Martinique -le Diamant- le Marin

ils n'avaient pas la bonne boussole. Ou alors ils manquaient de bières. Je pense que c'est ça.
Les photos, vite...
Je crois qu'on va avoir droit aux baleines croisées en route et ou aux dauphins...

Des baleines ? Non, ce soir ce sera une bonite pêchée après beaucoup d'échecs, de fils cisaillés et de prises ratées . Il paraît qu'il y a de vrais monstres sous l'eau ( ils ne seraient pas un peu de Marseille mes loups de mer ?)
Allons-y, silence on pêche. Il est prudent d'avoir des gants sinon bonjour les mimines coupées







Et voilà, la gourmandise est toujours punie . Que c'est joli une bonite !

Il ne reste plus qu'à lui retirer l'hameçon...



Et après , je vous préviens c'est GORE . Mais si vous restez, vous allez apprendre quelque chose : Comment tuer un bestiau aussi vif et musclé sans tronçonneuse et sans gourdin ?
La réponse va plaire entre autres à @lbert ...



Hé oui, on verse du rhum dans une ouie . 3 ou 4 secondes plus tard, c'est fini

superbe, je prends en cours de route....cette peche est magnifique!!!

Ils l'ont noyé au rhum.
De véritables barbares ces bretons pêcheurs amateurs...
Du Rhum pour noyer les poissons qui sortent de l'eau...
Bon, l'essentiel est qu'ils avaient à manger. Du thon rouge cru avec un peu d'huile d'olive du sel et du citron... Hum ! ça doit être terriblement bon.
De bien belles photos réjouissantes.
Ils ne paraissent pas amaigris, ils sont bronzés ce qui laisse penser qu'ils ont menti sur les vagues de 25 mètres et les ouragans qui les ont secoués.
Pêcheurs, chasseurs et autres .....
On va ouvrir une enquête parlementaire...

Pour les grosses vagues et le temps excécrable, on peut les croire. C'est surtout la dernière partie du voyage qui a été éprouvante. Le golfe de Gascogne, c'est un peu comme si on était dans le tambour d'une machine à laver quand la météo est mauvaise et elle l'a été !
Ceci explique d'ailleurs leur décision de faire une halte à Bénodet : Une voile a commencé à se découdre et la réserve de carburant était juste-juste. Du coup, remonter au Nord de la Bretagne , se frotter à la pointe du Raz avec un bateau ni à voile ni à vapeur, très peu pour eux .
Il y avait du soleil et la mer était calme à Bénodet, ils ont donc fait une halte technique ... bien méritée.
On a ramené les voiles à Morlaix où des pros sont en train de les remettre à neuf et dès que c'est prêt, on retourne à Bénodet et on rehisse les voiles direction Morlaix. Je vais peut-être me laisser tenter, ce sera selon la météo et le nombre de sacs à v.mi que j'ai encore en réserve .

Quelques photos prises samedi et dimanche
1/ arrivée à Bénodet

Voilà, comme dirait Christophe Colomb ou plutôt sa vigie, " Terre, terre". Il est midi, c'est le samedi 12 Juin et mon marin rentre au pays.
Pour ses 2 complices, le voyage n'est pas tout à fait fini.
Philippe va repartir en Martinique ( en avion) avec sa douce et jolie moitié qui sera là tt à l'heure puisqu'elle est venue l'attendre en Bretagne .
En prévision des retrouvailles, dès l'arrivée au port il disparaît dans sa cabine et s'offre un énorme gros somme réparateur . Fatigué ? Le mot est faible !



Christian, lui, ne verra pas tout de suite sa moitié, restée en Martinique pour son travail. Il va tout de même se refaire une beauté avant même d'être au port.
Impressionnant . Si, si, c'est le même .




Voilà, pas de photo d'Olivier avant-après, il a dû cacher l'appareil...
Je peux juste vous dire que nous étions très émus et très heureux de nous retrouver et qu'on s'est juré de ne plus se séparer aussi longtemps .
J'ai aussi compris quand ils ont commencé à raconter certains épisodes de leur transat, que j'avais raison d'être parfois inquiète et que si j'avais sû TOUT, j'aurais perdu tous mes cheveux...

Samedi toujours, un peu plus tard. Philippe a quitté le navire, emmené par sa moitié . Je fais connaissance avec Christian, joyeux drille:


Il m'explique que lui, le sac à v.mi c'est pas son truc. Il préfère le bon vieux seau . Damned, Olivier a raconté mes histoires de mal de mer !!


Où est-il passé d'ailleurs ce traître ? Toujours serviable, il aide nos voisins à s'amarrer .



Font les clowns pour oublier



Les bobos du bateau .

Voile décousue scotchée



Scotch bleu pour changer ( à droite)


Sac de noeuds



Sans oublier certaines poulies bien fatiguées ( celle de droite surtout)



Le monsieur qui imite l'hôtesse de l'air donnant les consignes de sécurité avant le décollage, c'est mon beau-frère qui nous a rejoints et qui pointe tout ce qu'il va falloir démonter, réparer, changer, etc .



J'ai gardé le plus " triste" pour la fin: ma grande copine l'annexe est crevée ! nan, pas décèdée, crevée ! A force de se faire cisailler le boudin par les cordages qui la fixaient énergiquement au bateau par gros temps



Elle a bel et bien fini par se percer.
Elle va faire son retour à Morlaix dans la remorque attachée au camion qui ramène les voiles, ses boudins dégonflés sautant à chaque cahot, comme des oreilles de cocker . La honte !
Je me régale. La vengeance est un plat qui se mange froid .

Nous quittons Bénodet sur ces jolies images de course de Kayacks





Fessard ou dossard qui a glissé ?

Bien contente de constater qu ils sont bien revenue et entier!!! Bien intéressantes tes photos et commentaires !! En tout cas, ils sont bien braves nos matelots!!

Merci Alexo.
Aujourd'hui je vais juste vous montrer la " clinique" des voiles, j'ai pris ces photos hier .
Pour la quantité des autres photos que mon marin a rapportées, il faudra attendre un peu que je les classe, les allège, etc .

Les sacs que vous apercevez dans la vitrine sont confectionnés dans de vraies voiles ( enfin, dans des chûtes de voiles usées) , c'est très chic, à la mode et assez cher ...



Là, par terre, c'est notre génois, la plus petite voile, celle qu'on enroule à l'avant comme un roulé au fromage.
Pour quelques centimètres décousus, on peut, soit rafistoler et ça recraquera à la première occasion avec en plus, risque de déchirure, soit tout découdre et recoudre .
Ce jeune homme armé d'un cutter, a commencé à découdre .



Ensuite, il recoudra avec cette machine . Vous avez vu l'astuce ? Pour travailler confortablement et être à la bonne hauteur, ils ont comme au théâtre des " trous du souffleur".

quelle belle aventure. Et comme dit Alexo, les commentaires sucrent ce dessert.
merci Anne . On va attendre la suite pour ce sujet qui déjà crève tous les records d'audience. 4030 consultations d'internautes.
Tes aventuriers de l'arche retrouvée ont du succès. Le savent-ils au moins ?
dis leur...

Et le voyage retour ?

Le Pastis et le Rhum pour ma pomme avec quelques bières Belge en sus

Le temps de classer les photos et de les faire commenter par Olivier et c'est parti .

Début du voyage de retour, attachez vos ceintures.

Juste un dernier décrassage du dessous des coques. On gratte avec une brosse pour la vase et tous les machins graisseux attrappés dans les ports et on décroche les petits coquillages avec une espèce de truelle . J'ai essayé une fois sans tenue de plongée et sans gants...je ne vous raconte pas le massacre.







C'est parti



24 heures d'une vie de marin










Si c'était comme ça tous les jours, on s'ennuierait vite. Heureusement, il y a les petits imprévus qui viennent mettre du piment dans une transat. Souvenez-vous: ils étaient à la hauteur de St Martin ( enfin, déjà bien au Nord-Est ) quand une méchante petite poulie a lâché






Et voilà la grand-voile qui dégringole sur le pont ( je vous ai fait un point rouge pour souligner à peu près l'endroit où ça s'est produit) et nos héros qui n'ont plus qu'à mettre le cap sur St Martin ...au moteur.




Et bien entendu, comme un bobo n'arrive jamais seul, pendant les 28 heures de naviguation au moteur, voilà-t-il pas qu'un des moteurs se met à tousser ?!

Quand un moteur a le hoquet, c'est soit qu'on lui a donné à boire qque chose qui ne passe pas, soit que quelque chose s'est coincé dans l'hélice.

Pour aller vérifier l'hélice, il faut de préférence une eau à bonne température et qu'un méchant petit courant ne vous entraine pas jusqu'en Australie .



C'est le plus courageux qui part en exploration , non sans avoir fait balancer une bouée au cas où...c'est dans ces moments là qu'il vaut mieux avoir confiance en ses partenaires .





Notre explorateur revient bredouille: pas le plus petit soutien-gorge de sirène dans l'hélice

Mais alors, moteur, pourquoi tu tousses ????

La coupable est démasquée . Meuh non, ce n'est pas une crotte de souris . C'est une bactérie du gas-oil .



Pour trouver, il a fallu bien sûr démonter les filtres. Inutile de dire qu'à St Martin ils vont traiter leur carburant













Terre, terre, St Martin toute...ben n'a pas l'air content mon captain...faut dire que le soleil l'a cuit au 3ème degré, il a le nez et le bord des oreilles tous crouteux. Pfff !
Et puis revenir sur ses pas au bout de 4 jours de voyage, mille sabords et tonnerre de Brest, si ça continue, va falloir qu'ça cesssse !



On se calme , et 2 jours et demie plus tard, tous réparés et optimisme revenu, on quitte St Martin








En fait, ils sont dans une sorte de lagune et pour regagner la mer, on franchit une porte .

Après l'escale forcée à St Martin, nos marins sont repartis chercher leur route des alizés , Nord Nord-Est et se sont fait bien secouer pendant quelques jours . Pas de photos, on ne tire pas sur une ambulance .
Et puis soudain, pétole. Pétole = absence totale de vent, mer d'huile, galère pour les navigateurs qui font la course, repos pour ceux qui étaient fatigués de se faire secouer dans le tambour de la machine à laver .
Pétole, pour mon cap'tain qui est poète à ses heures, c'est " on a l'impression que l'océan est une grosse bête qui dort en respirant très doucement "










En général ça dure plusieurs jours





Alors on s'occupe comme on peut : lessive



pêche...je vous ai déjà montré

lecture





Pfff !

Sieste


ET grosse gastronomie ( faut le voir pour le croire: cro magnon , le retour )





De temps en temps, une visite, de jolies méduses qui ont une sorte de crête iroquoise rose ou bleue...si mon capitaine le dit, je le crois , mais la photo n'est pas terrible

un vrai régal. Pourvu que ça dure longtemps.
J'attends la suite.

Manque le pastis et le Rhum...

Quand le vent veut bien se remettre à souffler dans les voiles, le cata recommence à jouer à saute-vague pour la plus grande joie des dauphins qui adorent ce jeu. Sans qu'on sache pourquoi, ils apparaissent toujours à la même heure entre 16 et 17 heures.

Olivier aurait aimé faire mieux mais pas évident de photographier des dauphins qui jouent quand on est sur un bateau qui bouge aussi .

La 1ère fois, on se demande si c'est une rencontre avec " les dents de la mer"





Eux, curieux, viennent voir aussi mais restent entre 2 eaux



Et puis c'est parti, on joue








Même pas peur, ils viennent tout près




Philippe fond complètement : " petits, petits"

Et finalement, était-il vraiment utile d'aller si loin pour jouer avec des dauphins ???
Regardez QUI les a accompagnés ce matin pour la dernière partie de leur voyage, c'est -à -dire entre Brest et Morlaix




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Et bien entendu, ils ont eu un temps superbe et une mer d'huile. Je n'aurais même pas eu le plus petit début de mal au coeur . Jaurais pû, j'aurais dû y être . Je suis VEEEERTE .

Après ma petite pub pour les breiz'dauphins, revenons à nos moutons et à la suite de la transat

Les jours passent et les oiseaux de mer aussi . Ce sera une des grosses surprises de leur périple : ils croyaient ( moi aussi ) que les oiseaux de mer se trouvaient à proximité des terres, or ils en verront tout au long du voyage, tous les jours .



Vous ai-je dit que Philippe qui a tous les talents est AUSSI boulanger ?





C'est vraiment de la croisière grand luxe, non ?

Il est temps que l'océan se réveille et les secoue un peu, histoire de les transformer en vrais loups de mer





Berk, berk, berk...





Là, normalement, au bout de quelques jours, les malheureux marins sont à genoux et pleurent en appelant leur maman . Tous les marins sauf 1, j'ai nommé Christian qui continue à faire le pître .





Vous remarquerez quand même que la gamelle sur la gazinière est attachée ( rigolos oui mais sérieux aussi )



A faire le pître et à dévorer . Résultat, 5 ou 6 jours avant les Açores, panne de pain, de gâteaux, etc ... La mimi, la misère .

Heureusement, avant de devenir cannibales, ils arriiiivent à Horta . La météo, elle reste bien pourrie .

Euréka, c'est Horta... il ne reste plus qu'à se faire une petite place dans le port



Le drapeau a bien souffert



Surprise, le monde est petit, amarré juste devant eux : un morlaisien !



Après l'effort, le réconfort, direction le lieu de rencontre mythique, bar des sports ou du sport ( chez Peter) vous voyez l'enseigne en bois en forme de baleine ? Elle indique le joli musée qui retrace l' histoire de la pêche à la baleine qui fit vivre Horta très longtemps avant qu'elle ne se recycle dans la pêche aux navigateurs





Les Peter de grand-père en petit-fils .



Le jeu des 7 erreurs.

La photo qu'on envoie à sa femme pour la rassurer et à ses copains pour les faire bisquer



Et puis celle qu'on a oublié de jeter et qui montre vraiment à quel point on est calciné de fatigue

Dans le musée au dessus du café




Au plafond du café , souvenirs de tous les navigateurs passés par là



C'est plein de monde, on aurait presque envie de se mettre à chanter " dans le port d'Amsterdam"



Quelques belles figures de loups de mer

Du rustique



Du distingué ( so british)



Au café sport, on mange entre autres, des brochettes ...admirez la taille ...et puis quelques petites frites . Au fait, prix du kg de côte de boeuf à Horta ( pas au restau, au supermarché ) 3 euros .



Allez zou, dehors, promenade digestive . Si vous avez la flemme, prix de la course en taxi quelle que soit la distance ( vous êtes sur une île et de toutes façons ils ne sont pas équipés de compteurs ) 3 euros cinquante centimes . Et avec le sourire en prime .

Devinez . Il pleut . Décidément, les Açores présentent quelques ressemblances avec la Bretagne





Je crois bien que je vous ai déjà montré les remparts et aussi ce passage décoré par les loups de mer, mais tant pis, quand on aime on ne compte pas .





Ici, le gazon est bien vert, étonnant !?



Encore une baleine





Jolie déco au sol . Il y a beaucoup de pierre volcanique ici .

Fin de l'escale, il est temps de repartir

Un dernier coup d'oeil















Un joli vent se lève et chasse la crasse du ciel, départ imminent