La navigation a commencé et nous nous dirigeons vers les ponts couverts
Les gens sur les berges, sur les ponts font des signes de la main, des coucou en permanence; tout naturellement les passagers répondent par un signe de la main.
L’histoire de la capitale alsacienneLe Musée Historique de la ville de Strasbourg a rouvert ses portes au public après 20 ans de fermeture. Autant dire que les Alsaciens trépignaient d’impatience de revoir les collections consacrées à l’histoire de la capitale alsacienne.
Et, de fait, le résultat est plutôt convaincant. Le musée se trouve toujours dans les anciennes Grandes Boucheries de Strasbourg (1587) comme à l’origine en 1920. Mais, la muséographie de l’établissement a été repensée en un parcours chronologique et thématique. Ainsi, la visite du musée s’articule autour de trois volets : « la ville libre du Saint-Empire romain germanique (1262-1681) », « la ville royale et révolutionnaire (1681-1800) » et « le développement d’une métropole au XIXe et XXe siècles (prévu pour 2009/2010) ». Le tout se veut particulièrement ludique et pédagogique. Le visiteur est justement invité à tester des installations multimédias.
Les collections regroupent des objets liés au patrimoine local. On retrouve ainsi des livres imprimés par Jean Grüninger - imprimeur strasbourgeois actif juste après les découvertes de Gutenberg, des canons de la fonderie Rohr et Edel, des objets de la manufacture de Klingental, un bonnet phrygien du club des Jacobins de Strasbourg ou encore un tableau représentant Rouget de l’Isle - compositeur de la Marseillaise.
L’accent est également mis sur les maquettes. On retient notamment le plan en relief de Strasbourg vers 1725-1727. Une salle entière la met en scène, sous une grande cloche vitrée. D’ailleurs, chaque visiteur peut à sa guise éclairer un quartier ou un monument de son choix pour mieux le visualiser.
L’extension de Strasbourg aux XIXe et XXe siècles a également sa place au musée. Disons, qu’un troisième espace dédié à cette période est prévu pour l’extension du musée d’ici 2010. On devrait, entre autres, y découvrir des uniformes strasbourgeois de 1800 à 1945 et les « Petits Soldats de Strasbourg ».
A noter : des audioguides sont disponibles en français, en anglais et en allemand pour vous guider dans votre visite du musée.
La Grande BoucherieVoici l'un des bâtiments public les plus anciens de la ville. A l'origine (1587) l'édifice est construit pour servir de grande boucherie. A cette époque, tout le quartier est parsemé de petits étals de bouchers. Outre les désagréménts olfactifs causés par l'odeur pestilentielle qui y reigne, ces commerces représentent une véritable menace pour l'hygiène et la santé publique. Des dispositions sont prises afin de concentrer l'ensemble des activités d'abattage et d'écarissage en un même lieu.
Avec le temps, le bâtiment est reconverti en simple halle commerciale. Sa structure architecturale, rudimentaire (pas ou peu de cloisonnement), permet une grande souplesse dans son utilisation. En 1870, le lieu accueille même les livres et les ouvrages de la bibliothèque municipale. Mais les souris, fortnombreuses, mettent les nerf des conservateurs à rude épreuve.
Finalement, les autorités locales décident, en 1922, de le transformer en musée historique. Malhereusement, des travaux de réaménagement mettent en évidence de graves problèmes de stabilité. Construit à proximité de la rivière l'Ill, la construction repose sur de simples pieux en chêne. Les travaux actuels visent à substituer à ces perches de bois des pieux métalliques beaucoup plus résistants.
Le pont du Corbeau Voici l'un des ponts les plus surprenant de Strasbourg.
Au 12 ème siècle, l'ouvrage est connu sous le terme de Schindbrücke ("le pont aux supplices"). C'est à cet endroit que sont organisées certaines grandes exécutions publiques. Attachés dans un sac de toile cousu à ses deux extrémités, les voleurs, maraudeurs, parricides et autres femmes infidèles sont jetés dans l'Ill, sous le regard exhalté d'une foule hystérique.
Avec les années, la peine (qui date de 1411) s'adoucit quelque peu. La noyade n'est plus réservée qu'aux cas les plus graves (meurtres, viols, incestes, adultères, abandons d'enfants) et les petits délits ne sont plus systématiquement punis par la mort. Des cages en métal sont installées aux extrémités du pont afin d'y exposer en publique, les "petits malfrats" (tavernier coupant son vin, boulanger trichant sur le poids de ses pains etc.). Au dernier jour de leur peine, les condamnés doivent sauter dans l'Ill. S'ils parviennent à regagner la rive, ils peuvent quitter librement la ville.
Quelques décennies plus tard, le procédé d'immersion se mécanise. Les condamnés sont désormais attachés à un énorme levier en bois et immergés dans les eaux nauséabondes de l'embouchure de l'Ulmergraben". La technique est encore améliorée lorsque l'on décide de coupler directement les cages du pont au système d'immersion. Entre deux expositions publiques, la cage du condamné est descendue dans la rivière au moyen d'un treuil et le "bain" ne s'arrête que lorsque le supplicié perd connaissance.
Mais autrefois, ce pont était différent, bien sur; il était en bois.
Le pont Corbeau bien avant. Vers 1560.
Le pont corbeau vers 1880. On voit bien l'ancienne grande boucherie à droite. C'est ce pont là qui existe encore aujourd'hui mais sans le tram. Le tracé du tram est aujourd'hui différent.