Saint-Tropez,
nostalgique des belles années
nostalgique des belles années
Le port et les commerces de Saint-Tropez ne connaissent plus l'engouement des années passées
En baie de Saint-Tropez, la haie de yachts est plus clairsemée que d'habitude, les commerces de luxe font grise mine et les folles dépenses des années fastes ne semblent plus concerner qu'un petit cercle de privilégiés.
Il flotte comme un parfum de nostalgie dans l'air climatisé d'une boutique d'un grand nom de la mode italienne: « l'année dernière, un client qui repartait avec 8 000 euros d'achat, c'était une vente basique. Cet été, quand on vend pour 3 000 ou 4 000 euros, on est content », soupire une vendeuse, sous couvert d'anonymat, dans le magasin désert.
Même constat sur le port de la cité azuréenne: beau fixe mais mer calme, trop calme. « Les yachts de plus 40 mètres des privilégiés sont bien là mais sur les 15-35 mètres, il y a une grosse, grosse baisse de fréquentation. Ce ne sont pourtant pas les bateaux de M. Tout-le-monde mais d'une clientèle à fort pouvoir d'achat, absente cette année », note Guy Chevalier, responsable d'une société de taxi-bateau.
Cette évolution ne fait pas l'affaire de son entreprise qui propose aux passagers des yachts mouillant dans la baie de les déposer au port pour 80 euros l'aller et retour, 120 euros la nuit: « on est facilement au 1/3 de l'activité de l'année passée, on a beaucoup moins de fêtards qui viennent juste mouiller à Saint-Tropez pour une soirée ».
Autrefois connue pour son luxe, Saint-Tropez accueillait de riches touristes qui maintenant, se font plus rares
Sur le comptoir de la réception d'un quatre étoiles, « La Ponche », l'employé désigne un tas de fax expédiés par des hôtels de même standing qui font part de leurs disponibilités pour le mois d'août: « En quatre ans, c'est la première fois que je reçois ce genre de message. Malheureusement, nous sommes loin d'être complet, contrairement à l'été passé ».
« Les gens qui ont beaucoup d'argent sont prêts à dépenser mais sont devenus plus exigeants sur la qualité », note encore Astrid Michel, agent immobilier.
« Quand on laisse 1 500 euros par jour sur une plage privée, on est en attente d'un service à la hauteur. A Saint-Tropez, ce n'est pas toujours le cas », conclu t-il.
Source: (Sophie Makris - AFP)