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    Petite histoire d'un retard au décollage à l'aéroport de Dakar en 2004

    Roger
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    Petite histoire d'un retard au décollage  à l'aéroport de Dakar en 2004 Empty Petite histoire d'un retard au décollage à l'aéroport de Dakar en 2004

    Message par Roger Mer 3 Sep - 21:50

    Fin Mai 2004, Mbour au Sénégal.
    Il y a papi Lucien, Jacqueline ma sœur, Ma maman en fauteuil roulant ( Parkinsonienne depuis 13 ans déjà et totalement dépendante ) et moi qui suis venu comme à l'habitude à Mbour les chercher.

    Aéroport de Dakar,
    il est 22h30. ( je précise que ça fait quand même 3 heures que ma mère ne se repose plus car il fallait fermer la maison et prendre le taxi pour aller à Dakar.
    Nous enregistrons nos bagages et nous nous dirigeons en zone internationale; Formalités administratives normales en plus de la taxe de départ en vigueur à cette époque là. Elle a disparu depuis mais à cette époque là nous devions 5000 Frs Cfa par personne pour quitter le territoire Sénégalais.

    23.00 heures; On annonce l'embarquement immédiat.
    Tout le monde se lève et en colonne par un nous attendons que le guichet s'active. Les personnels naviguant sont là et attendent. Un personnel de l'aéroport vient nous prendre en charge pour nous conduire au pied de l'avion. C'est en chaise roulante et sur le tarmac que nous nous dirigeons vers l'avion. Au pied de l'avion, c'est l'attente;
    Arrivent les passagers à pied, en colonne par un.
    Le commandant de bord , du haut de la passerelle demande avec fermeté que l'on procède à l'Identification des bagages. Longue attente le temps que tous les bagages soient identifiés. Maman est mal et il y a du vent, il fait froid; Je trouve une couverture que me procure une hôtesse de l'air.

    0h00
    Le commandant de bord réapparait sur la passerelle et ordonne le retour des passagers dans la salle d'embarquement. Il signale un problème mais ne précise pas lequel.

    0h30,
    on nous demande de nous asseoir sans nous en dire plus sur ce qui se passe. Il y a un contretemps. Le vol qui était prévu à 0h15 commence tout doucement à n'être plus qu'un rêve.


    Maman ne se sent pas bien. La station assise est pénible et elle supporte dignement l'épreuve. Je la balade partout, elle a les yeux fermés, prend sur elle tout ce qu'on lui demande de supporter. J'en ai plein les bottes de cette merde et il me tarde de l'allonger sur une banquette.
    Elle a subitement une envie pressante et je l'emmène aux toilettes. là, c'est l'horreur car c'est sale et il faut aller vite, quand maman dit qu'elle a envie, c'est tout de suite. . En plus de l'assistance qu'il fallait assurer pour qu'elle accède aux toilettes, il fallait aussi préalablement lui permettre de poser ses fesses sur quelque chose d'acceptable.
    Il fallait aussi aller vite pour être parmi les premiers à embarquer si on nous appelait.

    1h00,
    Toujours rien.
    Tous mes passagers sont assis sur les bancs en salle d'embarquement et personne ne pense à faire de la place pour que cette vieille personne malade que je promène devant eux puisse se reposer. Moi je ne regarde personne, je parle à ma mère pour lui assurer une présence réconfortante et j'essaie de rester calme.
    Les gens commencent à s'allonger à même le sol de l'aéroport. Nous sommes confinés dans cette salle pas climatisée, toutes lumières allumées pour ne pas dormir.

    Maman commence réellement à fatiguer; Je trouve une chaise libre à la terrasse du café de l'aéroport et je m'assied. J'incline le fauteuil roulant et place la tête de ma mère entre mes jambes. Elle est en position semi allongée ce qui la soulage un peu.

    2h00,
    . n nous annonce que l'avion va bientôt être prêt et nous sommes priés d'aller vers la zone de sortie.
    Une personne de l'aéroport vient nous prendre en charge et jacqueline, papi et moi et ma mère allons à nouveau vers l'avion. Au pied de celui-ci, il fait vraiment frais, maman qui est sensible au froid grelotte et il faut augmenter la couche de couvertures pour la protéger.
    Pas moyen d'en avoir une autre.


    2h20,
    Tous les passagers sont là et le commandant de bord arrive sur la passerelle et crie son mécontentement; Il dit: " Mais qui a ordonné de faire venir les passagers? Qui ?
    Je n'ai jamais dit que nous allions procéder à l'embarquement; Faites moi rentrer tous les passagers à l'aéroport.

    2h30,
    Retour en salle d'embarquement;
    Maman ne dit rien, elle souffre dignement. Moi j'ai les larmes aux yeux car je la connais, je sais quand elle souffre.
    Retour en salle d'embarquement. Personne ne bronche, tous les passagers sont étonnamment calmes sauf une française, une personne de première qui commence à fiche son bordel au bar en demandant qu'on lui serve gratuitement un café. Ce qui est grave à mes yeux, c'est qu'elle s'adresse au barman qui n'y est pour rien. vraiment, si vous êtes à l'étranger, comportez vous en ambassadeur de votre pays et pas comme un trou du cul de première.
    Bref, il lui a fallu du temps pour comprendre que ce pauvre malheureux n'y était pour rien.

    3h00,
    On nous dit que l'avion ne décollera pas avant 6 heures du matin. On ne nous précise pas la raison de ce retard; Il nous semble avoir compris qu'il y a un problème avec l'avion.
    Les passagers se recouchent sur tout ce qui peut être ou ressembler à une surface plane.
    Papi commence lui aussi à avoir le temps long et est malheureux pour maman.
    J'essaie maintenant d'organiser la nuit, ( enfin ce qu'il en reste ) .
    Maman veut encore aller aux toilettes; Entre temps quelques couillons ont été déféquer de travers; je vous explique ?
    Bref, rebelote avec le nettoyage et le reste. Il faut savoir que lorsque j'arrive à Dakar et jusqu'à l'arrivée en France dans la maison familiale, c'est moi qui m'occupe totalement de ma mère. Jacqueline ne me servant que de gouvernante qui me procure linges et couches et tout ce qu'il me faut pour soigner ma mère. C'est de convention expresse et j'ai toujours eu plaisir à assurer cette tâche pendant des années.
    Je trouve donc une chaise et rebelote. Nous essayons de dormir sans vraiment y arriver.
    Plein de sénégalais sont sortis de l'aéroports par je ne sais quelle combine. je me demande ce que sera la sécurité au moment de l'embarquement.

    6h00,
    Nous sommes appelés. Réveil en catastrophe pour ceux qui dorment encore et direction la queue pour les contrôles.
    Le commandant de bord est présent et veille lui même à contrôler les passagers, Cartes d’identité, passeports, billets, bref il contrôle tout lui même et ordonne qu'après contrôle, tous les passagers soient parqués au milieu de la piste et gardés;
    Moi je me dirige encore une fois avec la personne de l'aéroport vers l'escalator au pied de l'avion. Il fait froid et maman a besoin d'aller aux toilettes; mauvais film, on ne peut pas encore embarquer; Je prie maman de se retenir et elle me touche la main pour me faire comprendre que ça ira. C'est sa façon de s'exprimer puisqu'elle ne parle presque plus.

    les passagers arrivent et le commandant de bord ordonne l'identification des bagages;
    Nouvelle épreuve que tout le monde prend avec une certaine philosophie...
    Une fois fait, on m'autorise à approcher de l'escalier. je prends ma mère dans mes bras 78kg et je la porte en haut de l'avion. Un sénégalais sympa arrive en courant en maugréant quelque chose en direction des personnels. Il m'aide à monter maman jusque dans l'avion.

    Je me dirige de suite vers les WC et là c'est comme d'hab., trop petit pour deux, surtout avec une personne totalement dépendante. J'avais la chance d'avoir ma jacqueline qui me donnait ce dont j'avais besoin.

    j'en ai terminé lorsque les passagers rentrent; j'oblige maman à s'asseoir sur les WC en attendant que tout le monde soit installé

    6h50,
    Nous sommes attachés et l'avion quitte le tarmac.

    1 heure après le décollage, le commandant de bord prend le temps de s'adresser à nous pour excuser la compagnie et nous informe qu'une lumière de sécurité, l'une de celles qui s'allument lorsque le toboggan est activé en cas de crash ne marchait pas la veille au soir et qu'il n'avait pas voulu décoller par mesure de sécurité. Vu qu'à cette heure tardive il n'y avait plus personne pour assurer la maintenance, il avait préféré décoller en plein jour.



    Peu de temps avant l'arrivée à Paris, nous demandons comme à l'habitude au commandant de bord de signaler à l'aéroport Charles de Gaulle de l'arrivée d'une personne handicapée.
    Peine perdue, j'ai du porter maman chaque fois qu'il a fallu monter des escaliers.
    Christine
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    Petite histoire d'un retard au décollage  à l'aéroport de Dakar en 2004 Empty Re: Petite histoire d'un retard au décollage à l'aéroport de Dakar en 2004

    Message par Christine Mer 3 Sep - 23:03

    C'est bien triste Roger et révoltant aussi...Petite histoire d'un retard au décollage  à l'aéroport de Dakar en 2004 0410

      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 5:37