Afrique, Sénégal, Saint-Louis, Gandiol, brousse, vivre

Mon dieu que c'est plein de vrai tout ce que tu dis.

Entre les requins qui sont surpêchés pour leurs ailerons,

les escargots de mer ( yet ) qui sont aussi surpêchés pour satisfaire les besoins locaux ( tchéboudienne ) et asiatiques aussi,

les filets qui sont trop petits et qui éliminent les jeunes populations de poissons,

les thoniers japonais qui dilapident la ressource au large sans que le gouvernement ne prenne conscience qu'il est temps de privilégier son peuple,

Oui, on va droit dans le mur

Les photos sont magnifiques.





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C'est le monde qui va droit dans les crises de tous bords !
A propos des flottes de pêche asiatiques, ils ne sont pas seuls : il y a aussi les flottes européennes. Quand aux autorités sénégalaises, elles se contentent de voir les navires sans pouvoir rien faire, faute de matériel et de moyens humains. Là encore, c'est triste. Les pêcheurs locaux en sont réduits à ramasser les miettes, et la situation s'aggrave tout le temps.
Allez : une touche de bonheur avec ces illustrations de ma pirogue qui servait surtout (je l'ai vendue pas cher à un pêcheur qui en avait plus besoin que moi : Papa Diop) à promener les amis sur le fleuve : ile aux oiseaux, embouchure, océan pour la plage et la pêche au gros (avec forts coups de soleil garantis).

Tu viens de dire à l'instant que cette pirogue que tu as vendu à ce jeune qui en avait besoin pouvait aussi être destinée à promener les amis sur le fleuve : ile aux oiseaux aux touristes; Parles nous de cette île.

Où est-elle par rapport à St louis?

Je connais le Parc naturel du delta du Saloum beaucoup plus au sud où se rejoignent les rivières Sine et Saloum et ou il y a un endroit que les autochtones appellent aussi l'île aux oiseaux.
On y accède en pirogue après 30 / 45 minutes de navigation environs
Là aussi à l’embarcadère, il y a une concurrence acharnée entre les piroguiers qui promènent les touristes autour de cette île.
Une balade d'une journée entrecoupée d'un repas sur une île voisine. Journée intéressante sauf que des oiseaux, il n'y en a plus ou presque.
A force de faire visiter cette zone protégée aux touristes et de ne pas respecter la tranquillité des oiseaux, ils vont nicher ou se reposer ailleurs, du coté de Mbodienne, là même ou j'ai un terrain.

Alors, de quelle île aux oiseaux parles tu ?

Le thème risque fort de durer assez longtemps. Pour stopper la locomotive, envoyer un S.O.S. !
Nous avons déjà vu la mosquée ; figurez-vous qu'il y a aussi un dispensaire : c'est d'ailleurs le seul pour les 11.000 habitants des 48 villages de Gandiol. Il n'y a pas de médecin : seulement un infirmier et deux matronnes. Ces dernières ne sont formées que pour des accouchements normaux ; en cas d'incident, ce qui est malheureusement fréquent, la femme doit venir de son village en charette jusqu'à Tassinère pour être conduite à l'hôpital de Saint-Louis. Encore lui faut-il trouver le charetier du coin qui est souvent occupé ailleurs, et avoir ensuite la chance que l'ambulance du dispensaire soit disponible et en état de marche. Alors, les décès sont nombreux : la mère, l'enfant ou les deux. Encore de la misère qui fait mal au coeur.
Anecdote : pendant les inondations de 2003, mon 4X4 a souvent servi, de jour comme de nuit, à secourir ou à transporter des malades, car de nombreux villages étaient enclavés. Aucune voiture ni charette ne circulaient sur les pistes inondées. Il y a eu quelques vies de sauvées : une goutte d'eau dans l'océan.
Autres anecdotes : 5 femmes malades étaient venues au dispensaire à pied de leur village, en traversant les chemins inondés. Elles sont restées 5 jours et 5 nuits sur la place du village où on les nourissaient, à dormir par terre, avant de trouver un moyen de rentrer chez elles. Enfin, une autre femme sur le point d'accoucher était également venue à pied : elle est morte avec son bébé devant la porte du dispensaire.
Lorsqu'on est sur place, et qu'on ne peut pas faire grand chose, c'est très dur à vivre, moralement.
Malgré tout, la vie continue. Voici quelques photos du dispensaire. La dernière, c'est la maternité équipée avec quelques lits médicalisés donnés par l'hôpital d'Altkirch, et exportés par notre association.

L'ile aux oiseaux est située dans le fleuve sénégal, à peu près à mi-chemin entre Saint-Louis et l'ancienne embouchure. Elle est peuplée de très nombreux oiseaux, locaux ou migrateurs. Selon les saisons, on y trouve des espèces différentes. Pour s'y rendre, il faut aller au phare du village de pilote ou à l'entrée du parc de la Langue de Barbarie situé à Mouït. Ces deux villages sont situés de part et d'autre de Tassinère. Là aussi, c'est la guerre des piroguiers ! 3 heures de ballade : ile aux oiseaux et ancienne embouchure où on peut se baigner soit dans le fleuve, soit dans l'océan, sur des plages désertes.
Il est aussi possible de partir de Saint-Louis sur des bateaux assez luxes dont les propriétaires sont des toubabs (traduire des blancs). C'est une ballade de la journée sur les mêmes sites avec bar, déjeuner à bord, etc.
C'est l'une des escapades à ne pas manquer quand on vient à Saint-Louis.
Il existe un périmètre de sécurité pour ne pas déranger les bestioles : se munir d'appareils photos avec zoom.

Merci pour ces précisions;
Les clichés sont magnifiques.
Tu es un pro, Jean Pierre...

Un périmètre de sécurité dis tu pour ne pas approcher ces oiseaux de trop près;
C'est très bien. Mais pourquoi n'appliquent-ils pas aussi cette interdiction à l'embouchure du delta du saloum?
Je trouve cela étonnant.

Depuis quelques années, à Tassinère, fonctionne un jardin d'enfants, appelé "Case des tout Petits".
En voici l'histoire :
C'est un couple de Suisse ayant une résidence au village qui a pris l'initiative. A cet effet, ils ont restauré un local innocupé, bien entendu avec l'accord de son propriétaire. Cela leur a coûté environ 1,2 million de f CFA de leur poche. Une fois les travaux terminés, ledit propriétaire a envoyé promener les suisses, récupéré les locaux et installé dedans l'un de ses fils ! Les apporteurs de fonds sont repartis dégoûtés.
Cependant, les trois bénévoles locales qui devaient s'occuper des enfants ont décidé d'aller de l'avant. Elle ont finalement réussi à trouver un autre local et ouvert le jardin d'enfants. Cette structure a pu fonctionner grâce aux cotisations mensuelles modestes des parents et des dons de résidents européens et de touristes habituels.
Voici quelques illustrations :

C'est à Tassinère que l'on peut trouver le seul musée de perles du Sénégal. Il est facile à trouver sur la place principale. Certes, il est encore modeste, mais chaque année, il s'enrichit. Très intéressant.
A l'origine, une Allemande nommée Heidy Simmons (Aminata Diallo au village), grande collectionneuse de perles anciennes qu'elle expose un peu partout en Europe. Sa voiture vaut la peine d'être vue :


Elle a confié une partie de ses trésors à un jeune homme : Papa Cheikh Thiam qui a lui même mis des locaux à disposition, et qui gère le musée, avec l'aide de personnes de sa famille.

c'est bien cette initiative. Faut qu'ils progressent en élargissant les objets car ils ont des mains en or ces gens.

Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à demander à une famille sénégalaise de brousse d'organiser, chez elle, pour vous et vos amis, une fête nocturne. Cela en vaut la peine. Vous en assumez les frais bien entendu. Ils sont constitués d'un peu d'argent à négocier avec le "borom" (chef) de famille ; de l'achat de boissons ; et du cachet, en général modeste, d'un groupe de quelques musiciens et chanteurs peuhls, par exemple.
La soirée débute avec les membres de la tribu et les toubabs, dehors, avec comme seul éclairage, le feu de bois autour duquel on s'installe sur des nattes. Sur les airs de musique traditionnelle, les africains (notamment les femmes) se mettent à danser. L'ambiance monte.
Comme le bruit porte loin en brousse, les gens du voisinage, attirés par la musique, viennent se joindre petit à petit au groupe initial. L'ambiance monte encore d'un cran, et il ne reste pas beaucoup de place autour du feu pour danser.
A la fin (heure convenue d'avance), il y a plein de monde!

Wowww je viens de tomber sur ce post.....super intéressant et de superbes photos Un gros gros Merçi
Jany

Bonjour Jany, et merci pour ton message sympa.
Cela mérite bien quelques fleurs, en retour.

En plus mes préférés....comment avez-vous deviné Dommage au Québec impossible d'avoir c fleurs....alors j'en profite quand je vais dans le sud.....
En échange en voiçi une du Québec



Bonne Nuit

Jipé pour ce chouette reportage que je découvre avec beaucoup de plaisir et d'intérêt!


Certains endroits ne me sont pas inconnus en plus!

pour le joli ptit coin de Québec en automme Jany!

On ne peux pas parler de Tassinère sans évoquer, en images, le fleuve Sénégal. Notez qu'il subit le phénomène des marées. C'est ainsi que de nombreux bras du fleuve changent d'aspect au fil des heures.
A basse mer :


Ce qui me rappelle une anecdote personnelle : pour aller voir un ami, j'ai du traverser avec le 4X4 (photo ci-dessous). Il faut connaître les passages et se méfier des trous. Malgré cela, j'ai cru que la voiture ne passerait pas, car l'eau arrivait au niveau des portières. Finalement, j'y suis arrivé. Mais au retour, la marée avait encore monté ; j'ai fait demi-tour, laissé le 4X4 chez mon ami, et je suis rentré à pieds : 3 km par des chemins non inondés.Je suis allé récupérer le véhicule le lendemain... à marée basse.


Mais le fleuve, c'est encore bien d'autres choses. Notamment ses plages quasi désertes sur des kilomètres.



Pour le plaisir des touristes amateurs de bronzettes et de baignades ; et aussi pour les enfants du village. La température de l'eau est agréable pratiquement toute l'année.





Certains accès à la plage ont du charme, comme ce petit chemin bordé de filaos et d'eucalyptus.


La plage est agrémentée par des cocotiers. Elle sert aussi à circuler : villageois, mais également les 4X4, car c'est souvent plus sur que par les pistes sablonneuses ou les dunes.


Lorsqu'on se promène sur la plage, on y fait de curieuses rencontres.





Et encore plus insolite :


Pour en terminer avec le fleuve, : "fluctuat nec mergitur" (si ma mémoire du latin de l'école ne me trahit pas !).

Voilà ce qui arrive à certaines gens préssées qui veulent couper à travers le marigot salan. C'est rigolo, sauf bien sur pour eux. Le 4X4 de Jipé devient fort utile pour les sortir de ce mauvais pas.

, ET ENCORE
Je me régale ce matin, moi en plus une fan de plage, surtout déserte. Je resent un calme, une sérinité que j'adore. Quand nous sommes allés à Cayo Largo il y avait 2 plages quasi vierge et déserte, aucun hôtel et wowwww c'était de toute beauté je regardais la Mer qui est à l'infinie.
Très généreux de votre part de partager votre coin de Pays. J'adore vous lire et regarder vos photos. Hier je les ai partagés avec mon Amoureux.
Jany

Je me fais l'écho de Jany et de Guy,reportage de plus en plus captivant.....j'essaie de ne pas en perdre mon latin

et si le 4x4 de Jipé est intéressant pour certains ,son récit est intéressant pour d'autres!

j'aime beaucoup ce reportage!

J'ai été au Sénégal en 2006 et j'en garde un beau souvenir,j'espère y retourner!

Je suis très touché par vos gentils messages ;cependant, c'est Roger qu'il faut remercier, car sans lui, je n'aurai pas pris une telle initiative ; je pensais, en effet, que mes histoires et photos n'intéressaient personne.
Je vais continuer sur le sujet de Tassinère/Gandiol, car il y a encore de la matière. Puis, j'ouvrirai d'autres thèmes sur le Sénégal en général.
Aujourd'hui, j'avais écrit une quarantaine de lignes illustrées par 3 photos. Maleureusement, un incident technique a tout gâté, et je n'ai pas eu le loisir de recommencer : ce sera pour demain.
Le sujet, c'est "Bamba Diop" ; il a vécu des événements qui méritent d'être connus. Pour satisfaire un peu votre curiosité, car j'en ai trop dit, voici son portrait.
Bonne nuit ; ba suba ak jamm ! (à demain en paix).