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    Sénégal, Us et coutumes du pays.

    Roger
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    Sénégal, Us et coutumes du pays. Empty Sénégal, Us et coutumes du pays.

    Message par Roger Jeu 1 Mai - 0:42

    Us et coutumes au Sénégal


    Cette rubrique à pour but de faciliter l’intégration des voyageurs pour leur permettre de mieux apprécier leur séjour.

    Bien que la plupart des sénégalais parlent le français, leur culture demeure très éloignée de la culture européenne.
    Afin de rendre votre voyage plus attrayant, et de vous donner accès à des moments intenses en échanges, il est bon de saisir certaines subtilités de la vie des habitants du pays qui constituent les fondamentaux de l’Afrique traditionnelle de l’Ouest.

    Les salutations entre gens du pays.

    La prise de contact entre deux sénégalais est, de prime abord, fort longue et pleine de lourdeur protocolaire.

    Mais il ne faut surtout pas se méprendre, la salutation africaine est tout un art, où chacun va d'abord respecter l'individu qu'il rencontre, puis prendre de précieux renseignements.

    Ces salutations respectent un rituel très précis :

    On prend d'abord le temps de s'enquérir de l'état de toute la famille, en passant en revue, la femme, les enfants, les générations supérieurs.
    On s'inquiétera même de savoir si il y a eu assez de pluie dans le village d'où la personne vient (surtout à la campagne, c'est peu vrai en ville).

    Lors d'une rencontre, l'usage est de demander le nom de famille.
    Au Sénégal, le nom permet de situer la région, ou encore l'ethnie, et souvent la caste de l'interlocuteur.

    En saluant, le Sénégalais répètera souvent deux fois le nom de la famille de l'interlocuteur (Fall…Fall / Diop….Diop). En procédant ainsi, il évoque le nom des ancêtres de l'interlocuteur. C'est un signe de grand respect.

    C'est la raison pour laquelle les Sénégalais se donnent tous des surnoms. Si d'aventure on arrivait à faire de mauvaises plaisanteries, on ne se permettra surtout jamais d'insulter le nom de la lignée.

    Les conseils qui s'appliquent au voyageur européen

    Il existe des termes utilisés pour les salutations ou rencontres qu'il est utile de connaître :

    Le wolof est principalement parlé en Gambie et au Sénégal où il fait partie des six langues nationales. Le wolof a également le statut de langue nationale en Mauritanie.
    Utilisé comme langue véhiculaire notamment par les commerçants, c'est un peu l'anglais de l'Afrique de l'Ouest.
    Si 40% des sénégalais appartiennent à l'ethnie wolof, en revanche 80% des sénégalais sont wolophones.
    Le wolof s'est enrichi des apports des autres langues nationales du Sénégal, de l'arabe et du français.


    LES SALUTATIONS

    Il est d'usage, au Sénégal, de saluer toute personne à laquelle on s'adresse.

    Tout d'abord en arabe:
    Salam aleykoum
    réponse : Maleykoum salam

    Puis en wolof:
    Na nga def? Comment vas-tu?
    réponse : Maa ngi fi. Je suis ici (ça va bien).
    ou bien
    Naka ngeen def? (pluriel) Comment allez-vous?
    réponse : Niun ngi fi. Nous allons bien (le u se prononce ou).

    La famille compte beaucoup pour les africains. Vous devez donc vous informer de la bonne santé de chacun:

    Naka sa wa kër ? Comment va la maison (la famille)? (le ë se prononce eu)
    réponse : Niun nga fa. Elle est là-bas (elle va bien).

    Ana sa djabar? Comment va ton épouse?
    réponse : Mu nga fa. Elle est là-bas (elle va bien).

    Ana sa djekër? Comment va ton époux?
    réponse : Mu nga fa. Il est là-bas (il va bien).

    Ana sa dom? Comment va ton fils?
    réponse : Dafa febar. Il est malade./ Mu nga fa. Il est là-bas (il va bien)



    LA TENUE

    L'apparence vestimentaire et la parure sont primordiales au Sénégal. Rester élégant pour les Sénégalais est une marque de respect ; cela pourrait paraître contradictoire pour les voyageurs mais une tenue négligée peut choquer.

    Sénégal, Us et coutumes du pays. Colore10

    Chez les femmes, la discrétion dans la tenue vestimentaire est requise (milieu musulman oblige). Les tenues trop courtes ou trop voyantes ne sont pas conseillées.

    Le vendredi, jour de la prière, la plupart des Sénégalais portent leur tenue traditionnelle.

    Votre tenue devra toujours être respectueuse. Ne vous baladez jamais en maillot de bain en ville, sans tee shirt ou à moitié nus ( es ) .
    Je le dis mais de toute façon quelqu'un se chargerait de vous en faire la remarque immédiatement et assez sèchement. Tee shirt et short ou pantalon et pas moins que cela ou en jupe et ou robe mais avec un haut. Si vous ne portez pas de soutien gorge, faites en sorte que cela ne se voit pas.

    Sénégal, Us et coutumes du pays. Dansep10

    LES REPAS

    Lorsque vous êtes conviés dans une famille Sénégalaise en tant que "Gan" (visiteur ou étranger), c'est généralement autour d'un plat commun que vous mangerez et de façon très conviviale. Le repas se prend la plupart du temps par terre, sur une natte.
    Le repas est forcement communautaire en Afrique, et autour du bol de nombreuses règles existent.

    Sénégal, Us et coutumes du pays. Cuisin10


    Si vous arrivez à l'heure du repas dans une famille, on vous invitera forcement à manger. En effet, c'est un devoir que d'inviter la personne de passage qui vous trouve en train de manger. Même dans la rue, les gens qui mangent sur le trottoir ne manqueront pas de vous inviter.

    Traditionnellement, on mange avec la main en Afrique. Cependant, on vous proposera toujours une cuillère par respect pour votre culture.

    Ne soyez pas choqués de vous faire décortiquer votre morceau de poisson ou de viande par la maîtresse de maison, c'est le rituel.

    Ne surtout pas mettre la main gauche dans le plat (surtout si vous mangez à la main) pendant le repas.


    LE MARCHANDAGE
    Au Sénégal, très peu de choses peuvent être achetées sans marchander. Plus qu'une question de prix, le marchandage est un échange, un art parfois.

    Il est de rigueur de laisser votre interlocuteur proposer une première base de prix que vous pourrez négocier par la suite.Ne vous privez pas, vous devez négocier, c'est une tradition et courant dans ce pays.

    Prenez le temps de discuter et ne brûlez pas les étapes : la longueur de la discussion reflète l'estime que vous pouvez porter à votre interlocuteur. Ainsi, vous pourrez parvenir à ce que vous désiriez.
    Ne soyez pas surpris de vous entendre demander des nouvelles de la famille ou du travail au beau milieu d'une proposition de prix.



    L’islam et les prières :
    Comprendre et respecter le Sénégal c'est aussi vivre au rythme de ses croyances…
    La plupart des habitants font cinq prières par jour requisent par l’Islam et ce quel que soit l'endroit où ils se trouvent.
    Le vendredi est considéré comme le jour saint et par conséquent, toute l'activité de la ville ou même des campagnes s'arrête pour laisser la place à la prière à partir de 14h.
    Ne vous étonnez pas de voir des boutiquiers quitter leur poste ou encore des chauffeurs de taxi s'arrêter pour faire leurs ablutions en pleine rue.
    Il vous arrivera parfois même de croiser devant la mosquée déjà bien encombrée ou encore dans les rues, des pèlerins avec leurs nattes sous le bras.



    La mendicité et l’aumône :

    Lien utile et à lire
    https://planetevoyages.forumactif.com/ile-de-la-reunion-rwanda-sao-tome-et-principe-senegal-f84/senegal-la-mendicite-les-talibes-les-baye-fall-t21.htm


    Sénégal, Us et coutumes du pays. Talibe11


    Ne vous étonnez pas de croiser un grand nombre de mendiants dans les rues de Dakar ou même ailleurs.
    Il faut savoir que la plupart des handicapés de ce pays vivent d’aumône ou de charité.

    De plus, le phénomène des petits « talibés » vient augmenter le nombre déjà important de mendiants.
    Qui sont-ils ?
    Il faut savoir que le Sénégal est un pays musulman dont la population, très croyante, se plie également aux exigences de marabouts (chef religieux). Les talibés sont des élèves de l’école coranique, envoyés par leur famille en ville auprès de ces marabouts, pour parfaire leur éducation religieuse.
    En contre partie de cet apprentissage, il leur est demandé de mendier une partie de la journée et de remettre une partie de leur recette.
    Il est dans les habitudes des locaux de donner une pièce ou deux.

    Mais il est une attitude encore plus louable que toute autre, appliquée par les gens du peuple que vous pourrez sans doute emprunter : donner de la nourriture ou des biens de première nécessité comme du sucre, des bougies, du riz.
    L’important est de donner quelque chose de blanc symbole de la pureté dans leur croyance et religion.



    Récapitulons


    Ce qu'il faut faire :

    Saluer, avant toute chose (les Sénégalais sont très attachés à cet usage).
    Saluer les personnes âgées avec respect.
    Demander des nouvelles de la famille.
    Raccompagner les visiteurs en faisant quelques pas avec eux.
    Toujours faire ce que l'on promet (pour l'étranger qui prend des photos et qui ne les envoie jamais…).





    Ce qu'il faut éviter de faire :

    Marcher sur une natte avec ses chaussures.
    Enjamber quelqu'un d'allongé.
    Manger avec la main gauche.


    Dernière édition par Roger le Jeu 1 Mai - 1:11, édité 1 fois
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    Sénégal, Us et coutumes du pays. Empty Re: Sénégal, Us et coutumes du pays.

    Message par Roger Jeu 1 Mai - 0:45

    La noix de kola


    Lien utile pour connaître précisément ce fruit ( amer )
    http://www.phyto-boutique.com/article_info.php?articles_id=8

    Sénégal, Us et coutumes du pays. Cola-r10

    Personne ne peut dire avec exactitude à quand remonte l’apparition de la kola dans nos contrées. Il paraît qu’un porteur l’aurait amenée en transitant par le Mali, il y a des siècles.

    De toutes les façons, elle est là, dans nos mœurs comme dans nos croyances. Produit sournois, qui cache beaucoup de mystères, la kola est aux Sénégalais ce que le whisky est aux occidentaux qui le trinquent entre amis. Et c’est un réel plaisir que s’offrent les Sénégalais en se la partageant.




    Quand les Sénégalais se partagent la noix
    La kola et les Sénégalais, c’est comme les Européens et le café. La kola est profondément entrée dans les habitudes des Sénégalais. Comme ce que le café représente dans les pays européens, sinon plus. Tout est prétexte pour se partager une noix de kola. Elle est utilisée par toutes les ethnies du pays et, dans les mariages comme dans toutes les cérémonies familiales, la noix de kola est le trait d’union des populations.

    Quand un homme veut demander la main d’une jeune fille, la première chose à faire, c’est d’envoyer de la kola à la famille de la jeune fille et cela constitue le premier acte de l’union. La quantité de kolas envoyée à la future mariée est très déterminante et peut renfermer beaucoup de significations. Ainsi, les riches prétendants y trouvent la possibilité de démontrer leur puissance en envoyant une importante quantité.

    Egalement dans les baptêmes, elle est distribuée aux invités au moment où on prononce le nom de l’enfant, ainsi le premier contact du nouveau-né avec son milieu est établi par le biais de la kola. Il en est de même lors d’une réconciliation ou d’une retrouvaille entre les membres d’une même famille.Sa consommation ne se limite pas seulement aux grandes occasions. Elle est omniprésente dans la vie de tous les jours. Cela serait, en fait, un héritage de la période préislamique, car tous les autres excitants, comme le tabac et l’alcool, qui étaient consommés dans nos sociétés animistes sont interdits par les préceptes musulmans.

    Seule la kola, aux vertus tonifiantes avérées, y avait échappé. Le Sénégalais trouve toujours un réel plaisir en toutes circonstances à sortir une noix qu’il divise en plusieurs parties et qu’il croque gaiement tout en discutant à l’image des occidentaux qui trinquent leurs verres de whisky. C’est ainsi qu’après un copieux repas, «elle aide à la digestion tout en donnant une bonne haleine », confie Assane Ngom, commerçant au marché Sandaga, tout en exhibant des dents de couleur marron qui témoignent de son penchant pour la noix.

    Cette couleur qui est un des aléas de sa consommation est causée par les tanins contenus dedans. Dans la même mouvance, elle peut aussi servir de coupe-faim. «C’est ce qui explique le manque d’appétit des grands consommateurs de kolas, ils mangent très peu», ajoute notre interlocuteur. Mais également, elle a toujours été utilisée en médecine traditionnelle, rappelle Paul Thiakane, un homme à la soixantaine bien sonnée. Il explique : «La kola mâchée servait comme produit antiseptique et comme cicatrisant. Quand j’étais enfant, on nous l’appliquait sur les plaies tenaces, et elles guérissaient rapidement. C’est une noix bénie.»

    Par ailleurs, d’aucuns lui confèrent des propriétés néfastes si elle est consommée d’une certaine manière. En témoigne cet homme qui dit tenir l’information d’un érudit : «Manger de la kola à l’heure ou le soleil est au zénith est interdit, car c’est comme si c’est de la drogue que l’on consommait. Il arrive même qu’elle provoque des vertiges dans ces conditions.»

    Egalement consommée la nuit, elle peut provoquer l’insomnie. Raison pour laquelle certains chauffeurs qui font un long voyage la nuit, emportent avec eux beaucoup de kolas qu’ils utilisent pour se tenir éveillés et vigilants. D’aucuns attribuent à la kola des vertus aphrodisiaques quand elle est mélangée à d’autres substances.





    La kola, une drogue douce

    De l’avis des docteurs Sara Ngom et Modou Lô, tous deux officiant à la faculté de Pharmacie (à la section botanique) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, «la kola est à classer dans la famille des drogues douces, c’est un excitant neuromusculaire. Elle agit sur le cœur, en augmentant le tonus cardiaque, et stimule le cerveau». Ce qui veut dire que les personnes souffrant de troubles cardiaques devraient, par mesure de prudence, s’abstenir d’en consommer.

    La kola a pour composantes : la caféine, la théophylline, la théobromine, et des tanins et qu’une noix fraîche de kola peut contenir jusqu’à 2,5% de caféine. Suffisant d’après les botanistes susnommés «pour qu’une dépendance physique et psychique s’installe, si la kola est consommée de manière régulière. Cela explique que des personnes ressentent le besoin d’en prendre ou deviennent nerveuses quand elles sont en manque». Les tanins peuvent être source de constipation pour les personnes qui éliminent difficilement par les urines. Au-delà de l’addiction des consommateurs habituels, se pose le problème des femmes en état de grossesse et consommatrices de cola.

    Un article du Pr Francine de Montigny, directrice du département des sciences infirmières de l’Université du Québec en Outaouais, paru sur Internet renseigne : «La caféine en plus d’être un excitant pour la mère et le bébé, peut nuire au développement du bébé. De plus, elle diminue l’absorption de fer et de Vitamine C, lorsqu’elle est prise avec le repas.» Ce qui donne sujet à réfléchir quand on sait que beaucoup de produits consommés de nos jours, ici au Sénégal, contiennent un peu de caféine. C’est le cas de certaines boissons gazeuses, réputées efficaces contre les nausées. Donc lorsqu’une femme enceinte, en plus de ces produits, mange de la kola, on peut avoir des craintes quant à la santé de son enfant.


    Dernière édition par Roger le Jeu 1 Mai - 0:57, édité 3 fois
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    Sénégal, Us et coutumes du pays. Empty Re: Sénégal, Us et coutumes du pays.

    Message par Roger Jeu 1 Mai - 0:46

    Lutte à Pikine :
    La nouvelle religion du dimanche






    On est à l’aube des années 90. Les mutations bouleversent le monde. Berlin marche sur son mur. La guerre du Golfe éclate. Le coca-cola prend définitivement le dessus sur la Vodka. A la génération Marley succède celle de Michael Jackson. Pikine, la tumultueuse, vit aussi à l’heure de ses mutations. La grande banlieue, comme à ses habitudes, n’a cure du sens de l’histoire. Alors que les mutations à l’échelle planétaire s’inscrivent résolument dans le long fleuve de l’avenir, Pikine retourne à la source du passé en réveillant un vieux sport traditionnel : la lutte. Le culte du physique était déjà une mode bien établie dans la banlieue. Mais elle servait ailleurs. C’était d’abord un moyen de se faire respecter et de se faire des sous occasionnellement avec des «petits» métiers de videurs ou de veilleurs la nuit. Mais bien souvent, ce culte du physique s’exer-çait aussi sur les terrains mortels de la délinquance. Trop souvent même. Au point que l’imagerie populaire veuille qu’à Pikine, on naît «agresseur». Qui n’a pas entendu la phrase : «Pikine agresseur késsé !».

    Mais en ce début de décennie, les jeunes de Pikine découvrent que la témérité et la force peuvent aussi s’exprimer dans l’arène. Les écuries font florès : «Mbolo», Pikine, Pikine Nord, ou encore Thiaroye. «Ils ont compris qu’au lieu de frapper pour prendre le bien de quelqu’un, ils peuvent frapper pour avoir des millions», analyse le promoteur de lutte, Serigne Modou Niang, un Pikinois pur-souche.

    Mais le sociologue du sport, Wahib Kane, ne perçoit pas le phénomène comme un exutoire de la violence banlieusarde : «Ce n’est pas l’aspect de la violence qui constitue un attrait pour la banlieue. Il est vrai cependant qu’il existe des cas isolés d’éléments appartenant à telle ou telle écurie et qui se retrouvent impliqués dans des rixes ou autres manifestations de la violence. Cependant, il ne saurait s’agir d’une règle générale.»

    En tout cas, Pikine, qui n’avait plus connu de grands lutteurs depuis Pape Diop et Falaye Baldé, se trouve alors une nouvelle idole : Balla Béye I. Un lutteur à la témérité légendaire, au courage quasi-mythique. Ses faits d’armes comme sa victoire sur le «Tigre de Fass» Moustapha Guèye finissent d’en faire un modèle à Pikine. Mais l’image du modèle se fissure, se craquèle au fil des frasques du Pikinois. Ses extravagances et dérives finissent d’asseoir le cliché tenace : lutteur de Pikine = bandit. Dans les rues de la tumultueuse banlieue, on s’arrache une dent pour ressembler à la sulfureuse idole édentée. Ses faits de gloire se multiplient.

    Malheureusement pas dans l’arène. Mais sur le terrain des affaires louches liées au grand banditisme. Seule sa pléiade de lieutenants sauve la face en imposant la loi pikinoise dans l’arène. Mansour Diop, Pape Cissé et surtout Balla Bèye II font souvent parler la poudre. Derrière l’étendard de l’écurie dirigée par le vieux Pape Diop, ils tiennent tête à Fass, la grande école.

    Tout une jeunesse s’enthousiasme et prend le chemin des «Mbappattes». Ces séances de lutte organisées, souvent durant les grandes vacances, dans les quartiers avec des sacs de riz, des béliers, des bœufs comme trophée. C’est l’une des clés de la réussite pikinoise dans l’arène selon Abdoul Aziz Mbaye : «C’est là où les jeunes font leur véritable apprentissage. Avec le chômage et le désœuvrement très accentué dans la banlieue, les jeunes sont allés en masse vers les Mbappattes.». Ce rush vers les «Mbappattes» associé à «la forte pression démographique», a abouti, selon le secrétaire général de l’association des amateurs du Sénégal, au fulgurant phénomène de la lutte à Pikine. D’ailleurs, ce sont ces «Mbappattes» qui vont révéler le lutteur le plus phénoménal de ces dernières années : Mouhamed Ndao «Tyson». Son style, ses victoires, sa personnalité font tilt dans la banlieue. Tout le Sénégal l’adule. Pikine lui voue un culte. Sa réussite dans l’arène fait entrevoir, aux nombreux jeunes de la banlieue qui avaient perdu espoir, une bouée de sortie. Le cri de ralliement est unique, un seul mot à la bouche : «Jaap mba dé» (la force physique ou la mort). Mille et un lutteur surgissent des entrailles de Pikine. Mille et un garçons bombent le torse et prennent d’assaut l’arène. Révolution ou mode d’une génération, le phénomène est en tout cas d’une extraordinaire ampleur.

    Il offre à l’arène des moments inoubliables. Il draine une cascade de casseroles (voir par ailleurs). Mais la religion est faite : Pikine est devenue une plaque tournante de la lutte sénégalaise. Comme Fass. Plus que Fass, semble-t-il

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