Lundi 30 novembre :
Puno se situe à 3800 mètres d'altitude, sur le plateau de Collao, une terre dorée de pâturages naturels où prédomine l'ichu, en bordure du lac Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde qui se partage entre le Pérou et la Bolivie avec laquelle de nombreux échanges culturels ont eu lieu.
Titikaka signifie en Aymara (dialecte) "Pumas gris". Le Titicaca est le lac navigable le plus haut au monde (3.810 mètres de hauteur), avec une surface approximative de 8.560 km², une longueur de 194 km et une largeur moyenne de 65 km. Dans les zones où sa profondeur dépasse les 25 mètres ses eaux sont de couleur bleue et dans les moins profondes il a la couleur verte diaphane que lui donnent les plantes aquatiques.
Puno est la terre d'origine des ancestrales communautés quechuas, aimaras, uros, pacajes et paquinas, et de l'une des plus importantes cultures pré-inca des Andes, les Tiawanaco (100 - 700 ap. J.C.), dont le centre se trouve de l'autre côté de la frontière, en Bolivie.
La vieille ville fut fondée par les espagnols en 1668. Colorée et pittoresque, Puno est la ville où se rencontrent tradition et métissage. Des rues aux arches de pierre et des places typiquement montagnardes embellies par des églises de style baroque et des balcons coloniaux, entourées par les spectaculaires paysages de l'altiplano.
Cette région du Pérou est célèbre pour la variété et les couleurs de son folklore, sans doute le plus riche et le plus fascinant de cette partie du continent. Sa représentation la plus importante est la Virgen de la Candelaria, qui a lieu en février.
Aujourd'hui Puno, capitale du département du même nom, est une zone d'agriculture et d'élevage importante, principalement de camélidés sud américains comme le lama ou l'alpaca qui paissent dans les immenses plateaux et pampas.
L'excursion du jour doit nous emmener aux îles Uros, un regroupement de plusieurs petites îles artificelles qui constituent un véritable village flottant. Ces îles, les bâtisses et leurs embarcations entre autres sont aussi fait en totora (roseau) séchée. Les Uros abritent un peuple qui, par leurs mystérieuses coutumes et mode de vie, est devenu une puissante attraction touristique.
Cependant, il est 8h et nous sommes réunis dans le hall de l'hôtel où nous a rejoint Raùl qui affiche une mine déconfite… Celui-ci nous annonce que les enseignants sont en grève et qu'ils ont bloqué la route principale qui doit nous mener vers Cusco après la visite des îles. La route est bloquée sur 40 kms (ils ne font pas les choses à moitié !).
Il en résulte que nous devrons prendre non pas une route, mais une ancienne piste à travers les montagnes, et que la trajet mettra 4 à 5 heures de plus que ce qui était prévu initialement. Son responsable à Lima suggère donc de supprimer purement et simplement l'excursion aux îles, chose que nous refusons puisque le lac Titicaca est quand même l'un des principaux attraits de notre voyage. Chacun préfère faire l'excursion, quitte à arriver de nuit à Cusco, et c'est cette option qui sera finalement retenue.
Nous prenons donc le pousse-pousse jusqu'à l'embarcadère, et notre bateau nous emmène vers les fameuses îles où nous attend René et sa famille.
L'accueil est chaleureux et les présentations vite faites; chaque famille accueillant un couple de voyageurs afin de lui présenter son foyer. On en profitera pour enfiler les habits traditionnels, ce qui provoquera une belle séance de fou rire !
René nous expliquera ensuite comment sont fabriquées les îles, et la vie des familles sur celles-ci.
Après quelques chants folkloriques interprétés par nos hôtes, nous prendrons place dans l'une des embarcations en Totora afin de faire une petite balade dans la lagune, et nous rejoindrons notre bateau qui nous ramènera à Puno.
Après avoir pris congé de René, il est temps de prendre place dans notre minibus afin de rallier (péniblement) Cusco.
La piste est affreuse, complètement défoncée. De plus, nous devons sans cesse doubler des camions qui se dirigent tous vers une mine de cuivre qui se trouve à mi-chemin. Conduire dans ces conditions est une véritable prouesse pour nos chauffeurs (ils sont deux pour l'occasion), et un enfer pour la mécanique. Le paysage est magnifique, mais il commence rapidement à pleuvoir, puis à neiger...
Nous nous arrêterons quelques minutes à Espinar afin de faire quelques provisions car visiblement nous n'aurons pas le temps d'aller souper ce soir. Les gens nous regardent curieusement; ils ne doivent pas voir souvent des touristes dans le coin ! Et puis c'est reparti pour un tour de manège.
Divine surprise quelques kilomètres après Espinar : nous empruntons une partie de la route asphaltée sur quelques dizaines de kilomètres, ce qui nous fera gagner pas mal de temps. Il commence à faire nuit et nous roulerons encore plus d'une heure sur cette piste avant de retrouver la route "normale" qui mène à Cusco où nous arriverons vers 20h30 à notre hôtel, le Munay Wasi, non loin de la plaza de armas. Nous logerons là trois nuits consécutivement, et une nouvelle fois en revenant du Machu Picchu.
Renseignements habituels sur l'hôtel via ce lien :