Double explosion à Istanbul: 16 morts et 154 blessés le 27/07/08
Source:
(afp/7sur7)
27/07/08 21h56
Deux bombes ont explosé dimanche soir à Istanbul, faisant au moins 16 morts et 154 blessés, un attentat qui survient alors que la Turquie traverse une période de tension, entre une enquête sur un gang putschiste et la possible interdiction du parti au pouvoir.
Un blessé a succombé à ses blessures à l'hôpital ce qui porte le bilan
des attentats à 16 morts, a déclaré le ministre de la Santé Recep Akdag, cité par l'agence Anatolie, à Istanbul.
Le bilan des attaques pourrait s'aggraver car sept personnes sont très grièvement blessées, a-t-il souligné, ajoutant que des enfants se trouvent parmi les morts.
154 blessés ont été recencés dans différents hôpitaux de la première
métropole du pays. L'attentat s'est produit sur une avenue commerçante du quartier de Güngören, sur la rive européenne d'Istanbul.
"Il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'une attaque terroriste", a déclaré aux journalistes le gouverneur d'Istanbul Muammer Güler, cité par
Anatolie.
"Il y a eu deux explosifs (...) Tous deux étaient disposés dans des
poubelles. Ils ont explosé avec 10 à 12 minutes d'intervalle. Après la
première explosion, les gens se sont bien sûr rassemblés et c'est alors qu'est survenue la deuxième explosion, qui a fait des morts", a expliqué M. Güler.
Selon les déclarations de témoins recueillies par les médias, la seconde déflagration était beaucoup plus forte que la première, étayant la thèse d'un piège destiné à faire autant de victimes que possible.
"Après la première explosion, les gens se sont rassemblés. Il y avait
une vraie foule. Cinq à dix minutes plus tard il y a eu la deuxième. Elles était beaucoup plus forte que la première. L'immeuble où je me trouvais a été secoué. Il y avait des blessés jusqu'à 40 mètres" de l'épicentre de la déflagration, a déclaré le président d'une association, Alaattin Hatayoglu, à Anatolie.
De nombreuses équipes d'ambulanciers et de pompiers ont été dépêchées sur les lieux et un périmètre de sécurité a été établi par la police, qui a également procédé à des contrôles de colis suspects dans les alentours.
Sur les images diffusées par la chaîne de télévision NTV, on pouvait
assister à des scènes de panique, des personnes ensanglantées et
désorientées courant en tous sens au milieu de bris de verre.
NTV a affirmé que la police privilégiait la piste des rebelles kurdes
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Interrogé par les journalistes sur cette hypothèse, M. Güler a cependant estimé qu'il était trop tôt pour se prononcer.
Pour la presse cependant il ne fait aucun doute que ces attaques
sanglantes sont l'affaire du PKK affaibli par des offensives de l'armée
turque en Turquie et dans le nord de l'Irak, où des centaines de rebelles se sont réfugiés.
"Massacre de civils du PKK", titrait lundi le grand journal Hürriyet. Plusieurs attentats survenus à Istanbul ont été attribués dans le
passé au PKK, qui se bat depuis 1984 pour l'indépendance du Sud-Est
anatolien, à la population à majorité kurde. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts.
Des groupes armés islamistes et d'extrême-gauche sont également actifs à Istanbul. Le double attentat survient alors que la Turquie traverse une période de tension.
Vendredi, un tribunal d'Istanbul a décidé de juger le réseau nationaliste Ergenekon, accusé d'avoir tenté de semer le chaos et la
violence dans le pays pour préparer le terrain à un coup d'Etat militaire qui renverserait le gouvernement issu de la mouvance islamiste.
L'affaire enflamme d'autant plus la Turquie que parmi les 86 prévenus
figurent aux côtés de mafieux notoires des personnalités de premier plan du camp pro-laïcité - des généraux, des journalistes -, adversaire
farouche de l'actuel gouvernement qu'ils accusent de vouloir islamiser la Turquie.
L'attentat coïncide également, à quelques heures près, avec le début à Ankara, lundi matin, des délibérations de la Cour constitutionnelle
concernant une possible interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir pour activités anti-laïques.
Source:
(afp/7sur7)
27/07/08 21h56
Deux bombes ont explosé dimanche soir à Istanbul, faisant au moins 16 morts et 154 blessés, un attentat qui survient alors que la Turquie traverse une période de tension, entre une enquête sur un gang putschiste et la possible interdiction du parti au pouvoir.
Un blessé a succombé à ses blessures à l'hôpital ce qui porte le bilan
des attentats à 16 morts, a déclaré le ministre de la Santé Recep Akdag, cité par l'agence Anatolie, à Istanbul.
Le bilan des attaques pourrait s'aggraver car sept personnes sont très grièvement blessées, a-t-il souligné, ajoutant que des enfants se trouvent parmi les morts.
154 blessés ont été recencés dans différents hôpitaux de la première
métropole du pays. L'attentat s'est produit sur une avenue commerçante du quartier de Güngören, sur la rive européenne d'Istanbul.
"Il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'une attaque terroriste", a déclaré aux journalistes le gouverneur d'Istanbul Muammer Güler, cité par
Anatolie.
"Il y a eu deux explosifs (...) Tous deux étaient disposés dans des
poubelles. Ils ont explosé avec 10 à 12 minutes d'intervalle. Après la
première explosion, les gens se sont bien sûr rassemblés et c'est alors qu'est survenue la deuxième explosion, qui a fait des morts", a expliqué M. Güler.
Selon les déclarations de témoins recueillies par les médias, la seconde déflagration était beaucoup plus forte que la première, étayant la thèse d'un piège destiné à faire autant de victimes que possible.
"Après la première explosion, les gens se sont rassemblés. Il y avait
une vraie foule. Cinq à dix minutes plus tard il y a eu la deuxième. Elles était beaucoup plus forte que la première. L'immeuble où je me trouvais a été secoué. Il y avait des blessés jusqu'à 40 mètres" de l'épicentre de la déflagration, a déclaré le président d'une association, Alaattin Hatayoglu, à Anatolie.
De nombreuses équipes d'ambulanciers et de pompiers ont été dépêchées sur les lieux et un périmètre de sécurité a été établi par la police, qui a également procédé à des contrôles de colis suspects dans les alentours.
Sur les images diffusées par la chaîne de télévision NTV, on pouvait
assister à des scènes de panique, des personnes ensanglantées et
désorientées courant en tous sens au milieu de bris de verre.
NTV a affirmé que la police privilégiait la piste des rebelles kurdes
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Interrogé par les journalistes sur cette hypothèse, M. Güler a cependant estimé qu'il était trop tôt pour se prononcer.
Pour la presse cependant il ne fait aucun doute que ces attaques
sanglantes sont l'affaire du PKK affaibli par des offensives de l'armée
turque en Turquie et dans le nord de l'Irak, où des centaines de rebelles se sont réfugiés.
"Massacre de civils du PKK", titrait lundi le grand journal Hürriyet. Plusieurs attentats survenus à Istanbul ont été attribués dans le
passé au PKK, qui se bat depuis 1984 pour l'indépendance du Sud-Est
anatolien, à la population à majorité kurde. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts.
Des groupes armés islamistes et d'extrême-gauche sont également actifs à Istanbul. Le double attentat survient alors que la Turquie traverse une période de tension.
Vendredi, un tribunal d'Istanbul a décidé de juger le réseau nationaliste Ergenekon, accusé d'avoir tenté de semer le chaos et la
violence dans le pays pour préparer le terrain à un coup d'Etat militaire qui renverserait le gouvernement issu de la mouvance islamiste.
L'affaire enflamme d'autant plus la Turquie que parmi les 86 prévenus
figurent aux côtés de mafieux notoires des personnalités de premier plan du camp pro-laïcité - des généraux, des journalistes -, adversaire
farouche de l'actuel gouvernement qu'ils accusent de vouloir islamiser la Turquie.
L'attentat coïncide également, à quelques heures près, avec le début à Ankara, lundi matin, des délibérations de la Cour constitutionnelle
concernant une possible interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir pour activités anti-laïques.