'homme.
De plus, la lenteur de sa croissance réclame un investissement à long terme qui freine l'engagement populaire pour sa plantation, d'autant plus que l'exploitation et la commercialisation du bois ne sont envisageables qu'après une langue période, si la cueillette des feuilles est judicieusement faite.
Une stratégie d'information et de vulgarisation devrait être mise en oeuvre, de même qu'une politique de gestion, d'exploitation et de commercialisation qui répondent aux intérêts des collectivités rurales, pour que les agriculteurs deviennent réellement les principaux acteurs de la conservation des peuplements de rôniers.
Pour information complémentaire adressez vous à:
L. Van Crowder
Senior Officer, Communication for Development
Extension, Education and Communication Service (SDRE)
FAO Research, Extension and Training Division
Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italy
e-mail: LoyVan.Crowder@fao.org