par Roger Mar 5 Avr - 21:36 Euro/Topics
Revue de presse européenne du 05/04/2011
À LA UNE
La Chine craint la révolution de Jasmin
L'artiste critique du régime Ai Weiwei a été arrêté dimanche par les autorités chinoises. On n'a plus aucune nouvelle de lui depuis. Pour la presse, la crainte d'un mouvement démocratique sur le mode arabe est à l'origine de cette arrestation et des autres mesures de répression menée par Pékin.
La Stampa - Italie
Une vague de répression
L'arrestation d'Ai Weiwei et la confiscation de son ordinateur montrent combien le régime chinois redoute une révolution de Jasmin dans son propre pays, estime le quotidien libéral La Stampa : "Selon des organisations internationales pour les droits de l'homme, cette arrestation correspond à l'une des plus violentes vagues de répression contre les dissidents que connaît la Chine depuis le massacre des étudiants de la place Tienanmen en 1989. Jusqu'à 200 personnes ont déjà été victimes de ces mesures répressives depuis le mois de février - arrestations, assignations à résidence et autres formes de restriction de la liberté personnelle, souvent de manière extrajudiciaire. Plus de 20 personnes ont disparu, parmi lesquelles d'éminents avocats engagés pour les droits de l'homme. On redoute qu'ils soient détenus et torturés dans des prisons secrètes. On estime que ce sont des messages anonymes sur Internet, appelant les citoyens à manifester pacifiquement pour une 'promenade de Jasmin', qui sont à l'origine de cette répression."
The Times - Royaume-Uni
Intimider les dissidents par des arrestations
En arrêtant l'artiste critique Ai Weiwei, Pékin entend décourager les autres dissidents et se rassurer en cette période révolutionnaire, estime le quotidien libéral-conservateur The Times : "Pékin ne peut dormir tranquillement la nuit si elle n'a pas sous son oreiller un mandat d'arrêt et un trousseau de clés de prison à l'usage des dissidents désobéissants. Avec la multiplication des appels pour plus de démocratie, lancés par des activistes chinois motivés par les soulèvements arabes, l'arrestation d'Ai Weiwei est un acte délibéré pour décourager les autres. Sa disparition est un signal pas vraiment subtil émis par Pékin indiquant que personne n'est à l'abri, et que si des dissidents pensent que la Chine devait connaître sa propre révolution de Jasmin, et bien ceux-ci devraient y réfléchir à deux fois. Mais le message du printemps arabe ce n'est pas que la répression triomphe, mais que la soif de démocratie soit toujours plus forte que la répression. C'est Pékin, et non les dissidents chinois, qui devrait revoir sa position."
Público - Portugal
L'Occident soumis à la Chine
L'arrestation de l'artiste Ai Weiwei s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle vague importante de persécutions pour laquelle le gouvernement chinois n'est malheureusement pas critiqué, déplore le quotidien Público : "Il y a dix ans, le régime chinois aurait dû s'attendre à de vives réactions internationales s'il avait osé arrêter l'un de ses artistes les plus réputés en raison de ses opinions politiques. Mais Ai Weiwei se retrouve en prison, où croupissent déjà 26 autres activistes, sans que la moindre protestation ne se fasse entendre. Il est clair déjà depuis longtemps que l'alliance indéfectible entre contrats commerciaux et respect des droits de l'homme qui pilote la politique étrangère occidentale depuis des décennies, a été rompue. L'avènement de la Chine au deuxième rang économique mondial a contraint l'Europe et les Etats-Unis à troquer la dimension des droits de l'homme contre une dépendance économique servile. Pour les optimistes, tout ceci n'est qu'une question de temps. …Malheureusement, des signes différents nous arrivent de Chine."
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Revue de presse européenne du 05/04/2011
À LA UNE
La Chine craint la révolution de Jasmin
L'artiste critique du régime Ai Weiwei a été arrêté dimanche par les autorités chinoises. On n'a plus aucune nouvelle de lui depuis. Pour la presse, la crainte d'un mouvement démocratique sur le mode arabe est à l'origine de cette arrestation et des autres mesures de répression menée par Pékin.
La Stampa - Italie
Une vague de répression
L'arrestation d'Ai Weiwei et la confiscation de son ordinateur montrent combien le régime chinois redoute une révolution de Jasmin dans son propre pays, estime le quotidien libéral La Stampa : "Selon des organisations internationales pour les droits de l'homme, cette arrestation correspond à l'une des plus violentes vagues de répression contre les dissidents que connaît la Chine depuis le massacre des étudiants de la place Tienanmen en 1989. Jusqu'à 200 personnes ont déjà été victimes de ces mesures répressives depuis le mois de février - arrestations, assignations à résidence et autres formes de restriction de la liberté personnelle, souvent de manière extrajudiciaire. Plus de 20 personnes ont disparu, parmi lesquelles d'éminents avocats engagés pour les droits de l'homme. On redoute qu'ils soient détenus et torturés dans des prisons secrètes. On estime que ce sont des messages anonymes sur Internet, appelant les citoyens à manifester pacifiquement pour une 'promenade de Jasmin', qui sont à l'origine de cette répression."
The Times - Royaume-Uni
Intimider les dissidents par des arrestations
En arrêtant l'artiste critique Ai Weiwei, Pékin entend décourager les autres dissidents et se rassurer en cette période révolutionnaire, estime le quotidien libéral-conservateur The Times : "Pékin ne peut dormir tranquillement la nuit si elle n'a pas sous son oreiller un mandat d'arrêt et un trousseau de clés de prison à l'usage des dissidents désobéissants. Avec la multiplication des appels pour plus de démocratie, lancés par des activistes chinois motivés par les soulèvements arabes, l'arrestation d'Ai Weiwei est un acte délibéré pour décourager les autres. Sa disparition est un signal pas vraiment subtil émis par Pékin indiquant que personne n'est à l'abri, et que si des dissidents pensent que la Chine devait connaître sa propre révolution de Jasmin, et bien ceux-ci devraient y réfléchir à deux fois. Mais le message du printemps arabe ce n'est pas que la répression triomphe, mais que la soif de démocratie soit toujours plus forte que la répression. C'est Pékin, et non les dissidents chinois, qui devrait revoir sa position."
Público - Portugal
L'Occident soumis à la Chine
L'arrestation de l'artiste Ai Weiwei s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle vague importante de persécutions pour laquelle le gouvernement chinois n'est malheureusement pas critiqué, déplore le quotidien Público : "Il y a dix ans, le régime chinois aurait dû s'attendre à de vives réactions internationales s'il avait osé arrêter l'un de ses artistes les plus réputés en raison de ses opinions politiques. Mais Ai Weiwei se retrouve en prison, où croupissent déjà 26 autres activistes, sans que la moindre protestation ne se fasse entendre. Il est clair déjà depuis longtemps que l'alliance indéfectible entre contrats commerciaux et respect des droits de l'homme qui pilote la politique étrangère occidentale depuis des décennies, a été rompue. L'avènement de la Chine au deuxième rang économique mondial a contraint l'Europe et les Etats-Unis à troquer la dimension des droits de l'homme contre une dépendance économique servile. Pour les optimistes, tout ceci n'est qu'une question de temps. …Malheureusement, des signes différents nous arrivent de Chine."
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