Bonne Nuit et Merçi encore.
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Afrique, Sénégal, Saint-Louis, Gandiol, brousse, vivre
Jany- Nombre de messages : 1181
Age : 69
Localisation : Trois-Rivières (Québec)
Date d'inscription : 15/09/2008
Je vous comprends ....c triste de tout perdre après avoir mis du temps à écrire + photo....et aussi frustrant. En tout cas dans mon cas étant donné que je ne suis pas une pro de l'ordi.
Bonne Nuit et Merçi encore.
Bonne Nuit et Merçi encore.
Guy- Nombre de messages : 2022
Age : 92
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 19/06/2008
Un visage comme je les aimes
Merci pour cette belle photo
:bienpla:
Merci pour cette belle photo
:bienpla:
Christine- Nombre de messages : 1879
Age : 63
Localisation : Petit village d'Alsace,France
Date d'inscription : 05/06/2008
Au plaisir de lire et de découvrir les aventures de Bamba Diop!
bigosinski- Nombre de messages : 133
Age : 81
Localisation : 79510 Coulon, France
Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°54
je n'ai pas pu résister et attendre demain.
J’ai envie de vous raconter une histoire ! Elle commence très mal, mais elle finit bien, comme les contes des enfants.
Il était une fois, un homme sénégalais qui s’appelait Bamba Diop. Il vivait près du fleuve, dans un village à proximité de Tassinère. Chef d’une famille nombreuse, il devait, chaque jour, trouver de quoi nourrir toutes ces bouches affamées. Afin d’y parvenir, il exerçait le métier de charretier, transportant en brousse, passagers et marchandises. Il s’en sortait pas trop mal ; quoique …certains jours creux, il était difficile de faire bouillir la marmite. Et il fallait également donner à manger au cheval.
Lorsque les affaires allaient bien, et que son compagnon à quatre pattes rentrait le soir à la maison, épuisé après des parcours chaotiques sur les pistes ensablées du Gandiolais, il en profitait pour faire des provisions de riz et d’huile à la boutique.
Un jour - très tôt le matin, mon gardien Amadou et moi-même avons entendu des cris provenant du sentier derrière notre mini-village : Kër Kéké. C’étaient des appels de détresse : " au secours ! ", disait la voix en wolof, " à l ‘aide ! ". Les hurlements se rapprochaient. Notre portail s’ouvrit brusquement, et nous avons vu Bamba terrifié venir chercher notre assistance. Nous étions stupéfaits de cette intrusion tumultueuse, mais nous en avons immédiatement compris la raison. Bamba était entouré d’un essaim de guêpes qui le poursuivaient : un nuage bourdonnant autour de lui. Les bestioles le piquaient sur le visage, les bras, sur tout ce qu’elles pouvaient atteindre.
Sous le coup de l’émotion, et croyant bien faire, Amadou lui retira sa chemise, en subissant lui aussi l’agression, et il poussa Bamba sous le robinet d’eau grand ouvert. Cela ne dissuada nullement l’armada volante. Effrayé, Bamba se mit à courir sur le terrain en gesticulant comme un beau diable et en poussant des grognements rageurs, dans l’espoir que les guêpes allaient lâcher prise : en vain. Nous avons réussi à l’attraper -mais il était comme fou, et difficile à contrôler - pour l’emmener à l’abri dans une case. Il retira tous ses vêtements, car des guêpes s’étaient infiltrées à l’intérieur, et ce fut la chasse aux insectes qui se termina par la victoire des humains.
Cependant, Bamba paraissait très mal en point : son visage ne cessait d’enfler au point de ne plus voir ses yeux. Il en était de même sur son corps rougi presque partout, mais dans une moindre proportion. Il ne pensait qu’à la bête qui était son gagne-pain, alors qu’il était lui même en danger de mort. Nous sommes allés tous les trois sur place. Une horde de guêpes attaquait l’animal, qui se débattait tant bien que mal. Sa tête était noire d’insectes dont certains lui rentraient dans les naseaux.
Amadou et Bamba procédèrent au dételage afin que la bête, ainsi libérée, puisse s’enfuir. Mais elle était trop touchée pour se déplacer. Elle s’était ensuite allongée par terre, comme résignée.
Que s’était-il passé ? Le cheval avait heurté un nid de guêpes qui pendait au bout d’une branche d’arbre. Furieux de la destruction de leur gîte, les insectes avaient massivement attaqué la bête et l’homme.
Nous devions désormais secourir Bamba. Nous l’avons poussé vers le 4X4 proche : direction, le dispensaire, afin que l’infirmier lui prodigue les premiers soins et lui administre un antidote. Par chance, l’ambulance était là ; il y avait un peu de carburant dans le réservoir, suffisamment pour aller jusqu’à l’hôpital de Saint-Louis. Après une série de ratées habituelles, la voiture accepta finalement de démarrer. Ouf !
Il fallait essayer désormais de trouver un vétérinaire. Au télécentre le plus proche, nous avons pu en joindre un à Saint-Louis. " J’arrive tout de suite ", nous dit-il ( ce qui n’a aucune signification au Sénégal). Nous sommes alors retournés près du cheval. Alertés par les cris du charretier, des villageois l’entouraient, essayant avec des chiffons et de l’eau d’adoucir ses souffrances. L’animal rendait manifestement le dernier soupir, la tête pendante dans le sable. A propos, le vétérinaire est bien venu, 4 heures après notre appel. Pour le cheval, c’était beaucoup trop tard.
Et Bamba, devez-vous penser. Après quelques jours entre la vie et la mort, il s’en était sorti. Allah devait être dans de bonnes dispositions à son égard. Comme vous pouvez l'imaginer, il n'y a pas dephoto de cet événement. Par contre, voici deux vues de son domicile, un jour où il recevait des toubabs et les notables du village.
L’histoire est loin d’être terminée. Je vous conterai la suite et la fin demain.
Il était une fois, un homme sénégalais qui s’appelait Bamba Diop. Il vivait près du fleuve, dans un village à proximité de Tassinère. Chef d’une famille nombreuse, il devait, chaque jour, trouver de quoi nourrir toutes ces bouches affamées. Afin d’y parvenir, il exerçait le métier de charretier, transportant en brousse, passagers et marchandises. Il s’en sortait pas trop mal ; quoique …certains jours creux, il était difficile de faire bouillir la marmite. Et il fallait également donner à manger au cheval.
Lorsque les affaires allaient bien, et que son compagnon à quatre pattes rentrait le soir à la maison, épuisé après des parcours chaotiques sur les pistes ensablées du Gandiolais, il en profitait pour faire des provisions de riz et d’huile à la boutique.
Un jour - très tôt le matin, mon gardien Amadou et moi-même avons entendu des cris provenant du sentier derrière notre mini-village : Kër Kéké. C’étaient des appels de détresse : " au secours ! ", disait la voix en wolof, " à l ‘aide ! ". Les hurlements se rapprochaient. Notre portail s’ouvrit brusquement, et nous avons vu Bamba terrifié venir chercher notre assistance. Nous étions stupéfaits de cette intrusion tumultueuse, mais nous en avons immédiatement compris la raison. Bamba était entouré d’un essaim de guêpes qui le poursuivaient : un nuage bourdonnant autour de lui. Les bestioles le piquaient sur le visage, les bras, sur tout ce qu’elles pouvaient atteindre.
Sous le coup de l’émotion, et croyant bien faire, Amadou lui retira sa chemise, en subissant lui aussi l’agression, et il poussa Bamba sous le robinet d’eau grand ouvert. Cela ne dissuada nullement l’armada volante. Effrayé, Bamba se mit à courir sur le terrain en gesticulant comme un beau diable et en poussant des grognements rageurs, dans l’espoir que les guêpes allaient lâcher prise : en vain. Nous avons réussi à l’attraper -mais il était comme fou, et difficile à contrôler - pour l’emmener à l’abri dans une case. Il retira tous ses vêtements, car des guêpes s’étaient infiltrées à l’intérieur, et ce fut la chasse aux insectes qui se termina par la victoire des humains.
Cependant, Bamba paraissait très mal en point : son visage ne cessait d’enfler au point de ne plus voir ses yeux. Il en était de même sur son corps rougi presque partout, mais dans une moindre proportion. Il ne pensait qu’à la bête qui était son gagne-pain, alors qu’il était lui même en danger de mort. Nous sommes allés tous les trois sur place. Une horde de guêpes attaquait l’animal, qui se débattait tant bien que mal. Sa tête était noire d’insectes dont certains lui rentraient dans les naseaux.
Amadou et Bamba procédèrent au dételage afin que la bête, ainsi libérée, puisse s’enfuir. Mais elle était trop touchée pour se déplacer. Elle s’était ensuite allongée par terre, comme résignée.
Que s’était-il passé ? Le cheval avait heurté un nid de guêpes qui pendait au bout d’une branche d’arbre. Furieux de la destruction de leur gîte, les insectes avaient massivement attaqué la bête et l’homme.
Nous devions désormais secourir Bamba. Nous l’avons poussé vers le 4X4 proche : direction, le dispensaire, afin que l’infirmier lui prodigue les premiers soins et lui administre un antidote. Par chance, l’ambulance était là ; il y avait un peu de carburant dans le réservoir, suffisamment pour aller jusqu’à l’hôpital de Saint-Louis. Après une série de ratées habituelles, la voiture accepta finalement de démarrer. Ouf !
Il fallait essayer désormais de trouver un vétérinaire. Au télécentre le plus proche, nous avons pu en joindre un à Saint-Louis. " J’arrive tout de suite ", nous dit-il ( ce qui n’a aucune signification au Sénégal). Nous sommes alors retournés près du cheval. Alertés par les cris du charretier, des villageois l’entouraient, essayant avec des chiffons et de l’eau d’adoucir ses souffrances. L’animal rendait manifestement le dernier soupir, la tête pendante dans le sable. A propos, le vétérinaire est bien venu, 4 heures après notre appel. Pour le cheval, c’était beaucoup trop tard.
Et Bamba, devez-vous penser. Après quelques jours entre la vie et la mort, il s’en était sorti. Allah devait être dans de bonnes dispositions à son égard. Comme vous pouvez l'imaginer, il n'y a pas dephoto de cet événement. Par contre, voici deux vues de son domicile, un jour où il recevait des toubabs et les notables du village.
L’histoire est loin d’être terminée. Je vous conterai la suite et la fin demain.
bigosinski- Nombre de messages : 133
Age : 81
Localisation : 79510 Coulon, France
Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°55
La photo portrait de Bamba
On dirait bien qu'elle a été coupée, peut-être parce qu'on arrivait en bas de page. La voici à nouveau ; c'est un visage que l'on oublie pas.
Christine- Nombre de messages : 1879
Age : 63
Localisation : Petit village d'Alsace,France
Date d'inscription : 05/06/2008
Bamba a eu effectivement beaucoup de chance dans son malheur!
Merci Jipé pour ce récit très agréable à lire ,je viendrai voir la suite et la fin demain..
Merci Jipé pour ce récit très agréable à lire ,je viendrai voir la suite et la fin demain..
Guy- Nombre de messages : 2022
Age : 92
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 19/06/2008
Je vais faire comme Christine
je vais venir voir la suite demain
merci Jipé
Amicalement
Guy
je vais venir voir la suite demain
merci Jipé
Amicalement
Guy
Jany- Nombre de messages : 1181
Age : 69
Localisation : Trois-Rivières (Québec)
Date d'inscription : 15/09/2008
Oufff quel aventure c bien certain que je vais me joindre à Christine et Guy pour la suite.
Bonne Nuit
Bonne Nuit
Guy- Nombre de messages : 2022
Age : 92
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 19/06/2008
Bonne nuit a tous dans 10 minutes dodo
Jany- Nombre de messages : 1181
Age : 69
Localisation : Trois-Rivières (Québec)
Date d'inscription : 15/09/2008
Bonne Nuit à Toi Cher Guy......moi je vais préparer un bon repas à mon Chéri pendant qu'il est entrain de passer le tracteur à gazon et oui c jolie un grand terrain mais de l'entretien.
Bisessssss
Bisessssss
Violette- Nombre de messages : 123
Age : 24
Localisation : Alsace
Date d'inscription : 01/09/2008
Bamba devait quand même être triste pour son cheval.
Il a l'air d'avoir une chouette famille!
A bientôt pour la suite.....
Il a l'air d'avoir une chouette famille!
A bientôt pour la suite.....
sabine66- Nombre de messages : 69
Age : 58
Localisation : Territoire de Belfort
Date d'inscription : 03/08/2008
Sympa ton sujet JP!
bigosinski- Nombre de messages : 133
Age : 81
Localisation : 79510 Coulon, France
Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°63
Bamba Diop : suite et fin
Bamba avait donc perdu son outil de travail, si l’on peut s’exprimer ainsi s’agissant d’un cheval. Plus de possibilité de gagner de l’argent afin de nourrir la tribu. La misère frappait à sa porte. Il avait bien essayé de demander de l’aide aux habitants de son village, des villages voisins et de ses relations : en vain. Personne ne voulait le secourir.
(N.B. Une tentative d’explication sera donnée dans un autre message, afin de ne pas rompre le rythme du récit).
En désespoir de cause, il vint me rendre visite. Il était manifestement désemparé ; son allure trahissait une grande fatigue physique et morale ; son regard était empreint d’une grande tristesse (comme sur la photo que vous avez pu voir ci-dessus)." J’ai honte de venir te voir, et de te demander de l’argent " dit-il " mais cela fait plusieurs jours que nous n’avons plus à manger et je suis désespéré. Je ne pourrai plus jamais racheter un cheval et je ne sais rien faire d’autre que le charretier ".
Il est vrai qu’un cheval coûtait 400.000 f CFA ; deux années de travail pour réunir cette somme, ce qui était devenu impossible pour lui. Je ne pouvais pas lui donner cet argent ; cependant, je lui promettais de lui chercher une solution. L’idée m’était venue de lancer une souscription sur internet auprès de mes amis et relations, ce qui fut aussitôt réalisé. En moins d’une semaine, les fonds nécessaires étaient réunis. J’avais même du inviter mes correspondants à ne plus envoyer d’argent, car le compte était bon.
J’invitais Bamba à revenir me voir à la maison. En présence du gardien Amadou, comme témoin, je lui expliquais que la solution était trouvée, ainsi que la façon dont j’avais procédé, sans être sûr qu’il comprenait le rôle joué par les techniques de communication sur internet. D’ailleurs, il affichait un visage autant perplexe qu’incrédule. Je lui suggérait également de préparer une lettre de remerciements que je ferais suivre aux donateurs. Lorsque je posais la liasse de billets de 10.000 f CFA sur la table, il fut stupéfait de constater que tout cela n’était pas un rêve, et il fondit en larmes. Une fois remis de ses émotions, il me prodigua moult remerciements et il me dit " Désormais tu es mon Papa ; je te serai éternellement reconnaissant ; jamais personne n’a fait une telle chose pour moi, et je n’aurai jamais cru que cela puisse arriver ".
En lui remettant le résultat de la collecte, je lui demandais de revenir me voir avec la facture et le cheval. Il partit pour Ndande, un gros village à environ 100km de Tassinère, car c’est là que se trouvait un élevage. Une semaine plus tard il était de retour : il avait fait le voyage à cheval. Il me remit la facture et m’invita à venir admirer sa nouvelle acquisition dont il semblait très fier. C’était, en effet, une belle bête, comme vous pouvez en juger vous-mêmes.
Quelques jours plus tard, il vint me remettre trois lettres de remerciements rédigées par l’un de ses fils, car il était analphabète. Je n’ai malheureusement plus ces documents, mais je peux vous dire qu’ils étaient en même temps très drôles par le style, et particulièrement émouvants de sincérité spontanée.
Jean Pierre Bigosinski Tassinère le 8 août 2004
Tassinère/Gandiol Village
B.P. 559 Saint-Louis Sénégal)
Objet : remerciements
Madame, Monsieur,
Grâce à vos dons, j’ai financé le nouveau cheval de monsieur Bamba DIOP. Vous trouverez en annexe 3 photos, une facture ainsi qu’une lettre de remerciements émanant d’un membre de la famille.
Je tiens à vous faire part de ma reconnaissance pour ce geste qui redonne à ce chef de famille sa dignité. L’argent collecté représente environ 2 années de travail dans ce secteur de brousse au Sénégal : privé de son cheval, jamais il n’aurait pu réunir une telle somme.
Bien cordialement.
Jean Pierre Bigosinski
Il m’invita aussi à une fête qu’il organisait chez lui, en présence des notables de son village : Mboumbaye. (vous avez vu les photos ci-dessus).
Je lui avais recommandé de ne dire à personne comment il avait eu l’argent, à cause des jalousies autour de nous. Mais, pressé de question, il avait du tout avouer. Peut-être était-ce, par ailleurs, une petite vengeance, vis à vis de tous ceux qui l’avaient laissé tomber ?
C’est ainsi que Bamba Diop pu reprendre sa vie normale, et transporter à nouveau ses passagers et ses marchandises, au bénéfice de la tribu dont il avait la charge.
Ils furent tous heureux, et ils firent encore beaucoup d’enfants !
(N.B. Une tentative d’explication sera donnée dans un autre message, afin de ne pas rompre le rythme du récit).
En désespoir de cause, il vint me rendre visite. Il était manifestement désemparé ; son allure trahissait une grande fatigue physique et morale ; son regard était empreint d’une grande tristesse (comme sur la photo que vous avez pu voir ci-dessus)." J’ai honte de venir te voir, et de te demander de l’argent " dit-il " mais cela fait plusieurs jours que nous n’avons plus à manger et je suis désespéré. Je ne pourrai plus jamais racheter un cheval et je ne sais rien faire d’autre que le charretier ".
Il est vrai qu’un cheval coûtait 400.000 f CFA ; deux années de travail pour réunir cette somme, ce qui était devenu impossible pour lui. Je ne pouvais pas lui donner cet argent ; cependant, je lui promettais de lui chercher une solution. L’idée m’était venue de lancer une souscription sur internet auprès de mes amis et relations, ce qui fut aussitôt réalisé. En moins d’une semaine, les fonds nécessaires étaient réunis. J’avais même du inviter mes correspondants à ne plus envoyer d’argent, car le compte était bon.
J’invitais Bamba à revenir me voir à la maison. En présence du gardien Amadou, comme témoin, je lui expliquais que la solution était trouvée, ainsi que la façon dont j’avais procédé, sans être sûr qu’il comprenait le rôle joué par les techniques de communication sur internet. D’ailleurs, il affichait un visage autant perplexe qu’incrédule. Je lui suggérait également de préparer une lettre de remerciements que je ferais suivre aux donateurs. Lorsque je posais la liasse de billets de 10.000 f CFA sur la table, il fut stupéfait de constater que tout cela n’était pas un rêve, et il fondit en larmes. Une fois remis de ses émotions, il me prodigua moult remerciements et il me dit " Désormais tu es mon Papa ; je te serai éternellement reconnaissant ; jamais personne n’a fait une telle chose pour moi, et je n’aurai jamais cru que cela puisse arriver ".
En lui remettant le résultat de la collecte, je lui demandais de revenir me voir avec la facture et le cheval. Il partit pour Ndande, un gros village à environ 100km de Tassinère, car c’est là que se trouvait un élevage. Une semaine plus tard il était de retour : il avait fait le voyage à cheval. Il me remit la facture et m’invita à venir admirer sa nouvelle acquisition dont il semblait très fier. C’était, en effet, une belle bête, comme vous pouvez en juger vous-mêmes.
Quelques jours plus tard, il vint me remettre trois lettres de remerciements rédigées par l’un de ses fils, car il était analphabète. Je n’ai malheureusement plus ces documents, mais je peux vous dire qu’ils étaient en même temps très drôles par le style, et particulièrement émouvants de sincérité spontanée.
Jean Pierre Bigosinski Tassinère le 8 août 2004
Tassinère/Gandiol Village
B.P. 559 Saint-Louis Sénégal)
Objet : remerciements
Madame, Monsieur,
Grâce à vos dons, j’ai financé le nouveau cheval de monsieur Bamba DIOP. Vous trouverez en annexe 3 photos, une facture ainsi qu’une lettre de remerciements émanant d’un membre de la famille.
Je tiens à vous faire part de ma reconnaissance pour ce geste qui redonne à ce chef de famille sa dignité. L’argent collecté représente environ 2 années de travail dans ce secteur de brousse au Sénégal : privé de son cheval, jamais il n’aurait pu réunir une telle somme.
Bien cordialement.
Jean Pierre Bigosinski
Il m’invita aussi à une fête qu’il organisait chez lui, en présence des notables de son village : Mboumbaye. (vous avez vu les photos ci-dessus).
Je lui avais recommandé de ne dire à personne comment il avait eu l’argent, à cause des jalousies autour de nous. Mais, pressé de question, il avait du tout avouer. Peut-être était-ce, par ailleurs, une petite vengeance, vis à vis de tous ceux qui l’avaient laissé tomber ?
C’est ainsi que Bamba Diop pu reprendre sa vie normale, et transporter à nouveau ses passagers et ses marchandises, au bénéfice de la tribu dont il avait la charge.
Ils furent tous heureux, et ils firent encore beaucoup d’enfants !
Guy- Nombre de messages : 2022
Age : 92
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 19/06/2008
Merci Jipé pour ce récit,cela fait plaisir de voir qu'il
y a encore dans le monde des gens de coeur
y a encore dans le monde des gens de coeur
Jany- Nombre de messages : 1181
Age : 69
Localisation : Trois-Rivières (Québec)
Date d'inscription : 15/09/2008
Je lis et j'en ai les larmes au yeux et la chair de poule et oui je suis une fille extrêment sensible. Cette histoire vient me chercher et aussi me rends heureuse de savoir qu'il y a des personnes tel que vous sur cette terre tellement individualiste. Je vous remerçie du fond du coeur pour ce témoignage.
Bonne Fin de Journée Jany
Bonne Fin de Journée Jany
bigosinski- Nombre de messages : 133
Age : 81
Localisation : 79510 Coulon, France
Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°66
La morale de l'histoire de Bamba
Voici quelques observations qui n'engagent que son auteur, et qui reposent sur ce que j'ai pu observer pendant mes années de séjour au Sénégal. je ne porte pas de jugement : à chacun d'apprecier.
Paradoxe sénégalais ?
Le partage est l'une des valeurs fondamentales des habitants de ce pays. Exemples :
- si vous vous trouvez dans une famille, et que vous offrez des friandises à la personne qui vous a invité, vous observerez sans doute qu'elle les distribue spontanément à tous ceux qui l'entourent.
- si vous arrivez dans une concession à l'heure du repas, après les salutations d'usage, vous serez automatiquement invité à partager le repas. "Viens manger" vous dira-t-on. "Kaye añ" ou "Kaye reer" selon qu'il s'agit du déjeuner ou du dîner.
Il ne faut pas confondre partage et solidarité. Ce dernier mot existe-t-il en wolof ?
La solidarité me semble ne pas appartenir à la culture de ce pays. Le cas de Bamba en apporte une démonstration. Cependant, on peut comprendre quand on sait qu'il n'y a pas suffisament pour tout le monde. Si le gâteau n'est pas assez gros, chacun tente de se débrouiller pour en avoir sa part. C'est le "chacun pour soi".
Exemple :
- Vous avez acheté un ballon pour un groupe d'enfants qui le demandait. Vous avez de bonnes chances d'être vite entouré et interpellé par chaque gosse "donne le à MOI !" Difficle ou impossible de leur expliquer que le ballon est destiné à la collectivité.
Egalement, lorsque quelqu'un à des problèmes avec encore la tête hors de l'eau, il est fréquent de voir d'autres personnes exploiter la situation, ce qui a pour effet d'enfoncer ladite tête sous l'eau.
Exemple :
- Un villageois avait sa femme très malade : elle devait être hospitalisée, mais il n'avait pas d'argent pour payer. Il décida donc de vendre l'un de ses cases d'occasion. Il en voulait 100.000 f CFA, ce qui paraissait correct, car une case neuve coûte environ 200.000 f CFA. Un autre villageois, ayant eu vent de la situation, se présenta chez lui comme acheteur potentiel. Il engagea le marchandage habituel, pour finalement proposer au vendeur la somme dont il avait besoin pour soigner son épouse. Il acheta la case pour 30.000 f CF
Une autre remarque :
Quand un toubab aide une personne dans le besoin, l'intéressé considère que c'est normal, car nous avons ce qu'eux n'ont pas (le partage). Cependant, il y a de fortes chances que l'on vienne à nouveau vous solliciter. Si vous donnez le petit doigt à un sénégalais, attendez-vous à ce qu'il tente d'obtenir toute la main, voire le bras !
Exemple :
Quelques semaine après son aventure, Bamba est revenu me voir et il m'a dit "Tu es et tu seras toujours mon Papa. Alors, je veux que tu me construise une salle de bain".
Enfin, j'ai évoqué la jalousie dans l'histoire de Bamba. Cela mérite aussi une explication : ce défaut est très répandu. Il gâte la vie au quotidien et provoque bien des histoires et des disputes. Quand l'un reçoit quelque chose, il y en a 10 qui sont jaloux de ne pas avoir été eux-mêmes bénéficiaires. Et le donateur s'est fait des ennemis au passage.
Exemple :
Les amis sénégalais qui ont participé à la création de l'association " Amitié Solidarité Gandiol" ont eu les pires ennuis. Ils étaient entre autres choses accusés de prendre de l'argent dans la caisse : pure calomnie. L'un d'eux a préférer démissionner afin de faire cesser les problèmes. Un autre a vu un panneau qu'il avait posé à l'entrée du village détruit pendant la nuit.
Morale : quand on creuse un trou dans l'intérêt des uns, une partie des autres vient le boucher la nuit !
Paradoxe sénégalais ?
Le partage est l'une des valeurs fondamentales des habitants de ce pays. Exemples :
- si vous vous trouvez dans une famille, et que vous offrez des friandises à la personne qui vous a invité, vous observerez sans doute qu'elle les distribue spontanément à tous ceux qui l'entourent.
- si vous arrivez dans une concession à l'heure du repas, après les salutations d'usage, vous serez automatiquement invité à partager le repas. "Viens manger" vous dira-t-on. "Kaye añ" ou "Kaye reer" selon qu'il s'agit du déjeuner ou du dîner.
Il ne faut pas confondre partage et solidarité. Ce dernier mot existe-t-il en wolof ?
La solidarité me semble ne pas appartenir à la culture de ce pays. Le cas de Bamba en apporte une démonstration. Cependant, on peut comprendre quand on sait qu'il n'y a pas suffisament pour tout le monde. Si le gâteau n'est pas assez gros, chacun tente de se débrouiller pour en avoir sa part. C'est le "chacun pour soi".
Exemple :
- Vous avez acheté un ballon pour un groupe d'enfants qui le demandait. Vous avez de bonnes chances d'être vite entouré et interpellé par chaque gosse "donne le à MOI !" Difficle ou impossible de leur expliquer que le ballon est destiné à la collectivité.
Egalement, lorsque quelqu'un à des problèmes avec encore la tête hors de l'eau, il est fréquent de voir d'autres personnes exploiter la situation, ce qui a pour effet d'enfoncer ladite tête sous l'eau.
Exemple :
- Un villageois avait sa femme très malade : elle devait être hospitalisée, mais il n'avait pas d'argent pour payer. Il décida donc de vendre l'un de ses cases d'occasion. Il en voulait 100.000 f CFA, ce qui paraissait correct, car une case neuve coûte environ 200.000 f CFA. Un autre villageois, ayant eu vent de la situation, se présenta chez lui comme acheteur potentiel. Il engagea le marchandage habituel, pour finalement proposer au vendeur la somme dont il avait besoin pour soigner son épouse. Il acheta la case pour 30.000 f CF
Une autre remarque :
Quand un toubab aide une personne dans le besoin, l'intéressé considère que c'est normal, car nous avons ce qu'eux n'ont pas (le partage). Cependant, il y a de fortes chances que l'on vienne à nouveau vous solliciter. Si vous donnez le petit doigt à un sénégalais, attendez-vous à ce qu'il tente d'obtenir toute la main, voire le bras !
Exemple :
Quelques semaine après son aventure, Bamba est revenu me voir et il m'a dit "Tu es et tu seras toujours mon Papa. Alors, je veux que tu me construise une salle de bain".
Enfin, j'ai évoqué la jalousie dans l'histoire de Bamba. Cela mérite aussi une explication : ce défaut est très répandu. Il gâte la vie au quotidien et provoque bien des histoires et des disputes. Quand l'un reçoit quelque chose, il y en a 10 qui sont jaloux de ne pas avoir été eux-mêmes bénéficiaires. Et le donateur s'est fait des ennemis au passage.
Exemple :
Les amis sénégalais qui ont participé à la création de l'association " Amitié Solidarité Gandiol" ont eu les pires ennuis. Ils étaient entre autres choses accusés de prendre de l'argent dans la caisse : pure calomnie. L'un d'eux a préférer démissionner afin de faire cesser les problèmes. Un autre a vu un panneau qu'il avait posé à l'entrée du village détruit pendant la nuit.
Morale : quand on creuse un trou dans l'intérêt des uns, une partie des autres vient le boucher la nuit !
bigosinski- Nombre de messages : 133
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Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°67
A Jany et Guy
Ma modestie naturelle en prends un coup ! Le but n'était pas du tout de me mettre en valeur, mais d'apporter un témoignage. D'ailleurs, je n'ai pas fait grand chose : j'ai seulement été l'intermédiaire entre une victime du sort et ceux qui avaient les moyens de l'aider.
bigosinski- Nombre de messages : 133
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Date d'inscription : 27/09/2008
Devinette africaine :
Quels sont les mots que l'on entend le plus dans les conversations au Sénégal ?
Si vous ne connaissez pas assez le pays, ne vous creusez pas les méninges.
réponse :
- Xalis (argent)
L'argent (qui manque souvent) est la principale cause de dispute entre les individus.
- Xaral ! (attends !)
Ce pays est excellent pour y apprendre la patience. On y passe pas mal de son temps à attendre. Un exemple parmi des centaines : j'avais pris rendez-vous avec le président de la communauté rurale pour le lendemain à 9h . Il est arrivé tranquillement à 12h15. Et j'ai eu de la chance qu'il vienne !
Bonne soirée et à demain.
Quels sont les mots que l'on entend le plus dans les conversations au Sénégal ?
Si vous ne connaissez pas assez le pays, ne vous creusez pas les méninges.
réponse :
- Xalis (argent)
L'argent (qui manque souvent) est la principale cause de dispute entre les individus.
- Xaral ! (attends !)
Ce pays est excellent pour y apprendre la patience. On y passe pas mal de son temps à attendre. Un exemple parmi des centaines : j'avais pris rendez-vous avec le président de la communauté rurale pour le lendemain à 9h . Il est arrivé tranquillement à 12h15. Et j'ai eu de la chance qu'il vienne !
Bonne soirée et à demain.
Jany- Nombre de messages : 1181
Age : 69
Localisation : Trois-Rivières (Québec)
Date d'inscription : 15/09/2008
Vous ne devriez pas car cela n'enlève rien à votre modestie à mes yeux. À vous lire nous savons très bien que cela n'était pas le but de vous venter croyez-moi....... Et Merçi pour ces explicationsbigosinski a écrit:Ma modestie naturelle en prends un coup ! .
Jany
Roger- Nombre de messages : 7048
Age : 71
Localisation : Strasbourg
Date d'inscription : 10/04/2008
J'ai mis du temps à tout lire mais c'est aussi à cause de ma page qu'il me faut déplacer d'un coté et de l'autre.
La page d'administrateur est trop grande.
C'est une belle histoire que celle de Bamba.
C'est bien que tu ais pu l'aider à retrouver sa dignité. Ta générosité t'honore, Jean Pierre.
Au Sénégal on est souvent sollicité pour des aides; Parfois comme celle que tu as connu et parfois pour moins. Sont lot quotidien t'amène parfois à faire des choix et dire non est gênant.
Malheureusement on ne peut pas aider tout le monde.
Ce que je sais pour le vivre continuellement au Sénégal, c'est que les Sénégalais se sont habitués à Yaya notre gardien depuis plus de 20 ans. Ils le connaissent bien et c'est aujourd'hui un notable dans son quartier. Les gens savent ce que papi a fait, a toujours fait et fait encore pour les gens du pays. Alors ils viennent voir Yaya dans sa maison et discutent avec lui. Ils lui parlent de leurs problèmes en espérant que Yaya leur dise de venir en parler à papi. Yaya sait plein de choses sur notre vie et sur l'éventuelle réussite d'une demande auprès de mon père. il sait s'il faut ou s'il ne faut pas demander à papi. Quand Yaya s'engage auprès de ses concitoyens, il sait que papi ne dira pas non.
Je dis papi mais ça pourrait être moi ou Anne marie ou l'une de mes sœurs. Il sait exactement comment faire pour aboutir. parfois en allant directement en parler à papi, parfois en approchant le problème avec jacqueline ( ma sœur sénégalaise ) . De là, jacqueline sait s'il faut m'en parler à moi ou à Anne marie ou mon père.
Il m'est arrivé assez souvent d'entendre jacqueline me dire qu'elle avait pris 10 000 frs dans mon portefeuille pour les donner ( sans plus de précision ) . Je ne posais pas de question. Jacqueline sait que j'ai toujours assez d'argent liquide sur moi quand je vais au Sénégal et elle sait que je ne lui demanderai aucune explication. C'est elle la pièce maitresse de la famille et à plus forte raison au Sénégal où tout le village le sait. Pas la peine de venir me demander quelque chose à moi, je ne dis jamais oui. J’en parle à jacqueline au cours du repas. ils savent que la voie royale c'est Yaya ou et jacqueline. S'ils se hasardent à voir papi en direct, papi en parlera de toute façon à jacqueline et Yaya pour savoir de quoi il en retourne et si la demande est fondée. Au final ce sont jacqueline et Yaya qui décideront de la suite à donner et du montant à consentir.
Je ne comprends pas bien ce phénomène de jalousie dont tu as parlé ; Ou plutôt si, je le comprends car il me reviens l’histoire triste d’un père ( religieux français ) à Mbodienne au sud de Mbour.
La page d'administrateur est trop grande.
C'est une belle histoire que celle de Bamba.
C'est bien que tu ais pu l'aider à retrouver sa dignité. Ta générosité t'honore, Jean Pierre.
Au Sénégal on est souvent sollicité pour des aides; Parfois comme celle que tu as connu et parfois pour moins. Sont lot quotidien t'amène parfois à faire des choix et dire non est gênant.
Malheureusement on ne peut pas aider tout le monde.
Ce que je sais pour le vivre continuellement au Sénégal, c'est que les Sénégalais se sont habitués à Yaya notre gardien depuis plus de 20 ans. Ils le connaissent bien et c'est aujourd'hui un notable dans son quartier. Les gens savent ce que papi a fait, a toujours fait et fait encore pour les gens du pays. Alors ils viennent voir Yaya dans sa maison et discutent avec lui. Ils lui parlent de leurs problèmes en espérant que Yaya leur dise de venir en parler à papi. Yaya sait plein de choses sur notre vie et sur l'éventuelle réussite d'une demande auprès de mon père. il sait s'il faut ou s'il ne faut pas demander à papi. Quand Yaya s'engage auprès de ses concitoyens, il sait que papi ne dira pas non.
Je dis papi mais ça pourrait être moi ou Anne marie ou l'une de mes sœurs. Il sait exactement comment faire pour aboutir. parfois en allant directement en parler à papi, parfois en approchant le problème avec jacqueline ( ma sœur sénégalaise ) . De là, jacqueline sait s'il faut m'en parler à moi ou à Anne marie ou mon père.
Il m'est arrivé assez souvent d'entendre jacqueline me dire qu'elle avait pris 10 000 frs dans mon portefeuille pour les donner ( sans plus de précision ) . Je ne posais pas de question. Jacqueline sait que j'ai toujours assez d'argent liquide sur moi quand je vais au Sénégal et elle sait que je ne lui demanderai aucune explication. C'est elle la pièce maitresse de la famille et à plus forte raison au Sénégal où tout le village le sait. Pas la peine de venir me demander quelque chose à moi, je ne dis jamais oui. J’en parle à jacqueline au cours du repas. ils savent que la voie royale c'est Yaya ou et jacqueline. S'ils se hasardent à voir papi en direct, papi en parlera de toute façon à jacqueline et Yaya pour savoir de quoi il en retourne et si la demande est fondée. Au final ce sont jacqueline et Yaya qui décideront de la suite à donner et du montant à consentir.
Je ne comprends pas bien ce phénomène de jalousie dont tu as parlé ; Ou plutôt si, je le comprends car il me reviens l’histoire triste d’un père ( religieux français ) à Mbodienne au sud de Mbour.
Dernière édition par Roger le Jeu 9 Oct - 23:17, édité 1 fois
Roger- Nombre de messages : 7048
Age : 71
Localisation : Strasbourg
Date d'inscription : 10/04/2008
Ce père avait construit l'église du village et avec les sœurs ( en nombre ) avait bâti une économie locale ( élevage de poulets, fruits, légumes, artisanat et j'en passe.
Les gens de Joal, village avant Fadiouth savaient cela et un jour une étincelle a fait exploser tout cela; Les hommes de Joal sont venu et ont cassé toutes les infrastructures du village; La jalousie.
Mbodienne est un village catholique et joal à majorité musulmane;
Suite à cela, et alors que les gens de joal venaient se faire soigner chez les sœurs de Mbodienne, eh bien le père a décidé de quitter le pays et de rentrer en France. Il a été tellement dégouté qu'il n'a pas supporté. Toute une vie à bâtir et en une nuit, tout était tombé comme un château de cartes.
J'ai connu les périodes d'après car j'allais chez les sœurs pour leur réparer la télé ou des tas de petites choses que le père ne faisait plus puisqu'il était parti.
C'est vrai, la jalousie...
Les gens de Joal, village avant Fadiouth savaient cela et un jour une étincelle a fait exploser tout cela; Les hommes de Joal sont venu et ont cassé toutes les infrastructures du village; La jalousie.
Mbodienne est un village catholique et joal à majorité musulmane;
Suite à cela, et alors que les gens de joal venaient se faire soigner chez les sœurs de Mbodienne, eh bien le père a décidé de quitter le pays et de rentrer en France. Il a été tellement dégouté qu'il n'a pas supporté. Toute une vie à bâtir et en une nuit, tout était tombé comme un château de cartes.
J'ai connu les périodes d'après car j'allais chez les sœurs pour leur réparer la télé ou des tas de petites choses que le père ne faisait plus puisqu'il était parti.
C'est vrai, la jalousie...
Christine- Nombre de messages : 1879
Age : 63
Localisation : Petit village d'Alsace,France
Date d'inscription : 05/06/2008
Jipé pour cette suite heureuse et touchante...ici et bien sûr là-bas...!
Bamba a vraiment eu "encore" beaucoup d'enfants??
Bamba a vraiment eu "encore" beaucoup d'enfants??
bigosinski- Nombre de messages : 133
Age : 81
Localisation : 79510 Coulon, France
Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°73
A Christine
Je ne connais pas la réponse à ta question : on peut dire "probablement", car on fait beaucoup d'enfants dans ce pays, comme en Afrique en général. Avec une première femme, puis quand on en a les moyens, une deuxième, une troisième, voire une quatrième.
La dernière phrase de l'histoire de Bamba était un clin d'oeil, car c'est ainsi que se terminent les contes. Cette conclusion venait en écho à l'introduction qui évoquait les contes pour enfants.
La dernière phrase de l'histoire de Bamba était un clin d'oeil, car c'est ainsi que se terminent les contes. Cette conclusion venait en écho à l'introduction qui évoquait les contes pour enfants.
bigosinski- Nombre de messages : 133
Age : 81
Localisation : 79510 Coulon, France
Date d'inscription : 27/09/2008
- Message n°74
Les demandes d'aide
Tu as raison, Roger : plus on aide et plus on est sollicité. C'est logique, car si le tam-tam n'est plus d'actualité, les nouvelles se propagent très vite, y compris en brousse.
Il faut donc apprendre à dire "non", ce qui n'est pas facile quand on a naturellement bon coeur.
Il faut donc apprendre à dire "non", ce qui n'est pas facile quand on a naturellement bon coeur.
Christine- Nombre de messages : 1879
Age : 63
Localisation : Petit village d'Alsace,France
Date d'inscription : 05/06/2008
Ma question était aussi un clin d'oeil ,Jipé!