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Revue de presse européenne du 12/08/2011
À LA UNE
La Suisse veut lier le franc à l'euro
La Banque nationale suisse envisage d'arrimer provisoirement le franc à l'euro. Elle espère ainsi freiner l'envolée de la devise suisse, qui menace les exportations du pays. Pour la presse, si ce plan peut avoir l'effet escompté à court terme, il peut également coûter cher à la Suisse.
Financial Times Deutschland - Allemagne
La Suisse dirige les marchés financiers
Le plan qui prévoit l'arrimage du franc suisse à l'euro était urgent, estime le quotidien économique libéral Financial Times Deutschland, qui est impressionné par les conséquences directes de cette initiative : "Rien que de mentionner que le franc pourrait bien temporairement être arrimé au cours de l'euro a permis à la Banque nationale suisse (BNS) d'affaiblir sa propre devise comme elle l'espérait. On souhaite la même chose aux collègues des banques centrales de Francfort et de New York. … C'est une tactique judicieuse de la part des Suisses - et qui était urgente. Car, bien qu'il soit intéressant pour les citoyens helvétiques, qui revendiquent leur indépendance, que les investisseurs leur confient leur argent, la surabondance financière menace leur économie nationale sur la durée. … La BSN prend toutefois un grand risque. Elle mise sur le fait que les investisseurs du monde entier redoutent désormais des chances de réévaluation limitées associées à un risque de dévaluation important et qu'ils préfèrent éviter de confier leur argent à l'Etat alpin. … Cela pourrait coûter très cher." (12.08.2011)
Corriere del Ticino - Suisse
La Suisse risque de perdre des milliards
L'arrimage du franc à l'euro conférerait aux Suisses de gros inconvénients d'ordre financier, critique le quotidien libéral Corriere del Ticino : "La proposition de lier le franc à l'euro ou de déterminer une valeur plafond pour le cours du change reviendrait à essayer de ne pas faire descendre l'euro sous le seuil de 1,40 franc. Une telle tentative a déjà eu lieu par le passé. Les rachats de plus de 100 milliards d'euros effectués à l'époque dans cette perspective n'ont pas suffi à affaiblir le franc et ont causé des pertes de plusieurs milliards. Cette action devrait aujourd'hui avoir le même résultat. En outre, du fait que les euros rachetés serviraient à acheter des obligations publiques européennes, la Banque nationale suisse deviendrait un deuxième fonds de sauvetage européen." (12.08.2011)
Mladá fronta Dnes - République tchèque
La Suisse se rapproche de la zone euro
L'arrimage prévu du franc suisse à l'euro revient pratiquement à l'adhésion à la zone euro, estime le quotidien libéral Mladá fronta Dnes : "Cela ressemble à de la science fiction : les Suisses veulent échanger leur franc contre l'euro. Le franc en bonne santé a rendu la Suisse malade. Il n'y a pas si longtemps on obtenait pour un euro 1,65 franc, contre 1,05 aujourd'hui. Le président de l'Union patronale suisse a recommandé aux entreprises de baisser leurs salaires. C'est ce qu'ont testé dans un premier temps les entreprises frontalières en indiquant comme justification à leurs employés allemands et français que cela représentait pour eux un avantage sur le change de 25 pour cent par rapport à l'année précédente. Mais cette discrimination n'a pas fonctionné. Reste l'option de payer les salaires directement en euros. Le vice-président de la banque centrale parle même maintenant de lier le franc à l'euro. Chers Suisses, bienvenue dans la zone euro !" (12.08.2011)