Après la visite de la cathédrale Notre dame de Paris, j'invite mes visiteurs à me suivre pour la visite de La Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
Nous avions le temps de le faire avant de partir pour Strasbourg.
Nous quittons Notre dame de paris pour prendre le métro en direction de Montmartre.
Le métro
La Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
La basilique du Sacré-Cœur, dite du Vœu national, située au sommet de la butte Montmartre, est un édifice religieux parisien majeur. Sa construction fut décrétée par une loi votée par l'Assemblée nationale de 1871 en juillet 1873 dans le cadre d'un nouvel « Ordre moral » faisant suite aux événements de la Commune de Paris.
Avec plus de dix millions de pèlerins et visiteurs par an (en 2006), c'est le second monument de France le plus visité après la cathédrale Notre-Dame de Paris.Pour y accéder, je décide de les faire monter dans le funiculaire. Le tarif est d'un tiket de métro. Pas de contrôle, juste un oblitérateur avant de monter et voilà.
Depuis toujours la colline de Montmartre a été un lieu de culte : paganisme gaulois supposé puis temples gallo-romains dédiés à Mercure et probablement à Mars ; culte chrétien après le martyr de l'évêque Denis au IIIe siècle, construction au XIIe siècle de l'église Saint-Pierre, parmi les plus anciennes de Paris, pour l’abbaye royale de Montmartre par le roi Louis VI et sa femme Adélaïde de Savoie.
Le vœu national
Le projet de construction d'une basilique dédiée au Sacré-Coeur à Paris trouve ses origines dans le discours prononcé par Monseigneur Fournier le 4 septembre 1870, jour de la déclaration de la Troisième République, attribuant la défaite de la France dans la guerre franco-prussienne de 1870 à une punition divine après un siècle de déchéance morale depuis la révolution de 1789.
Suite à ce discours, deux notables parisiens, Alexandre Legentil et Rohault de Fleury, entamèrent les démarches qui devaient aboutir à la réalisation de la basilique du Sacré-Cœur plusieurs décennies plus tard. Ils rédigèrent en janvier 1871 un vœu personnel qui prit par la suite une ampleur nationale:
« En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore. En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l'Église et du Saint-Siège, et contre la personne sacrée du Vicaire de Jésus-Christ nous nous humilions devant Dieu et réunissant dans notre amour l'Église et notre Patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés. Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l'infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes ainsi que les secours extraordinaires, qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France. Nous promettons de contribuer à l'érection à Paris d'un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. »
La forte personnalité de Legentil dans le paysage catholique parisien et ses nombreuses relations ont permis au projet d'acquérir une dimension nationale.
Le vote de l'Assemblée nationale
Les promoteurs de la construction du Sacré-Cœur font appel fin 1872 à l'Assemblée nationale afin que l'église soit reconnue comme étant d'utilité publique. C'était le seul moyen semblant possible pour acquérir les terrains nécessaires, propriétés de la ville et de nombreux particuliers. Après des débats houleux, la loi d'utilité publique est votée le 24 juillet 1873 par 382 voix sur 734.
Elle offre à l'archevêque de Paris (Mgr Joseph Hippolyte Guibert) la possibilité de se porter acquéreur des terrains sur la colline de Montmartre par voie d'expropriation si nécessaire. Il est aussi prévu que l'église « sera construite exclusivement avec des fonds provenant de souscriptions » et « sera à perpétuité affectée à l'exercice public du culte catholique ».
Le texte exact de la loi est :
Art. 1er. Est déclarée d'utilité publique la construction d'une église sur la colline de Montmartre, conformément à la demande qui en a été faite par l'archevêque de Paris, dans sa lettre du 5 mars 1873 adressée au ministre des cultes. Cette église, qui sera construite exclusivement avec des dons provenant de souscriptions, sera à perpétuité affectée à l'exercice public du culte catholique.
Art. 2. L'emplacement de cet édifice sera déterminé par l'archevêque de Paris, de concert avec le préfet de la Seine, avant l'enquête prescrite par le titre II de la loi du 3 mai 1841.
Art. 3. L'archevêque de Paris, tant en son nom qu'au nom de ses successeurs, est substitué aux droits et obligations de l'administration, conformément à l'art. 63 de la loi du 3 mai 1841 et autorisé à acquérir le terrain nécessaire à la construction de l'église et à ses dépendances, soit à l'amiable, soit, s'il y a lieu, par expropriation.
Art. 4. Il sera procédé aux mesures prescrites par les titres II et suivants de la loi du 3 mai 1841 aussitôt après la promulgation de la présente loi.
Cette construction s'inscrit dans le cadre d'un nouvel « Ordre moral » promu par les conservateurs dans l'Assemblée nationale de 1871.