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    OGM : Monsantos a gagné. Philippe Martin veut secouer le cocotier

    Roger
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    OGM : Monsantos a gagné.  Philippe Martin veut secouer le cocotier  Empty OGM : Monsantos a gagné. Philippe Martin veut secouer le cocotier

    Message par Roger Dim 29 Aoû - 20:47


    Les décisions discrètes de l'été



    Philippe Martin vient de saisir la Cour de justice de l'Union européenne pour annuler la décision autorisant la mise sur le marché de six nouvelles variétés d'OGM sur le territoire européen (1).
    Une action qu'il avoue « symbolique », avant de préciser que le combat qu'il mène « ne se situe pas uniquement au niveau scientifique. Il est aussi juridique et démocratique. Il est urgent de réveiller l'opinion publique ».

    Armé d'une double casquette de président du Conseil général du Gers et de secrétaire national adjoint du Parti socialiste à l'environnement, Philippe Martin a aussi un double objectif. Il y a bien sûr le volet environnemental.
    Recul démocratique
    Fort de la décision du Conseil d'État défavorable aux OGM, une victoire acquise de haute lutte, Philippe Martin compte bien s'opposer à ce que l'Europe devienne « un grand champ d'expérimentation de cultures d'OGM. Mais c'est aussi, souligne-t-il, une lutte contre le recul démocratique en Europe. En autorisant l'importation et la mise sur le marché de six nouveaux maïs OGM, la Commission européenne a pris une décision très importante, très lourde de conséquences, dans un domaine très controversé… Et elle l'a prise sans que ni les États, ni les citoyens n'aient eu leur mot à dire. On nous avait promis, avec le traité de Lisbonne, que les politiques allaient reprendre les choses en main au niveau européen : c'est tout le contraire qui se passe aujourd'hui. Cette question des OGM montre bien l'hypocrisie des États, et de la France en particulier, trop heureuse de laisser à des technocrates le soin de prendre de telles décisions, tout en se targuant d'avoir pris un moratoire sur les cultures d'OGM. Moratoire qui pourra très bien disparaître du jour au lendemain, laissant alors le champ libre aux OGM en France… », prophétise le député.
    Quant aux chances de voir sa plainte aboutir, Philippe Martin a envie d'y croire, sans se faire beaucoup d'illusions pour autant, mais sait-on jamais, on en a vu d'autres…
    « Le combat peut sembler déséquilibré. Mais nous avons déjà remporté une victoire en France. Lorsque le Conseil général a pris, en 2005, une délibération marquant notre opposition aux essais en plein champ, les préfets successifs nous ont traînés en justice pour la faire annuler. Jusqu'à ce que le Conseil d'État finisse par nous donner raison… Et condamne l'État à 3 000 euros d'amende, en reconnaissant que le Conseil général du Gers avait délibéré à bon droit sur cette question des OGM, compte tenu du caractère significatif de l'agriculture dans notre département, et de la présence significative de cultures bio. »
    Aujourd'hui, Philippe Martin reprend donc son bâton de pèlerin, et passe au niveau européen. « Sachant que mon but, c'est avant tout d'empêcher que les décisions sur les OGM puissent passer inaperçues. Il s'agit de réveiller les consciences. On ne peut pas laisser le débat aux mains des seuls technocrates. »
    Sans douter des louables intentions du député socialiste soucieux de faire sursauter les consciences, on ne peut cependant pas faire abstraction de l'occasion qui est donnée au secrétaire national adjoint du PS de tacler le président de la République et son aréopage ministériel. « Le gouvernement français emboîte le pas de Barroso et profite de l'été pour donner satisfaction aux lobbies des semenciers, fulmine Philippe Martin. En autorisant, en catimini, la commercialisation d'un maïs OGM (Ndlr, le T 25) le gouvernement semble vouloir appliquer à la lettre la phrase de Nicolas Sarkozy selon laquelle "l'environnement ça commence à bien faire" » !
    Entre l'espoir que la France avait fait naître en activant la clause de sauvegarde sur les OGM et le double langage qui prévaut désormais en matière d'environnement, Philippe Martin a du grain à moudre.
    (1) Le 28 juillet dernier, John Dalli, commissaire européen en charge de la santé et de la protection des consommateurs, a autorisé pour dix ans l'importation et la mise sur le marché de plusieurs produits contenant du maïs génétiquement modifié. Ces produits seraient destinés à l'alimentation animale.

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