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Revue de presse européenne du 02/06/2014
À LA UNE
Revue de presse européenne du 02/06/2014
À LA UNE
Chef de la Commission : le bras de fer continue
D'après les médias, le Premier ministre britannique David Cameron a menacé d'organiser un référendum sur une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE si Jean-Claude Junker devenait président de la Commission. L'Union ferait bien de remettre enfin en cause l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'UE, réclament certains commentateurs. D'autres jugent préférable de débattre ouvertement des vœux de réformes avancés par Cameron.
Der Spiegel - Allemagne
L'UE doit décider si elle veut encore de la Grande-Bretagne
Tant la Grande-Bretagne que l'UE souffrent de leurs relations troubles ; une situation qui ne saurait perdurer, souligne le magazine d'information Der Spiegel : "A Bruxelles, on souffre de Londres, laquelle a toujours mis en échec l'unification de l'Europe, a freiné toute progression et n'a cessé d'empêcher tout approfondissement. En Grande-Bretagne, on souffre de l'UE. Il s'agit d'une maladie chronique sans espoir de guérison. … L'Europe a suffisamment longtemps respecté les particularités et les états d'âme des Britanniques. Elle s'est prêtée à leur chantage et à enduré leurs remontrances. Elle a été patiente jusqu'à la douleur. … L'heure est venue de tirer les choses au clair. Peut-être l'Union européenne doit-elle désormais décider de ce qui lui importe le plus : une Europe démocratique ou le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE. Cette décision doit être prise maintenant, par exemple par la désignation du futur président de la Commission. Elle ne saurait être reportée à la fin 2017, date butoir à laquelle David Cameron a promis à son pays la tenue d'un référendum sur l'appartenance à l'UE." (02.06.2014)
Jyllands-Posten - Danemark
L'Union devrait écouter les craintes de Londres
Dans l'intérêt de tous, l'UE ferait bien d'entendre les revendications du Premier ministre britannique et d'en discuter, estime le quotidien libéral-conservateur Jyllands-Posten : "Cameron a déjà formulé certains souhaits de réformes du Parti conservateur : moins de compétences pour l'Union et plus de pouvoir décisionnel à Londres, restriction de la liberté de circulation des travailleurs et extension des compétences des gouvernements nationaux pour intervenir efficacement contre le 'tourisme des prestations sociales'. A Bruxelles, il existe une certaine compréhension vis-à-vis des exigences de Cameron. Mais ses vœux de réformes sont si vastes qu'il faudrait modifier les traités européens pour pouvoir les honorer, et cela susciterait des réticences. Il est néanmoins primordial d'en débattre. Pour les Britanniques, mais aussi eu égard au reste de l'Europe." (02.06.2014)
Expressen - Suède
La libre circulation, principe central et intangible
L'UE n'est pas près de satisfaire à la demande de Cameron, souligne le quotidien libéral Expressen : "Si les Britanniques veulent quitter l'UE, c'est leur propre décision, pour stupide et catastrophique qu'elle soit. Il est difficile de dire à combien de milliards de livres s'évalueraient les pertes au niveau des revenus issus des exportations et des investissements étrangers, mais la facture serait astronomique. C'est pourquoi dans les milieux économiques, on a très peur que Cameron et Milliband soient submergés par les mouvances eurocritiques et populistes au sein de leur parti. L'UE, pour sa part, ne touchera jamais à un de ses principes les plus importants : la libre circulation. Et elle ne souffrira pas une Grande-Bretagne qui fait la fine bouche et qui, au buffet de l'UE, ne prend que ce qui lui plaît. Par ailleurs, les Tories sont au pouvoir avec les libéraux europhiles. Cameron veut-il vraiment provoquer une crise gouvernementale de plus ?" (02.06.2014)
Der Standard - Autriche
La grave erreur de Cameron
La menace proférée par Cameron à l'intention de Merkel est absurde, juge le quotidien de centre-gauche Der Standard : "Cameron croit qu'il faut gérer les succès des eurosceptiques et de l'extrême droite en Europe en revenant sur l'intégration et en renforçant les compétences nationales. C'est l'idée que défend le Premier ministre britannique, dont le pays dispose d'un certain nombre de dérogations et ne fait pas partie de l'euro. Il indique que c'est la raison pour laquelle il s'oppose à la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. … Le phénomène d'une extrême droite anti-européenne n'existe pas en Allemagne, ou pratiquement pas. … Dans ce pays, le scrutin a clairement porté sur un vote entre Jean-Claude Juncker ou Martin Schulz. Depuis plusieurs jours, les médias dominants font état de fraude électorale, de mensonges, de farce démocratique. Pour Merkel, ce serait folie que de les ignorer. Concrètement, si l'on torpille Juncker, un autre devra se soumettre à l'approbation du Parlement. Quel chef de gouvernement serait assez stupide pour aller au-devant d'une honteuse défaite électorale ?" (02.06.2014)