Le lendemain matin, nous commençons nos visites par Swayambhunath, aussi appelé le temple des singes vu la présence de très nombreux macaques sur le site.
Swayambhunath est situé sur une colline, à 3 Km à l'Ouest du centre de Katmandou. Le grand et le plus ancien temple bouddhique de la Vallée, domine la ville de Katmandou. En sanscrit, Swayambhu signifie « Celui qui est né de lui-même ». Construit il y a environ 2000 ans, soit 540 ans après la naissance du Bouddha. On y accède par deux séries d'escaliers, à l'ouest très courte pour les fatigués, à l'est une longue volée de marches, mais ô combien plus majestueuse, parmi les arbres, les singes, et les pèlerins !
Sur l'esplanade, le spectacle est multiple. En haut des escaliers, on remarquera en premier un imposant dorje (le foudre-diamant emblématique du bouddhisme tibétain) sur un piedestal. Mais c'est surtout le stupa géant qui attire le regard...
Un stupa est un monument commémoratif bouddhique. L'intérieur en est plein, à l'exception, quelquefois, d'une petite chambre secrète, contenant une relique sacrée (ici un fragment d'os du Bouddha). Le stupa est composé de plusieurs parties qui se superposent : la base, souvent constituée de plusieurs hauteurs de gradins, symbolise la terre; le dôme, partie la plus haute et la plus visible, symbolise l'eau; une flèche à gradins (feu, les 13 marches des gradins symbolisant les étapes de la démarche spirituelle vers la Libération - Nirvana), un parasol (air) puis une pointe sommitale (éther). Le troisième élément, à savoir la flèche, possède une base carrée, qui non seulement sert à accroître sa stabilité, mais aussi présente la particularité d'être peinte d'yeux très expressifs au-dessus desquels est figuré le troisième oeil, celui de la Sagesse et de la Connaissance.
Si le site est censé avoir été un lieu de pèlerinage depuis des temps très reculés, le stupa semble avoir été érigé vers le 5ème siècle. Le dome, d'un blanc éclatant, est surmonté d'une structure carrée peinte d'yeux au regard profond. Entre les yeux, on remarquera la marque du troisième oeil (l'oeil de la connaissance intérieure) et le nez, en forme de Un symbolique. Au-dessus, la flèche dorée s'élance vers le ciel.
Sur le pourtour du stupa, aux différents points cardinaux, les formes symboliques du Bouddha sont figurées. On n'oubliera pas les moulins à prière que les innombrables pèlerins actionnent tout en faisant le tour du stupa dans le sens des aiguilles d'une montre.
Un peu plus loin, un petit temple très surchargé de décorations de laiton, est envahi par les femmes qui viennent implorer Hariti, la déesse de la fertilité qui, accessoirement, est censée protéger contre la variole. Et puis aussi, dans un recoin, une admirable statue très ancienne de Bouddha en pied. L'esplanade est littéralement encombrée de petits chaitya, ces monuments bouddhiques commémoratifs, ornés aux quatre coins de petites représentations de Buddha.
Au nord du stupa, un temple tibétain attire les visiteurs par les sons des hautbois et tambours dont les moines jouent pendant les offices religieux. Côté sud-ouest s'ouvre une salle abritant un petit musée qui expose des statues (surtout bouddhiques) mal présentées et non étiquetées. Tout autour de l'esplanade, de petites boutiques de marchands proposent une foule de curiosités et de souvenirs typiques.
Dans l'angle nord-est, une courte ruelle donne accès à une petite place sur laquelle trône une belle statue du Buddha Aksobhya.
Si l'on dispose de temps, il est intéressant de faire le tour de la colline de Swayambhunath dans le sens des aiguilles d'une montre (pradakshina), comme les pèlerins. A défaut, on ira seulement au nord de la colline, où se dresse une grande statue récente et polychrome de Bouddha, ainsi qu'un temple des Mille Bouddha. Derrière le grand Buddha, au pied de la grotte-ermitage de Milarepa, s'accumulent des pierres votives, dont beaucoup sont gravées ou peintes du mantra bouddhique célèbre : "OM, Mani Padme Hung".