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    la mer de glace et ses dangers

    Roger
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    la mer de glace et ses dangers Empty la mer de glace et ses dangers

    Message par Roger Sam 16 Aoû - 18:03

    Les Alpes
    La mer de glace et ses dangers.



    On parle assez souvent des accidents de montagnes qui provoquent la mort de plusieurs alpinistes chaque année. Mais il ne faut pas oublier que d'autres phénomènes naturels peuvent être plus dévastateurs.
    j'ai vu Hier soir un reportage Télé assez surprenant sur les dangers de cette mer de glace dans les Alpes Françaises.
    Pour évaluer le danger et comprendre le fonctionnement d'une masse de glace aussi importante, le glaciologue Luc Moreau accompagné du photographe alpiniste Peter Carsten, ont pénétré dans un monde totalement inconnu, à plusieurs dizaines de mètres de la surface. Ils ont à cette occasion, réalisé une plongée périlleuses sous les glaces de ce manteau particulièrement instable…C'était impressionnant.

    Il y a sous ce manteau déchiré, de petites et grandes bombes à retardement qui explosent régulièrement en libérant de gigantesques masses d'eau accumulées au fil des semaines et des mois, causant parfois en aval des destructions totales de l'environnement, des habitations et du même coup, la mort de ses habitants.
    On le sait, le glacier avance de 53cm par jour. La caméra, placée sous le glacier montre bien cette avancée journalière avec l'accélération du film pris . En avançant, elle provoque parfois des poches qui se remplissent et débordent. Mais elles peuvent aussi se briser tout net et libérer leur contenu en aval. Cela arrive régulièrement mais ces éclatements ne sont pas tous meurtriers. Le plus remarquable et meurtrier s'est produit dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892.
    C'était un paysage lunaire créé par l'écoulement massif de l'eau contenu dans cette poche, additionnée à de la glace et des boues, soit 800 000 m3.
    En consultant ce lien, vous en verrez une. http://glaciers.climat.free.fr/Catastrophes/Catastrophes.html
    je place la photo de l'effondrement de la glace ainsi qu'un petit plan explicatif pour mieux comprendre comment une telle catastrophe peut se produire.
    175 victimes surprises dans leur sommeil et sur les chemins environnants périrent dans cet évênement. Les registres des écoles de l'époque recensent les 5 enfants morts dans la catastrophe.
    Pendant le reportage, on voit bien les spéléologues et glaciologues plonger régulièrement dans les gouffres pleins d'eau pour en mesurer l'importance et les dangers éventuels.
    Malgré l'ouverture de ce tunel de délestage ou d'évacutaion des eaux creusé en 1900 et l'entretien qu'il sucite régulièrement depuis cette date, il y a tout de même une multitude de ruisseaux et de cavités qui se forment en permanence. Il faut les surveiller car ils peuvent provoquer à tout moment une rupture des compartiments au sein desquels ils se trouvent et libérer des masses plus ou moins considérables d'eau. Lors de leurs plongées, les glaciologues scrutent les paroies de chaque gouffre pour en mesurer l'épaisseur et leur interdépendance avec les failles environnantes.




    Ruptures de Poches d'eau.

    Le Glacier de Trient (à plusieurs reprises)


    Le glacier du Trient (Massif du Mont Blanc, Suisse) comporte une poche sous-glaciaire, appelée "Tine", qui se vidange régulièrement tous les 3 à 5 ans, provoquant une augmentation du débit du torrent émissaire.
    Plusieurs dates ont marqué l'histoire de ce glacier.
    - le 17 juillet 1911, suite à une vidange de la "Tine", le débit du torrent émissaire du glacier du Trient a été multiplié par deux.

    - la période du 20 au 25 juillet 1930, durant laquelle la vidange a entraîné une petite augmentation de débit du torrent émissaire
    - du 6 au 8 juillet 1942, trois débâcles ont été enregistrées, celle du 7 juillet a été particulièrement dangereuse, provoquant une énorme augmentation de débit (de 3,5 m3/s normalement en été, à 26 m3/s au maximum de la vidange) !
    Le volume d'eau évacué par la "Tine" a été estimé à 840000 m3.
    - le 6 août 1960, la débâcle a été dévastatrice, le flot ayant emporté des ponts, coupé les routes, rompu les digues.
    Le débit maximum enregistré au moment de la crue était de 25 m3/s, au lieu des 3,5 m3/s habituels à cette époque.
    Le volume maximum de la poche d'eau a été estimé, d'après la débâcle qui a eu lieu en août 1960, à un peu plus d'un million de mètres cubes.


    Le glacier de Tête-Rousse (1892)

    La catastrophe du glacier de Tête-Rousse (Massif du Mont Blanc, France) s'est produite dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892.
    La rupture d'une poche d'eau sous-glaciaire, située à 3150 m d'altitude environ, a entraîné la libération d'une importante masse d'eau, estimée à 200000 m3.
    A ces 200000 m3 d'eau se sont ajouté les 90000 m3 de glace qui constituaient le bouchon qui a été expulsé.
    Toute cette masse en mouvement a ensuite emprunté l'étroit couloir du Bossonney, en l'érodant intensément (800000 m3 ont été mobilisés dans cette vallée).
    Le mélange d'eau, de glace et des matériaux érodés a donné naissance à une lave torrentielle énorme.
    Après de nombreux phénomènes d'embâcles et débâcles, cette masse de boue a rapidement (sa vitesse a été estimée à 14 m/s) atteint l'établissement thermal de Saint-Gervais et ses environs, où elle a tout dévasté, faisant 175 victimes.
    En poursuivant son chemin, elle s'est étalée dans la plaine en aval jusqu'à l'altitude de 600m, en laissant sur place quelques 600000 m3 de matériaux.
    D'après les témoins, la rupture de la poche d'eau a provoqué une détonation, ainsi qu'un violent effet de souffle.. On a pu le vérifier en autopsiant un vieux monsieur qui s'est violemment cogné la tête après avoir été projeté contre un mur suite à la déflagration et l'effet de souffle qui s'en est suivi.

    la mer de glace et ses dangers Cata_d10

    La poche qui s'est rompue était constituée de 2 cavités communiquantes, et Vallot (1892) a estimé à 3 ou 4 mois, le temps nécessaire pour accumuler cette quantité d'eau.
    la mer de glace et ses dangers Pochet10

    Il semble, d'après les croquis exécutés par Vallot, que l'origine de la poche soit consécutive à un effet de barrage de l'écoulement sous-glaciaire par la glace, au niveau d'un seuil rocheux dans le profil longitudinal.
    Suite à l'érosion mécanique de la glace par les eaux, cette disposition en seuil a favorisé la constitution d'une énorme cavité sous-glaciaire, qui a progressivement débordé du seuil rocheux vers l'aval.
    Lorsque la pression exercée par l'eau sur la glace a été suffisante, la partie de glace jouant le rôle de bouchon a été arrachée et pulvérisée ; le départ de l'eau accumulée dans la cavité sous-glaciaire a alors provoqué l'effondrement de la voûte amont qui la surmontait.

    Pour éviter une deuxième catastrophe de ce type, il fut décidé de construire un tunnel de drainage qui permettrait à l'eau de s'évacuer. Un premier tunnel fut foré entre 1899 et 1900.
    Ce tunnel avait pour objectif d'évacuer l'eau accumulée au niveau de la cavité supérieure du glacier, derrière le seuil rocheux.

    Mais après son creusement, ce tunnel était à une altitude trop élevée pour pouvoir vider toutes les eaux de la poche. Il fut donc décidé de construire une nouvelle galerie Le tunnel devait relier la base du glacier de Tête Rousse au versant ouest qui descend vers le glacier de Bionnassay, car le versant nord est obstrué par un glacier (glacier de la G En 1904, le tunnel fut achevé et permit l'évacuation des 22000 m3 d'eau qui s'étaient accumulés depuis 1892 dans la nouvelle crevasse.
    Depuis, la sortie du tunnel est régulièrement nettoyé tous les deux ans par l'O.N.F. (Office National des Forêts). Il n'y a plus jamais eu d'accident d'évacuation plus à l'ouest et dont l'orifice se situerait à 3115 mètres d'altitude.

      La date/heure actuelle est Ven 17 Mai - 11:57