Ca s'est passé dans la nuit du 4 Aôut 1789
Source: site "rebellyon.info"
« L’abolition des privilèges »
Le 4 août 1789à partir de 20 h, à l’Assemblée constituante, il y a d’abord des discussions autour du rapport de l’avocat Target sur les moyens d’arrêter les troubles dans les campagnes, et l’Assemblée semble disposée à voter ce rapport qui stipule que les citoyens doivent respecter la propriété et continuer à payer redevances et impôts.
Mais le vicomte de Noailles, dans une première intervention, propose généreusement d’abolir les droits féodaux (il en est dépourvu !) Lui succède le duc d’Aiguillon, le plus riche seigneur, après le roi, en propriétés féodales. Il se dit plein de scrupules à l’idée que l’assemblée s’apprête à condamner ceux qui attaquent les châteaux et, évoquant « le malheureux cultivateur, soumis au reste barbare des lois féodales », propose, lui, « d’établir cette égalité de droits qui doit exister entre les hommes »et préconise non l’abolition des droits féodaux, mais un « juste remboursement » évalué à 30 fois le remboursement d’une année. Propositions auxquelles se rallient nobles et grands bourgeois. Se succèdent alors les interventions courtes mais enflammées et qui font frémir la salle de deux députés bretons du tiers état, dont l’un, Le Guen de Kerangal, évoque les usages anciens et sanglants du « monstre dévorant de la féodalité. »On s’apprête cependant à passer enfin au vote : égalité fiscale, rachat des droits pesant sur les biens, abolition de ceux qui sont vexatoires et qui portent sur les personnes. Tout le monde pense que la séance va s’achever. Il est près de 23 h.
C’est alors que le marquis de Foucaud Lardimalie, député du Périgord, se lève et déclare qu’il convient maintenant de s’en prendre aux grands seigneurs, ces courtisans qui touchent des pensions et des traitements considérables de la cour. Et tout bascule : l’enthousiasme et la surenchère gagnent, submergent l’assemblée. Le vicomte de Beauharnaispropose que les peines soient identiques pour les nobles et les roturiers. Un autre demande la justice gratuite, un troisième l’abolition des justices seigneuriales. L’évêque de Chartres propose le sacrifice du droit de chasse, celui de Nancy renonce aux biens de l’Église. Le duc de la Rochefoucaulddemande des adoucissements pour l’esclavage des noirs, etc. Il est à noter que chacun a surtout tendance à proposer tel ou tel sacrifice qui concerne plutôt… l’autre. Mais dans un climat d’exaltation euphorique, tout le monde approuve … Enfin, à la suite du Dauphiné, toutes les provinces, puis toutes les villes en viennent renoncer à leurs privilèges.
Il est près de 2 h du matin. Le président Le Chapelier récapitule les acquis de la nuit, liste impressionnante qui met à bas définitivement l’Ancien Régime. Un vote global a lieu. Approbation à l’unanimité ! La messe est dite (l’archevêque de Paris a même fait adopter un projet de Te Deum dans toutes les paroisses et églises du royaume) La séance se termine tardivement aux cris de « Vive le roi, restaurateur de la liberté française ! »…
C’est donc dans la nuit du 4 au 5 août 1789, à 2h du matin, après 6 h de discussions passionnées, qu’est proclamée à l’unanimité l’abolition de la féodalité, celle des trois ordres et de leurs particularités, notamment fiscale, militaire et judiciaire, mais aussi l’unification du territoire national (jusqu’alors, chaque commune, paroisse, province avait ses propres privilèges) Vraie révolution donc. Mais il faut noter que les députés vont se raviser dans les jours suivants. Les droits résultant d’un « contrat » passé entre le propriétaire du sol et l’exploitant direct (cens, champart, rentes) subsistent mais peuvent être rachetés. Ainsi seuls peuvent se libérer totalement les paysans les plus riches. La désillusion sera grande dans les campagnes et les troubles vont perdurer jusqu’en 1792.
Le décret du 11 août 1789 de l’Assemblée nationale avalise la majeure partie des décisions prises dans la nuit du 4 août et entérine donc la fin du régime féodal. Sa lecture enseigne beaucoup sur l’état d’esprit des députés de l’époque.
Mais au fait, c'est QUAND la prochaine nuit du 4 Aôut ????????????
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Hé oui ! On peut se poser la question car franchement, depuis cette date, les français se sont gargarisés de " NOUS l'avons fait " et de "COCORICO" pendant que tranquillement de nouveaux privilèges se remettaient en place toujours plus nombreux .
Et pourtant :
" La nature veut que tous les enfants soient traités également par le père. La nature veut qu'aucune préférence arbitraire, qu'aucun privilège légal ne rompe l'égalité des frères et soeurs..."
Jaurès, Ét. soc., 1901, p.215.
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Je regardais hier soir à la télé un reportage sur les problèmes que rencontrent les habitants de certains quartiers parisiens pour garer leur voiture , les places de stationnement étant à plus de 90% " réservées " aux membres et employés des ministères . Les 10% restants étant d'ailleurs allègrement grignotés par des resquilleurs qui se sont confectionnés des cartes officielles bidon , exemple "carte de lecteur du conseil de schpounz" !!!
Le reportage montrait le combat d'une poignée de riverains qui excédés, distribuaient sur les pare-brise des voitures, des PV "citoyens" rappelant qu'aucune loi n'autorise ces braves gens à s'approprier ainsi l'espace public .
On regarde, on compatit et on va se coucher en pensant " je n'aimerais pas vivre à Paris "
Ce matin en ouvrant les volets de mon bureau, je surprends un employé de la poste de Morlaix engu..lant un automobiliste qui a osé garer sa voiture sur l'emplacement réservé à la poste
" Je vous demanderai Môssieur, de RESPECTER la signalisation routière "
Ben oui ..sauf que si je ne me trompe, la poste n'est plus une administration française et qu'on paie déjà très cher les services de cette entreprise privée sans devoir en plus lui cèder des ... privilèges ?
Hé oui, on en revient toujours là, on tourne en rond et on se mord la queue . On est tous bien d'accord que les privilèges sont injustes et insupportables mais SURTOUT les privilèges des AUTRES .
Pour les nôtres, ben, c'est pas pareil, ça nous paraît la moindre des choses pour plein de fausses bonnes raisons .
Il y a des jours comme ça où quand je me lève le matin, j'ai presque envie de filer me recoucher . Pas vous ?
Source: site "rebellyon.info"
« L’abolition des privilèges »
Le 4 août 1789à partir de 20 h, à l’Assemblée constituante, il y a d’abord des discussions autour du rapport de l’avocat Target sur les moyens d’arrêter les troubles dans les campagnes, et l’Assemblée semble disposée à voter ce rapport qui stipule que les citoyens doivent respecter la propriété et continuer à payer redevances et impôts.
Mais le vicomte de Noailles, dans une première intervention, propose généreusement d’abolir les droits féodaux (il en est dépourvu !) Lui succède le duc d’Aiguillon, le plus riche seigneur, après le roi, en propriétés féodales. Il se dit plein de scrupules à l’idée que l’assemblée s’apprête à condamner ceux qui attaquent les châteaux et, évoquant « le malheureux cultivateur, soumis au reste barbare des lois féodales », propose, lui, « d’établir cette égalité de droits qui doit exister entre les hommes »et préconise non l’abolition des droits féodaux, mais un « juste remboursement » évalué à 30 fois le remboursement d’une année. Propositions auxquelles se rallient nobles et grands bourgeois. Se succèdent alors les interventions courtes mais enflammées et qui font frémir la salle de deux députés bretons du tiers état, dont l’un, Le Guen de Kerangal, évoque les usages anciens et sanglants du « monstre dévorant de la féodalité. »On s’apprête cependant à passer enfin au vote : égalité fiscale, rachat des droits pesant sur les biens, abolition de ceux qui sont vexatoires et qui portent sur les personnes. Tout le monde pense que la séance va s’achever. Il est près de 23 h.
C’est alors que le marquis de Foucaud Lardimalie, député du Périgord, se lève et déclare qu’il convient maintenant de s’en prendre aux grands seigneurs, ces courtisans qui touchent des pensions et des traitements considérables de la cour. Et tout bascule : l’enthousiasme et la surenchère gagnent, submergent l’assemblée. Le vicomte de Beauharnaispropose que les peines soient identiques pour les nobles et les roturiers. Un autre demande la justice gratuite, un troisième l’abolition des justices seigneuriales. L’évêque de Chartres propose le sacrifice du droit de chasse, celui de Nancy renonce aux biens de l’Église. Le duc de la Rochefoucaulddemande des adoucissements pour l’esclavage des noirs, etc. Il est à noter que chacun a surtout tendance à proposer tel ou tel sacrifice qui concerne plutôt… l’autre. Mais dans un climat d’exaltation euphorique, tout le monde approuve … Enfin, à la suite du Dauphiné, toutes les provinces, puis toutes les villes en viennent renoncer à leurs privilèges.
Il est près de 2 h du matin. Le président Le Chapelier récapitule les acquis de la nuit, liste impressionnante qui met à bas définitivement l’Ancien Régime. Un vote global a lieu. Approbation à l’unanimité ! La messe est dite (l’archevêque de Paris a même fait adopter un projet de Te Deum dans toutes les paroisses et églises du royaume) La séance se termine tardivement aux cris de « Vive le roi, restaurateur de la liberté française ! »…
C’est donc dans la nuit du 4 au 5 août 1789, à 2h du matin, après 6 h de discussions passionnées, qu’est proclamée à l’unanimité l’abolition de la féodalité, celle des trois ordres et de leurs particularités, notamment fiscale, militaire et judiciaire, mais aussi l’unification du territoire national (jusqu’alors, chaque commune, paroisse, province avait ses propres privilèges) Vraie révolution donc. Mais il faut noter que les députés vont se raviser dans les jours suivants. Les droits résultant d’un « contrat » passé entre le propriétaire du sol et l’exploitant direct (cens, champart, rentes) subsistent mais peuvent être rachetés. Ainsi seuls peuvent se libérer totalement les paysans les plus riches. La désillusion sera grande dans les campagnes et les troubles vont perdurer jusqu’en 1792.
Le décret du 11 août 1789 de l’Assemblée nationale avalise la majeure partie des décisions prises dans la nuit du 4 août et entérine donc la fin du régime féodal. Sa lecture enseigne beaucoup sur l’état d’esprit des députés de l’époque.
Mais au fait, c'est QUAND la prochaine nuit du 4 Aôut ????????????
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Hé oui ! On peut se poser la question car franchement, depuis cette date, les français se sont gargarisés de " NOUS l'avons fait " et de "COCORICO" pendant que tranquillement de nouveaux privilèges se remettaient en place toujours plus nombreux .
Et pourtant :
" La nature veut que tous les enfants soient traités également par le père. La nature veut qu'aucune préférence arbitraire, qu'aucun privilège légal ne rompe l'égalité des frères et soeurs..."
Jaurès, Ét. soc., 1901, p.215.
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Je regardais hier soir à la télé un reportage sur les problèmes que rencontrent les habitants de certains quartiers parisiens pour garer leur voiture , les places de stationnement étant à plus de 90% " réservées " aux membres et employés des ministères . Les 10% restants étant d'ailleurs allègrement grignotés par des resquilleurs qui se sont confectionnés des cartes officielles bidon , exemple "carte de lecteur du conseil de schpounz" !!!
Le reportage montrait le combat d'une poignée de riverains qui excédés, distribuaient sur les pare-brise des voitures, des PV "citoyens" rappelant qu'aucune loi n'autorise ces braves gens à s'approprier ainsi l'espace public .
On regarde, on compatit et on va se coucher en pensant " je n'aimerais pas vivre à Paris "
Ce matin en ouvrant les volets de mon bureau, je surprends un employé de la poste de Morlaix engu..lant un automobiliste qui a osé garer sa voiture sur l'emplacement réservé à la poste
" Je vous demanderai Môssieur, de RESPECTER la signalisation routière "
Ben oui ..sauf que si je ne me trompe, la poste n'est plus une administration française et qu'on paie déjà très cher les services de cette entreprise privée sans devoir en plus lui cèder des ... privilèges ?
Hé oui, on en revient toujours là, on tourne en rond et on se mord la queue . On est tous bien d'accord que les privilèges sont injustes et insupportables mais SURTOUT les privilèges des AUTRES .
Pour les nôtres, ben, c'est pas pareil, ça nous paraît la moindre des choses pour plein de fausses bonnes raisons .
Il y a des jours comme ça où quand je me lève le matin, j'ai presque envie de filer me recoucher . Pas vous ?